Les infrastructures sociales cartographiées pour améliorer les résultats du développement et mieux se préparer aux catastrophes
Washington, le 16 janvier 2012 — La Banque mondiale et Google ont annoncé aujourd’hui la conclusion d’un accord visant à renforcer l’aptitude des pays en développement à utiliser les outils et les données de cartographie communautaire disponibles sur le Web pour assurer un meilleur contrôle des services publics et améliorer les interventions en cas de catastrophe ou de crise humanitaire. La plupart des pays en développement ne disposent pas de données de base sur l’emplacement des écoles, des hôpitaux ou encore des points d’eau, et les données qu‘ils possèdent sont souvent périmées ou incorrectes. Une des façons de recueillir ce genre d’informations est de faire directement appel aux citoyens et au plus grand nombre d’internautes possible pour qu’ils renseignent l’emplacement des infrastructures publiques.
En vertu de l’accord qui vient d’être conclu, Google fournira à la Banque mondiale et à ses organisations partenaires — y compris des administrations publiques et des agences des Nations Unies — l’accès à son service Map Maker. Cet outil d’intégration de données géospatiales, qui est à la base de cartes détaillées de plus de 150 pays, permet à quiconque de participer directement à la création de cartes en faisant appel à ses propres connaissances ; ces ajouts sont ensuite publiés sur Google Maps et Google Earth. Il sera ainsi possible d’indiquer l’emplacement d’infrastructures qui sont essentielles aux secouristes en temps de crises — écoles, hôpitaux, routes et points d’eau, par exemple — et qui aideront les ONG, les chercheurs et les citoyens à déterminer plus efficacement les lieux où leur intervention pourrait être requise.
Ces plateformes collaboratives peuvent en outre faire avancer les projets cartographiques entrepris ici et là, comme dans le cas de l’initiative de la Banque mondiale pour la Cartographie des résultats qui a consisté à localiser 2 500 projets sur des cartes, soit plus de 30 000 lieux géographiques répartis dans l’ensemble des 143 pays partenaires de l’institution. En rassemblant des renseignements sur l’emplacement des infrastructures sociales et les observations des citoyens sur place, les partenaires du développement seraient en mesure d’assurer un suivi plus efficace des résultats de leurs contributions pour l’amélioration des services publics locaux et de la préparation aux catastrophes dans les pays en développement.
« Les membres d’une communauté internationale d’utilisateurs de Google ont travaillé bénévolement à l’amélioration des cartes afin de les rendre plus complètes et de faire en sorte qu’elles évoluent au même rythme que les lieux qu’elles servent à décrire. Ce travail revêt une importance particulière dans les localités vulnérables ainsi que pour la préparation aux catastrophes et la conduite des opérations antisinistre puisqu’il aide les citoyens et les pouvoirs publics à préparer de meilleurs plans d’intervention d’urgence et à intervenir plus efficacement en cas de crise », a indiqué Shona Brown, vice-présidente principale de Google.org.
Cet accord s’inspire également des résultats de travaux de cartographie réalisés antérieurement. En avril 2011, plus de 60 membres de la diaspora sud-soudanaise ont participé à un « marathon cartographique » organisé par la Banque mondiale et Google pour localiser sur des cartes l’emplacement des écoles, des hôpitaux et autres infrastructures sociales du nouvel État.
« Le succès remarquable de ce marathon cartographique et notre nouvelle collaboration avec Google Map Maker montrent que nous sommes face à une occasion sans précédent d’exploiter l’une des technologies de cartographie les plus avancées. La possibilité de faire appel au plus grand nombre pour aider à rassembler des données sur les écoles et les hôpitaux permettra par ailleurs de promouvoir la transparence tout comme la responsabilisation citoyenne », a déclaré pour sa part Sanjay Pradhan, vice-président de l’Institut de la Banque mondiale.
Les bureaux-pays de la Banque mondiale au Kenya, au Soudan du Sud, en Tanzanie, en Sierra Leone, au Ghana, en Zambie, au Nigéria, en RDC, en Moldavie, au Népal et en Haïti devraient être les premiers à expérimenter les fruits de ce nouvel accord. Les autorités de ces pays sont en effet fort intéressées par l’utilisation de cette technologie et de ces données dans la prise de décision et le suivi communautaire, et par les projets favorisant l’engagement public et citoyen dans le secteur de la cartographie géospatiale.
Cette collaboration de la Banque mondiale et de Google vient s’ajouter au nouveau partenariat pour l'ouverture des données sur l'aide (Open Aid Partnership), que pilote l’Institut de la Banque mondiale et auquel le Royaume-Uni, la Suède, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Estonie et la Finlande ont donné leur aval. L’initiative a pour but d’élaborer une carte conjointe de l’aide au développement qui permettra de visualiser l’ensemble des programmes de financement des bailleurs de fonds réalisés à l’échelle locale afin d’accroître la transparence de l’aide, d’en piloter l’utilisation dans certains pays pour améliorer le suivi de l’impact des programmes de développement sur les citoyens, et d’obtenir directement l’opinion de ces derniers sur les résultats des projets.