- Un nouveau rapport constate que l’amélioration des formalités administratives douanières, de l’infrastructure des transports et télécommunications ainsi que des services peut déboucher sur une augmentation de 4,7 % du PIB mondial, dépassant de loin les avantages potentiels résultant d’une élimination totale des tarifs douaniers à l’importation ;
- Les gouvernements devraient adopter une démarche holistique prenant en considération l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, et se concentrer sur toutes les mesures affectant la performance de la chaîne afin d’améliorer la compétitivité nationale ;
- Le secteur des PME verrait un accroissement de son volume grâce à des solutions apportées à certaines exigences ayant des effets disproportionnés pour les petites entreprises ;
- Pour consulter le rapport : http://www3.weforum.org/docs/WEF_SCT_EnablingTrade_Report_2013.pdf
Davos-Klosters, Suisse, le 23 janvier 2013 – Réduire les obstacles pesant sur les chaînes logistiques pourrait amplifier le PIB et le commerce mondial bien plus que la réduction de tous les tarifs à l’importation selon un nouveau rapport du World Economic Forum présenté aujourd’hui et réalisé en collaboration avec Bain & Company et la Banque Mondiale.
Le rapport intitulé Enabling Trade: Valuing Growth Opportunities constate que si tous les pays réduisaient de moitié les obstacles existant pour les chaînes d’approvisionnement et adoptaient de bonnes pratiques sur le plan mondial, le PIB mondial pourrait augmenter de 4,7 % et le commerce mondial de 14,5 %, ce qui dépasserait de loin les avantages découlant de l’élimination de tous les tarifs à l’importation. A titre de comparaison, l’élimination complète des tarifs pourrait relever le PIB mondial de 0,7 % et le commerce mondial de 10,1 %. Même des mesures moins ambitieuses permettant aux différents pays d’adopter des pratiques exemplaires régionales pourraient accroître le PIB mondial de 2,6 % et le commerce mondial de 9,4 %. Les avantages économiques découlant d’une réduction des obstacles dans les chaines logistiques seraient répartis de façon plus équitable entre les différents pays que les bénéfices résultant de l’élimination des tarifs. Les régions qui pourraient bénéficier tout particulièrement de ces mesures sont l’Afrique sub-saharienne et l’Asie du Sud-Est. De tels accroissements de PIB auraient des effets positifs sur le chômage et pourraient engendrer la création de plusieurs millions d’emplois sur le plan mondial.
Selon le rapport, réduire les barrières pesant sur les chaînes logistiques constitue une mesure efficace, car elle élimine le gaspillage des ressources et réduit le coût de la distribution, par conséquent cela réduit également les prix pour les consommateurs et pour les entreprises. Les barrières peuvent être le résultat de procédures douanières ou administratives inefficaces, de règlements complexes ou de faiblesses dans les services d’infrastructure entre autres. La chaîne logistique est en fait le réseau de toutes les activités participant à la production et à la distribution d’un produit au consommateur, allant du processus de fabrication à la distribution en passant par le transport.
Le rapport Enabling Trade: Valuing Growth Opportunities a été initié par le Global Agenda Council on Logistics & Supply Chains and Global Trade & FDI du Forum. Il constitue une source d’informations sur la façon dont la politique peut engendrer des frais inutiles dans les chaînes logistiques et freiner leur efficacité en citant 18 exemples tirés de plusieurs secteurs de différentes régions. Les exemples montrent que des trains de mesures politiques ont conjointement un impact sur la performance d’une chaîne ; qu’une démarche concertée s’impose pour toucher les différents domaines politiques ; qu’il existe peut-être un point d’équilibre qu’il faut atteindre avant qu’une réduction des barrières pesant sur les chaînes logistiques n’ait de répercussion sur le commerce ; et que les PME tendent à affronter des barrières et des coûts proportionnellement plus élevés.
Le rapport recommande aux gouvernements d’instaurer un centre de liaison pour coordonner et chapeauter tous les règlements qui ont un impact direct sur les chaînes ; d’encourager les partenariats publics/privés afin de réunir toutes les données à intervalles réguliers, de suivre et d’analyser les différents facteurs affectant la performance des chaînes d’approvisionnement ; et adoptent une démarche plus holistique, centrée sur les chaînes logistiques dans les négociations commerciales internationales en veillant à la pertinence des accords commerciaux dans la promotion du commerce mondial et à l’accroissement des avantages pour les consommateurs et les ménages.
