À partir des données de la Banque mondiale, des développeurs représentant 36 pays du monde mettent la technologie au service de l’amélioration des conditions de vie des populations
Washington, le 14 avril 2011 – Une application puissante pour visualiser les indicateurs du développement à l’aide de cartes et de graphiques, un outil web destiné à mesurer l’impact des événements mondiaux sur la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire et une application interactive qui permet aux utilisateurs de faire leurs propres comparaisons sur les performances des pays : la Banque mondiale a annoncé aujourd’hui les grands lauréats de la première édition de son concours « Développeurs au service du développement ».
Le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, a déclaré : « Une des raisons pour lesquelles nous avons ouvert l’accès à nos données est que vous avons reconnu que nous n’avons pas le monopole de l’innovation. Ces applications démontrent clairement comment les spécialistes en développement de logiciels peuvent exploiter la technologie pour analyser les problèmes qui se posent au monde de longue date, et s’y attaquer. C’est formidable de voir les approches créatives que chacun des finalistes a adoptées et c’est également une grande joie de constater que des propositions sont arrivées de tous les continents ».
L’année dernière, la Banque mondiale a invité les développeurs de logiciels dans le monde entier à créer des applications numériques à partir de ses données en libre accès et à proposer ainsi des solutions aux défis les plus urgents du développement. Le concours a connu un énorme succès : 107 propositions d’applications ont été soumises par 36 pays représentant six continents, dont près d’un tiers en Afrique.
Les lauréats ont été sélectionnés par un jury d’experts composé de personnalités du monde de la technologie tels que Kannan Pashupathy de Google, Ory Okolloh, cofondateur d’Ushahidi, et Craig Newmark de Craigslist. Des prix en espèces d’une valeur totale de 55 000 dollars ont été décernés aux lauréats du concours.
Les trois applications récompensées proposent toutes des démarches uniques :
- Premier prix - StatPlanet World Bank (Australie) : Avec cette application puissante, il est possible de visualiser et comparer les performances des pays et des régions dans le temps. L’utilisateur peut choisir parmi l’un des quelque 3 000 indicateurs couvrant l’ensemble des dimensions du développement économique, social et humain, et sélectionner le mode d’affichage des données. Cette application offre à tout utilisateur une interface facile pour accéder aux indicateurs du développement, même sans connexion Internet, grâce à une version de bureau.
- Deuxième prix - Development Timelines (France) : Cet outil permet de situer les données sur le développement à l’échelle mondiale dans leur contexte historique et de mieux comprendre comment des événements tels que les guerres, les réformes de l’éducation ou les périodes d’expansion et de récession économique, affectent les progrès vers la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire.
- Troisième prix - Yourtopia - Development beyond GDP (Allemagne) : Cette application interactive permet à l’utilisateur de calculer le développement humain selon ses propres critères et, grâce à un quiz, de déterminer quelle importance il attache aux différentes dimensions du développement. Il est alors possible de participer à la construction d’un indice de développement humain pluridimensionnel.
Aleem Walji, responsable de l’équipe chargée des Pratiques pour l’innovation à l’Institut de la Banque mondiale, a déclaré que « ce concours a permis d’intégrer les développeurs dans le débat sur le développement. Nous croyons dans l’énorme potentiel que présente le recours au ‘crowdsourcing’ pour trouver des solutions aux problèmes persistants du développement, et nous sommes particulièrement enthousiastes de voir nos données servir de matière première pour stimuler la créativité et l’innovation ».
Parmi les autres lauréats du concours, WORLD (Macédoine) a remporté le Prix du public, décerné par un vote en ligne ; cette application sélectionne les données de façon aléatoire pour générer des relevés concis sur les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire. En outre, le Prix d’honneur des grandes organisations a été décerné à International Project Funding: US Foundations and the World Bank (États-Unis), une application qui permet de représenter les financements de la Banque mondiale et des fondations américaines dans des projets d’agriculture, de pêche et de foresterie, ainsi que le pourcentage de forêts ou les terres cultivées dans la couverture végétale de chaque pays. Des mentions honorables ont été décernées à World Bank Widget (Finlande), Get a Life! GAME (Pays-Bas), Know Your World (États-Unis), Bebemama mobile app - Empowering mothers (Thaïlande), TreePet (Mexique), Economic Data Finder (Royaume Uni), Indicators Lab (Inde), FACTCHA: Stop Spam, Advocate for the MDGs! (Kenya), MDG Chart Generator (Jamaïque) et MDG Maps (Ouganda). Pour en savoir plus sur les lauréats du concours, veuillez consulter la page : www.worldbank.org/appsfordevelopment/awards
Données, connaissances et solutions en libre accès
Le concours « Développeurs au service du développement » a été lancé en septembre 2010 par le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, dans le cadre de l’Initiative de la Banque pour le libre accès aux données. Cette initiative, conçue pour offrir aux chercheurs, aux militants, aux étudiants et aux spécialistes du développement dans le monde entier un accès facile et gratuit aux connaissances et aux données mondiales sur le développement, connaît une expansion rapide, parallèle à l’énorme essor de la demande.
Dans le cadre de l’Initiative pour le libre accès aux données, la Banque mondiale a développé récemment sa propre application, baptisée « Mapping for Results », qui permet de visualiser la localisation géographique de ses programmes aux niveaux mondial et régional et dans 79 des pays les plus pauvres. Cette plateforme interactive apporte un surcroît de transparence et de responsabilisation aux opérations de la Banque, tout en renforçant le suivi des résultats et en améliorant l’efficacité de l’aide. En outre, le site web AidFlows fournit des données et des représentations visuelles des financements des bailleurs de fonds et le montant total des décaissements en faveur des pays en développement.
La base de données des Indicateurs du développement, qui est largement exploitée par les développeurs de logiciels et les chercheurs et qui constitue la principale source de données du site web des Données en libre accès, a été mise à jour et offre l’accès à plus de 1 200 indicateurs sur 213 pays et territoires remontant, dans bien des cas, jusqu’en 1960. L’édition imprimée des Indicateurs du développement dans le monde 2011 qui l’accompagne a été également publiée ; elle contient deux fois plus d’estimations de l’incidence de la pauvreté mesurée sur la base des seuils nationaux et plus de 60 nouvelles estimations calculées en utilisant le seuil de pauvreté international de 1,25 dollars par jour. S’adressant à un public de plus en plus large, le site web Données en libre accès de la Banque mondiale continue d’élargir le stock de statistiques accessibles et propose désormais 7 000 indicateurs ; il est disponible en anglais, arabe, chinois, espagnol et français.
La Banque mondiale a également élargi son offre de données et d’outils. Un catalogue totalement ouvert de plus de 330 séries de microdonnées, produit par le Réseau international d’enquêtes sur les ménages et les efforts entrepris par de nombreux pays pour accroître l’accès aux données, permet d’accéder aux résultats des enquêtes sur les ménages et d’autres types d’enquêtes. Les chercheurs peuvent retrouver les enquêtes menées dans les pays en développement et les questionnaires utilisés, et accéder aux données et les analyser pour trouver des solutions aux problèmes de développement.
« Ces données sont le fruit du travail de statisticiens dévoués dans tous les pays du monde. À présent, les citoyens de ces pays ont la possibilité d’utiliser leurs données pour créer de nouveaux outils, de nouveaux produits et de nouvelles solutions », a déclaré Shaida Badiee, directrice du Groupe de gestion des données sur le développement de la Banque mondiale et membre du jury du concours Développeurs au service du développement.