RIO DE JANEIRO (Brésil), le 16 juin 2012. Plus de 80 pays, organisations de la société civile, entreprises privées et organisations internationales ont apporté officiellement leur soutien au nouveau Partenariat mondial pour les océans, affirmant ainsi leur volonté de travailler ensemble sur des objectifs coordonnés en vue de rétablir la santé et la productivité des océans.
Parmi les acteurs qui ont publiquement annoncé, à l’occasion de la conférence Rio+20, qu’ils souscrivaient à une déclaration en faveur de la santé et de la productivité des océans afin de combattre la pauvreté figurent 17 associations et entreprises du secteur privé, dont notamment certains des plus gros acheteurs de produits de la mer au monde — totalisant plus de 6 milliards de dollars par an de chiffre d’affaires — ainsi qu’un des leaders mondiaux de l’industrie des croisières.
Au total, à ce jour, 13 pays, 27 organisations de la société civile, 17 entreprises et associations du secteur privé, 7 établissements de recherche, 5 agences et conventions des Nations Unies, 7 organisations régionales et multilatérales et 7 fondations privées, soit 83 acteurs, soutiennent cette déclaration. On devrait voir les soutiens s’étoffer à l’approche de la conférence Rio+20.
Le Partenariat mondial pour les océans réunit des acteurs aux intérêts divers — secteur public et privé, société civile, chercheurs et organismes multilatéraux — autour d’un objectif commun : œuvrer ensemble pour contribuer à ce que les océans recouvrent la santé et leur capacité productive. Annoncée en février 2012 par le président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, lors du Sommet mondial des océans, cette nouvelle « coalition » bénéficie depuis de soutiens croissants.
Les entreprises du secteur privé ayant déjà apporté leur appui au Partenariat sont notamment les suivantes : COSTCO, Darden Restaurants, Gorton's Inc., High Liner Foods Inc., Icelandic Group, Sanford Ltd et Slade Gorton & Co., Inc. du côté des acheteurs de produits de la mer et distributeurs alimentaires, le croisiériste Royal Caribbean Cruises Ltd, la société de production média MediaMobz et les sociétés d’investissement Paine & Partners et Oceanis Partners. S’y ajoute le Conseil mondial des océans, une alliance internationale de 50 entreprises qui s’attachent à exercer leur responsabilité sociale vis-à-vis des océans.
La liste des pays qui soutiennent l’initiative comprend l’Australie, la Corée du Sud, l’Islande, Monaco, la Norvège et la Nouvelle-Zélande, auxquels viennent s’ajouter l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et l’Agence de coopération technique allemande pour le développement (Deutsche Gesellschaft fuer Technische Zusammenarbeit – GIZ), leur participation s’inscrivant dans le cadre de leur engagement en faveur du développement international durable. Des États côtiers et insulaires, tels que Fidji, la Jamaïque, Kiribati, Palau, Samoa ou les Seychelles, participent eux aussi au Partenariat, qu’ils considèrent comme essentiel pour apporter un soutien coordonné à leurs besoins de développement.
Des organisations nationales et internationales de la société civile, dont Conservation International, le Front de défense de l'environnement, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), Plant-A-Fish, Rare, The Nature Conservancy et le Fonds mondial pour la nature (WWF), mettent aussi leurs connaissances et leurs capacités opérationnelles au service du Partenariat.
Lors d’un discours liminaire devant le Forum mondial des océans, réuni à Rio aujourd’hui, Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable, a annoncé cette déclaration publique d’engagement sans précédent et souligné l’immense soutien dont a bénéficié le Partenariat mondial pour les océans de la part de tous les acteurs concernés.
« C’est dans l’intérêt de tout le monde de s’engager dans un partenariat qui vise à endiguer le déclin de nos océans, a affirmé Mme Kyte. Si les océans sont mieux protégés, mieux gérés et mieux compris, tout le monde en bénéficiera, car ils procurent de précieux services écosystémiques ».
Heikki Holmas, ministre norvégien du Développement, a déclaré : « La Norvège soutient le Partenariat mondial pour les océans car il renforce et encourage les efforts mondiaux destinés à garantir une utilisation durable des océans et à juguler la pêche illégale, non réglementée et non déclarée. Ce partenariat est essentiel en ce qu’il veille à mieux gérer les ressources océaniques en s’assurant qu’une part équitable soit redistribuée aux plus pauvres de la planète ».
La Déclaration engage le Partenariat à mobiliser des « ressources humaines, financières et institutionnelles significatives afin de réaliser des investissements publics et privés dans des domaines prioritaires ». Il s’agit de renforcer les capacités et de remédier au défaut d’action manifeste dans la réalisation des engagements pris en faveur de la santé et de la productivité des océans au niveau mondial, régional et national.
Elle reconnaît également que, malgré les engagements mondiaux pris à ce jour et les efforts déployés par de multiples organisations, gouvernements, entreprises et individus, les océans restent « gravement menacés en raison de la pollution, de l’exploitation intenable de leurs ressources, de la destruction des habitats, de l’acidification des eaux et du changement climatique ».
Face à ces menaces, le Partenariat cible trois domaines essentiels :
- la durabilité des ressources halieutiques et des moyens de subsistance provenant de la pêche de capture et de l’aquaculture ;
- les habitats côtiers et océaniques critiques et la biodiversité ;
- la réduction de la pollution.
Plus précisément, le Partenariat mondial pour les océans se fixe les cibles suivantes : accroître significativement la production mondiale de poisson de consommation issu d’une aquaculture et d’une pêche durables ; diviser par deux le taux actuel de disparition des habitats naturels et porter à au moins 10 % la proportion des zones côtières et marines gérées et protégées ; et réduire la pollution marine, en particulier au niveau des déchets, des eaux usées et de l’excès de nutriments.
« Au cours des 10 dernières années, nous avons beaucoup avancé dans le domaine de la durabilité des océans tant au niveau de nos opérations qu’à travers les investissements réalisés par notre Fonds pour les océans, a indiqué Jamie Sweeting, vice-président en charge de la gestion responsable de l’environnement et directeur mondial pour l’environnement chez Royal Caribbean Cruises Ltd. Mais nous sommes convaincus qu’en alliant nos efforts à ceux des autres membres du Partenariat mondial pour les océans, nous améliorerons les résultats obtenus sur le front de la santé des océans tout en améliorant les propres résultats de notre entreprise ».