“Le programme du Forum sur la stimulation du commerce s’est attaché à souligner les attributs fondamentaux
qui permettent à un pays de participer aux échanges commerciaux,” dit Børge Brende, Managing Director au World Economic Forum. “Par le biais de cette série d’exemples illustrant les difficultés quotidiennes rencontrées sur le terrain par les entreprises, le rapport montre comment l’élimination des obstacles pesant sur les chaînes peut stimuler la compétitivité et engendrer des avantages sociaux considérables en créant des emplois dans un pays.”
“Les exemples montrent qu’un pays risque de perdre son avantage compétitif en termes de coût des facteurs, lorsque le coût lié aux obstacles des chaînes logistiques est élevé, ” dit Mark Gottfredson, Partner, Bain & Company. “Pour les entreprises, il est important de bien comprendre les obstacles inhérents aux chaînes logistiques et la façon dont les coûts et les retards associés érodent les avantages offerts par le meilleur sourçage. Ainsi un exemple du secteur de l’habillement montre comment les retards à la frontière, l’application peu fiable des règlements et le problème des infrastructures annulent totalement l’avantage du coût de la main d’œuvre dans de nombreux pays.”
“Les obstacles des chaînes logistiques sont des entraves commerciales plus importantes que les tarifs à l’importation,” dit Bernard Hoekman, Directeur du Département du Commerce International de la Banque Mondiale, qui préside également le Global Agenda Council on Logistics & Supply Chains du Forum. “Réduire ces obstacles va engendrer une baisse des coûts pour les entreprises et créer davantage d’emplois et de possibilités économiques.”
Voici quelques exemples parmi les 18 études de cas sectoriels du rapport :
- au Brésil, gérer les documents douaniers pour l’exportation de denrées agricoles prend jusqu’à 12 fois plus de temps qu’en Union Européenne (une journée entière contre quelques heures) ;
- de piètres infrastructures peuvent renchérir jusqu’à 200 % les coûts matériels (coûts des facteurs de production) des biens de consommation dans certains pays africains ;
- à Madagascar, les obstacles des chaînes d’approvisionnement peuvent représenter jusqu’à 4 % de l’ensemble des recettes d’un producteur dans le textile (à cause des coûts de fret plus élevés et des stocks plus importants), compromettant par-là les avantages gagnés par l’accès hors taxe aux marchés d’exportation ;
- aux Etats-Unis, l’obtention d’une autorisation et le manque de coordination entre les différentes agences de régulation engendrent des délais pour 30 % des cargaisons de produits chimiques d’une entreprise, sachant que chaque journée de retard coûte USD 60.000.
- en Russie, le secteur informatique est soumis à des tests et des licences qui peuvent engendrer des coûts administratifs considérables et retarder le temps de mise sur le marché de 10 jours à 8 semaines ;
- au Proche-Orient et au Maghreb, les dispositions concernant le contenu local, la règle d’origine et le chapardage à la frontière peuvent accroître le coût de 6-9 % des produits techniques de grande consommation ;
- en Asie du Sud-Est, supprimer les obstacles de la chaîne logistique sur le secteur du caoutchouc pourrait réduire les stocks passifs de 90 jours, ce qui représente une réduction de 10% du coût de production.
- en Inde, les règles sur l’accès préférentiel au marché, accordant un traitement prioritaire aux produits hi-tech fabriqués localement et acquis par le gouvernement, risquent de faire augmenter le coût de 10 % au-delà de celui des importations ;
- si le secteur du fret aéronautique adoptait des documents électroniques, il en résulterait une économie annuelle de USD 12 milliards et cela éviterait 70-80 % des retards dus à la « paperasse » ;
- en allégeant la conformité réglementaire imposée aux PME pour leurs ventes sur Internet, celles-ci pourraient augmenter leurs ventes transfrontalières de 60-80 %.
For more information about the World Bank’s work on Trade, please visit: www.worldbank.org/trade