- Réduire la vulnérabilité de la population d’Haïti aux catastrophes naturelles
- Enseigner la prévention du choléra à plus de 1,5 million de personnes et fournir des produits de traitement des eaux et/ou du savon à plus de 600 000 personnes
- Faciliter la réinstallation de 45 000 personnes dans des logements plus sûrs, et rénover des quartiers où vivent 125 000 personnes avec des routes plus larges, un meilleur éclairage public et des ravins consolidés
- Améliorer l’accès à l’électricité de 600 000 personnes
- Financer l’éducation de 100 000 enfants et former 3 300 enseignants
WASHINGTON, 27 septembre 2012 –Le conseil d’administration de la Banque mondiale a avalisé aujourd’hui une nouvelle stratégie de deux ans pour Haïti qui continuera de réduire la vulnérabilité de la population aux catastrophes naturelles, informera 1,5 million de personnes des méthodes de prévention et de traitement du choléra, et appuiera la réfection et la reconstruction de maisons afin que 45 000 personnes puissent se réinstaller dans des logements sûrs. La stratégie va également améliorer l’accès à l’électricité de 600 000 personnes et financer les frais de scolarité de 100 000 enfants par an.
En réaction au séisme, des donateurs ont alloué 500 millions de dollars à Haïti par l’intermédiaire du Mécanisme de riposte aux crises de l’Association internationale pour le développement (IDA) pour la période 2012-2014. La Note de stratégie intérimaire pour Haïti (ISN 2) pour 2013/2014 programme les 245 millions de dollars restants sous forme de dons, à la suite de la première tranche de 255 millions de dollars qui a été approuvée en décembre 2011.
« La nouvelle stratégie de la Banque mondiale pour 2013/2014 soutient les priorités et les efforts du Gouvernement. Notre proximité avec des marchés importants et les possibilités substantielles de développement de l’agriculture et du tourisme offrent à Haïti de vraies possibilités de croissance. Afin de tirer parti de ce potentiel, nous allons coopérer avec la Banque et d’autres partenaires pour approfondir les réformes du secteur public et de la gouvernance, accélérer la reconstruction et améliorer le climat des affaires, tout en accordant une attention intense et soutenue aux problèmes de l’emploi et de la réduction de la pauvreté », déclare Marie Carmelle Jean-Marie, ministre de l’Économie et des Finances d’Haïti.
En outre, ISN 2 va :
- Appuyer la fourniture de services de santé prénatale et post-natale à près d’un demi-million de femmes enceintes, et des services de santé à 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans.
- Promouvoir une croissance à large base en restaurant des sites historiques et en encourageant le tourisme dans le Nord.
- Accroître la productivité et la compétitivité du secteur agricole et améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des groupes les plus vulnérables.
- Rendre l’administration publique plus responsable, améliorer la transparence de la gestion des finances publiques et renforcer la capacité d’Haïti à assurer la prestation de services à sa population.
« Près de trois ans après ce tremblement de terre destructeur, nous continuons d’investir dans la reconstruction, les services de santé et d’éducation de base, qui sont essentiels pour répondre aux besoins les plus urgents des Haïtiens », déclare Hasan Tuluy, Vice-Président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes, « En outre, dans le cadre de cette stratégie intérimaire, nous soutenons la transition du gouvernement, qui est en train de passer de la réaction à une situation d’urgence à une politique de développement à long terme. Cela veut dire que nous les aidons à renforcer les capacités et les institutions, ainsi qu’à améliorer la situation de l’investissement privé et du développement économique en dehors de Port-au-Prince. »
Le conseil d’administration a approuvé aujourd’hui, dans le cadre de l’enveloppe d’ISN 2, 125 millions de dollars pour les deux projets suivants :
- Reconstruction de l’infrastructure électrique et accès à l’électricité (90 millions de dollars)
Ce projet du secteur de l’électricité vise à accroître l’accès au réseau électrique et à améliorer la qualité de l’électricité distribuée à 600 000 habitants des zones urbaines et rurales, à promouvoir le développement de sources d’énergie renouvelable en dehors de Port-au-Prince. Il permettra aussi d’améliorer la viabilité commerciale d’Électricité d’Haïti (EDH), la compagnie d’électricité du secteur public chargée de la distribution et de la transmission de l’énergie.
Moins de trois millions d’Haïtiens (soit environ 25% de la population) ont accès au réseau électrique, ce qui fait de Haïti le pays dont la consommation d’électricité par habitant est la plus faible d’Amérique latine et des Caraïbes. La qualité de l’électricité fournie se caractérise par des interruptions fréquentes et des tarifs élevés.
- Financement supplémentaire du projet de rétablissement d’urgence de l’Infrastructure et des Institutions (35 millions de dollars)
Ce projet financera le maintien en fonctionnement du principal site de gestion des décombres de Port-au-Prince, la réfection de deux tronçons routiers dans le Nord qui sont cruciaux pour la croissance économique et le développement du tourisme, et l’amélioration du système de sécurité de la navigation aérienne à l’aéroport de Port-au-Prince.
Généralités
Le séisme de 2010 a causé 230 000 morts et 1,5 million de personnes déplacées. Il a produit des dégâts et des pertes d’un montant estimé à environ 7,9 milliards de dollars (120% du PIB), les besoins de la reconstruction étant estimés à 11,3 milliards de dollars. Les destructions massives de l’infrastructure, notamment des bâtiments publics, des routes, des ponts, des logements, des réseaux d’eau, d’électricité et des télécommunications ont perturbé le pays tout entier et exacerbé ses difficultés de développement. Malgré ces conditions difficiles, des progrès ont été réalisés depuis janvier 2010. Des donateurs ont engagé 8,7 milliards de dollars dans des actions humanitaires et en investissements dans des projets, dont 5,8 milliards ont été décaissés, et ont fourni un allègement de dette d’un montant de 1 milliard de dollars. Les gravats ont été déblayés, et sur le million et demi de personnes déplacées, seules 360 000 demeurent encore dans des camps. Des efforts exceptionnels ont été faits pour combattre et contenir le choléra, et l’accès gratuit à l’école a été élargi grâce au financement des donateurs et de l’État. Le gouvernement a lancé un programme de protection sociale, intensifié les investissements dans l’agriculture, entrepris de réformer le secteur de l’électricité et s’efforce d’attirer des investisseurs étrangers.