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Podcast18 février 2025

Le courant passe en Afrique de l’Ouest et du Centre !

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00:00 Introduction

01:48 Point sur les avancés du projet de parc solaire de Danzi en Centrafrique

03:45 Impact de la centrale hydroélectrique de Nachtigal au Cameroun

05:29 Entretien avec Nadjagou Lallé Yentaguime, fondateur de la start-up Energieaux

07:36 L'engagement résolu de la Côte d'Ivoire en faveur de l'accès universel à l'électricité

13:06 Conclusion

Dans cet épisode de People First Podcast, nous explorons l'impact transformateur de l'accès à l'électricité et les initiatives financées par la Banque mondiale pour améliorer l'électrification en Afrique subsaharienne, notamment l’initiative Mission 300.

À travers des témoignages, des partages d'expériences et des solutions innovantes, découvrez comment l'accès à une électricité fiable et abordable stimule l'économie, crée des emplois et améliore la qualité de vie des populations.

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People First Podcast - Saison 3

M. Abdoul Wassim Bologoune : « Si nous avons la chance d’avoir de l’électricité en permanence, sans ruptures, cela va nous permettre d’avoir plus d’entrées d’argent, plus de clients, et cela va nous permettre vraiment d’agrandir notre entreprise. »

Rama George : Lors du Sommet africain sur l’énergie, tenu en Tanzanie le mois dernier, 30 chefs d’État et gouvernements africains se sont engagés à mettre en œuvre des réformes et des mesures concrètes pour accélérer le taux d'électrification sur le continent et favoriser l’accès à une électricité fiable, abordable et durable. Le but ? Alimenter la croissance économique, améliorer la qualité de vie des habitants et stimuler la création d’emplois.

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans le podcast People First, le podcast qui met en avant les voix de la Banque mondiale pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre. Je suis Rama George, et je suis ravie de vous retrouver.

Pour celles et ceux qui le découvrent, le Groupe de la Banque mondiale s’est associé depuis le mois d’avril 2024, à la Banque africaine de développement et à d’autres partenaires pour raccorder 300 millions de personnes à l’électricité en Afrique subsaharienne d’ici 2030. C’est l’initiative "Mission 300" dont l’objectif est de fournir une électricité propre, abordable et fiable pour tous. 

Aujourd'hui, nous allons comprendre comment l'accès à l'électricité transforme des vies entières. Ensuite, nous verrons comment l'énergie va bien au-delà de l'électricité, que c'est un moteur pour l'économie, un créateur d'emplois et un levier pour un avenir plus durable.

Direction l'Afrique de l'Ouest et du Centre !

Sur le terrain, nous allons à la rencontre de ceux qui font bouger les choses et qui témoignent de l'impact de l'énergie sur leur quotidien. 

Nous voici en Centrafrique, à Danzi un village situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Bangui. Souvenez-vous. Il y a près d’un an de cela, le chef de village, M. Thomas Bassafi nous confiait que son rêve le plus cher était de moderniser son village et qu’il puisse « briller» comme Paris. 

Depuis lors, ce projet de nouveau parc solaire, financé par le Groupe de la Banque mondiale, a permis de changer la donne pour sa communauté. Après une année de déploiement intensif, nous avons fait le point sur les avancés du projet auprès de Nash Eyison, l’économiste principal pour la Centrafrique. De Bangui, écoutons-le.

Nash Eyison [Traduction de l’Anglais] : En ce qui concerne le village de Danzi, eh bien, avant il ne s’y passait pas vraiment grand-chose, à part quelques maisons éparpillées. Un an après le lancement de ce projet, de nombreuses activités ont vu le jour. Nous avons pu constater de nouvelles activités économiques comme des magasins, des restaurants en bordure de route, des machines solaire et toutes sortes de choses. Vous pouvez voir plein de nouvelles maisons bâties dans cette zone. Le plus ironique, c'est qu'alors que les habitants de la capitale, Bangui, subissent des coupures d'électricité quotidiennes, à Danzi, qui est pourtant plus éloigné, les gens bénéficient d'une alimentation électrique ininterrompue. Voila ! C'est vraiment bien, non ? Et cela confirme en quelque sorte ce que pensait le chef de ce village il y a un an. 

