WASHINGTON, 17 février 2010 – Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé mardi un crédit de 55 millions de dollars (environ 26 milliards de FCFA) pour contribuer à accroître l'accès durable à des services d’eau et d'assainissement dans des zones rurales et urbaines du Sénégal au cours des cinq prochaines années.
Selon M. Habib Fétini, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, « ce nouveau financement destiné au Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM) est crucial pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) car elle vise à améliorer l’accès à l'eau potable et à renforcer les services d’assainissement pour plus d'un demi-million de personnes dans les zones rurales et péri-urbaines pauvres ».
Il a noté que « le secteur de l’eau et de l’assainissement du Sénégal est l un des plus développés en Afrique subsaharienne, puisque le pays a déjà atteint les OMD en eau en milieu urbain et a pris des mesures décisives pour les atteindre en milieu rural ».
En ce qui concerne le cadre institutionnel dans lequel le projet sera mis en œuvre, M. Habib Fétini a estimé que « le Sénégal a une expérience éprouvée dans l'élaboration des réformes et des politiques novatrices dans le secteur de l’eau et de l’assainissement ».
Il a rappelé que la réforme du secteur de l’hydraulique urbaine, avec un partenariat public-privé (PPP) efficace « est considérée comme un modèle de classe mondiale qui a été reproduit avec succès dans plusieurs pays en Afrique au sud du Sahara ». Il s’agit d’un PPP entre le gouvernement, la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) qui prend en charge les investissements et une société privée, la Sénégalaise des eaux (SDE), qui assure la production et la distribution de l'eau,
Afin de maintenir « cet élan de réussite » dans le secteur, et étant donné que l’actuel contrat d’affermage expire en avril 2011, le Directeur des opérations a souhaité que « la préparation des réformes de deuxième génération soit conduite de façon transparente et qu’elle soit basée sur une analyse partagée de toutes les options possibles pour un développement durable du secteur fondé sur le principe d’une autonomie financière et de tarifs socialement acceptables ».
«Ce soutien de la Banque mondiale va contribuer à faciliter l'accès aux services à travers des programmes d’extension des systèmes de production et de distribution d’eau et des réseaux d'assainissement urbain, avec des connections pour le branchement social des ménages , des bornes-fontaines publiques et des installations autonomes de systèmes d'assainissement », a indiqué M. Matar Fall, le chargé du projet au sein de la Banque mondiale.
Le projet permettra également de consolider les acquis de la réforme de l’hydraulique urbaine, de soutenir la réforme du sous-secteur de l’hydraulique rurale et de renforcer les capacités pour mettre en place et gérer les services d'eau et d'assainissement, a-t-il indiqué.
Le crédit, qui comprend 5 millions de dollars au titre du Crisis Response Window (CRW, un fonds d’urgence de la Banque mondiale pour alléger les effets de la crise financière), favorisera l'émergence d'Associations locales des usagers de l’eau (ASUFOR) et des petits opérateurs privés dans les zones rurales, a précisé M. Matar Fall.
Il a rappelé que la Banque mondiale est, depuis 15 ans, le premier partenaire du Sénégal dans le secteur et qu’elle a apporté son appui à la préparation et la mise en œuvre du Programme d'Eau Potable et d'Assainissement pour le Millénaire depuis 2005 avec le Projet Eau Long Terme (PLT), clos en juin 2009.