WASHINGTON, le 20 avril 2010 – Les Indicateurs du développement dans le monde (WDI) 2010 publiés aujourd’hui mesurent les progrès statistiques en vue de l’atteinte des objectifs de développement pour le Millénaire (ODM).
La base de données WDI, qui fait partie de l’Initiative pour des données consultables par tous de la Banque mondiale visant à fournir des données gratuites à tous les utilisateurs, comprend plus de 900 indicateurs qui documentent l’état des différentes économies du monde. Les indicateurs WDI portent sur l’éducation, la santé, la pauvreté, l’environnement, l’économie, le commerce et d’autres enjeux.
« Les indicateurs WDI fournissent un précieux portrait statistique du monde et des progrès que nous avons réalisé dans le domaine du développement », explique Justin Yifu Lin, économiste principal de la Banque mondiale et vice-président principal du département de l’économie du développement. « Rendre ces données complètes gratuites est un rêve devenu réalité. »
Les indicateurs WDI de cette année mettent l’accent sur les objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) qui en sont à leur 10e année. Ils montrent que des progrès considérables ont été réalisés en vue d’atteindre ces objectifs. Malgré la crise financière et économique qui a touché l’ensemble du monde, l’objectif de réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est encore atteignable dans plusieurs régions en développement du monde. L’Asie, qui abrite la majorité des personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour, est en grande partie responsable de cette réalisation remarquable. L’Afrique subsaharienne continue pour sa part d’être à la traîne pour atteindre l’objectif relatif à la pauvreté.
Les progrès ont toutefois été inégaux d’un pays à l’autre. Seulement 49 des 87 pays pour lesquels des données sont disponibles sont en voie d’atteindre l’objectif relatif à la pauvreté. Quelque 41 % des habitants des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire vivent dans des pays qui ne sont pas en voie d’atteindre cet objectif. De plus, 12 % de ces habitants vivent dans 60 pays pour lesquels il n’y a pas suffisamment de données disponibles pour évaluer les progrès réalisés.
« Un important composant de la stratégie de la Banque mondiale pour lutter contre la pauvreté est d’améliorer les systèmes statistiques dans les pays en développement. Les gouvernements, les citoyens et les organisations d’aide ont besoin de statistiques fiables pour adapter leurs politiques », rappelle Shaida Badie, directrice du Groupe de gestion des données sur le développement de la Banque mondiale qui produit les Indicateurs du développement dans le monde.
Les faits saillants de la version 2010 des indicateurs WDI comprennent :
Économie
- L’économie mondiale a enregistré une croissance de 2,8 % en 2008 mesurée en termes de parités du pouvoir d’achat, une baisse par rapport à la croissance de 5,0 % enregistrée en 2007. La croissance des économies à faible revenu et à revenu intermédiaire a été plus robuste que celle des pays à revenu élevé, ce qui a fait progresser leur part de la production mondiale de plus d’un point de pourcentage pour se chiffrer à 43,3 %.
- Les échanges commerciaux ont diminué dans presque toutes les régions sous l’effet de la récession mondiale. L’Asie du Sud a été la seule exception. Les économies en développement représentent désormais 33 % des exportations de marchandises et 21 % des exportations de services. Toutefois, les économies à faible revenu sont en grande partie exclues du commerce mondial et ne fournissent que 1 % des exportations mondiales.
Niveau de scolarisation
- Les ODM visent l’achèvement universel de l’éducation primaire d’ici 2015. À la fin de l’année scolaire de 2007, 7 habitants du monde en développement sur 10 vivaient dans des pays qui avaient atteint l’inscription scolaire de tous les enfants ou qui étaient en voie d’y parvenir. Il reste toutefois encore 72 millions d’enfants d’âge scolaire qui ne sont pas encore inscrits à l’école, surtout en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
Égalité des sexes
- Les possibilités de scolarisation pour les filles se sont améliorées dans toutes les régions, mais les écarts entre les sexes demeurent importants dans les économies à faible revenu, surtout au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur.
Il y a désormais plus de femmes sur le marché du travail, même si elles sont plus susceptibles d’occuper des emplois vulnérables, sans salaire régulier ou avantages sociaux.
- Il y également davantage de femmes au sein des parlements nationaux. Les progrès les plus importants ont été réalisés en Asie du Sud et en Amérique latine et Caraïbes où les femmes occupent désormais plus de 20 % des sièges.
Santé infantile
- Une hausse des taux d’immunisation, une meilleure gestion des maladies diarrhéiques et des programmes de prévention du paludisme ont tous contribué à faire diminuer le taux de mortalité infantile chez les enfants de moins de cinq ans. Dans les pays en développement, la mortalité infantile a diminué de 101 pour 1 000 en 1990 à 73 pour 1 000 en 2008.
- Au total, 39 pays abritant 45 % de la population des pays en développement ont atteint ou sont en voie d’atteindre l’objectif de réduction des deux tiers de la mortalité infantile d’ici 2015.
Santé maternelle
- De nouvelles estimations relatives à la santé maternelle qui sont devenues disponibles après la publication des indicateurs WDI montrent une diminution considérable de décès maternels, pour la première fois depuis l’établissement du cinquième ODM qui porte sur une réduction de 75 % de la mortalité maternelle par rapport aux niveaux de 1990. Les estimations officielles des Nations Unies qui seront publiées plus tard cette année devraient confirmer cette tendance.
- La proportion de femmes enceintes qui ont eu au moins une visite anténatale a augmenté de 64 % en 1990 à 79 % en 2008. Toutefois, la proportion de femmes ayant bénéficié des quatre visites recommandées ou plus est encore de moins de 50 % en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, où la majorité des décès maternels et infantiles se produisent.
Lutte contre les maladies
- Les nouvelles infections au VIH ont diminué de 17 % depuis 2000 et un meilleur accès au traitement antirétroviral a contribué au premier recul des décès attribuables au SIDA depuis le début de l’épidémie. Il reste cependant 33,4 millions de personnes, dont les deux tiers en Afrique subsaharienne, vivant avec le VIH/SIDA et la plupart d’entre elles sont des femmes.
- Le taux de prévalence de la tuberculose a diminué, mais il est peu probable que l’objectif visant à réduire de moitié le taux de prévalence de 1990 d’ici 2015 soit atteint. En 2007, il y avait 13,7 millions de cas dans le monde, soit une légère baisse seulement par rapport à 2006.
- Il y a eu près de 1 million de décès attribuables au paludisme en 2006. De ces décès, 90 % sont survenus en Afrique subsaharienne et la plupart des cas étaient des enfants de moins de 5 ans. Des progrès ont été réalisés dans l’utilisation à plus grande échelle de moustiquaires traitées à l’insecticide pour les enfants, utilisation qui est passée de 2 % en 2000 à 20 % en 2006.
Durabilité de l’environnement
- Depuis 1990, les pertes forestières nettes ont été considérables, mais de récentes données montrent un ralentissement du taux de déforestation à l’échelle mondiale. En Asie de l’Est, la Chine a accru sa couverture forestière en convertissant des terres cultivables marginales.
- Même si les économies sont devenues plus efficientes en matière d’utilisation d’énergie et ont réussi à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone produites par unité de PIB, les émissions de dioxyde de carbone par habitant continuent d’augmenter.
- Un plus grand nombre de personnes ont accès à une source d’eau améliorée (protégée et accessible), et au moins 65 pays en développement sont en voie de réduire de moitié la proportion de personnes n’ayant pas accès à une source d’eau. Il y a toutefois 1,5 milliard de personnes qui n’ont pas accès à des toilettes, latrines et autres formes d’assainissement amélioré, et il n’y a que très peu d’amélioration dans ce domaine depuis 1990.
Partenariat dans le domaine du développement
- Les flux d’aide en provenance des membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE ont augmenté, passant de 69 milliards de dollars en 2000 à 122 milliards de dollars en 2008. Toutefois, même avec des hausses supplémentaires en 2009 et en 2010, ils sont inférieurs aux engagements pris il y a cinq ans.
- Une meilleure gestion de la dette, une expansion commerciale et, pour les pays les plus pauvres, un important allégement de la dette ont permis de réduire le fardeau du service de la dette des pays en développement.
- Les tarifs douaniers moyens sont en baisse et les pays échangent leurs biens et services plus librement, mais bon nombre d’obstacles freinent encore les exportations des pays en développement. Certains de ces obstacles sont imposés par leurs partenaires commerciaux, notamment les tarifs douaniers élevés appliqués sélectivement à certains biens et les subventions versées par les pays riches aux producteurs agricoles nationaux, et certains obstacles découlent du manque d’infrastructures et d’inefficacités qui limitent la capacité des pays en développement à être compétitifs sur les marchés internationaux.