Évidemment, Paris signifie différentes choses pour différentes personnes. Avant la centrale solaire de Danzi, les coupures de courant à Bangui duraient environ 18 heures par jour. Cela signifiait que les gens avaient une alimentation électrique pendant 1/4 de la journée. Avec la mise en service de Danzi, aujourd'hui, les gens sont désormais quasiment tous connectés et beaucoup ont accès à de l'électricité. Et ceux qui vivent à Danzi et à proximité bénéficient d'une alimentation 24 heures sur 24. Et c'est fondamentalement comme vivre à Paris, vous savez.

Rama George : N’est-ce pas extraordinaire ces progrès réalisés en si peu de temps ? 

Maintenant, direction le Cameroun. Aujourd’hui, malgré les efforts du gouvernent, les subventions et le potentiel hydroélectrique, seule 71 % de la population en zone urbaine est connectée au réseau électrique, et l'électricité reste onéreuse. Dans les foyers ruraux, l'absence d'électricité constitue un frein majeur au développement économique et social, notamment pour les petites entreprises et les services publics essentiels.

Et pourtant, le village de Batchenga arrive à s’approvisionner en énergie propre grâce à la centrale hydroélectrique de Nachtigal, financée par le Groupe de la Banque mondiale en collaboration avec ses partenaires. 

Dans ce village situé à une heure et demie de route de Yaoundé, nous avons rencontré Marie-Madeleine, mère de famille et marchande de poisson, qui nous raconte comment l'arrivée de l'électricité a révolutionné sa vie. Voici son témoignage.

Marie-Madeleine : À partir de 17h, la maison est dans le noir. Tu es obligé d'aller te coucher. Même les enfants étaient distraits. 

Maintenant, ils vont bien, ils sont contents, ils sont fiers. Et c'est plus facile pour moi aussi. Depuis qu'il y a l’électricité, je suis plus à l'aise pour tenir mon commerce. Je pars le matin, j’achète mon poisson là-bas, au bord de l'eau, puis je le mets au congélateur.

Si quelqu'un est à Yaoundé et m'appelle pour acheter du poisson, il peut venir chez moi, prendre le poisson dans le congélateur et partir avec.  Le poisson est frais, et même les boissons. C'est plus facile pour les gens. Je suis fière d'avoir l'énergie chez moi.

Rama George : La nouvelle centrale hydroélectrique de Nachtigal, permettra d’augmenter de 30% la capacité de production électrique du Cameroun. Ce progrès promet une nouvelle vie pour les communautés avoisinantes.

Qui dit progrès, dit aussi innovation. Si près de 600 millions d'Africains n'ont pas encore accès à l'électricité, soit près de la moitié de la population, cela signifie également qu'il existe un immense potentiel pour des solutions innovantes et transformatrices pour aider les habitants à combler le fossé énergétique. 

C’est pour cela que nous avons tenu à rencontrer un pionnier de l'innovation. D’origine togolaise, il est maintenant basé au Burkina Faso, à Ouagadougou et a créé des systèmes solaires intelligents. Le voici.

Nadjagou Lallé Yentaguime : Mon nom c’est Nadjagou Lallé Yentaguime. Je suis le fondateur de la start-up Energieaux, une entreprise qui produit des groupes électrogènes hybrides et des groupes 100% solaires, dont les panneaux solaires sont mobiles et l’entretien se fait de façon automatique.

La bande sahélienne est très riche en soleil. Avec cette technologie nous pouvons faciliter l’installation des panneaux solaires, peu importe l’endroit, peu importe les conditions géographiques. 

Rama George : Expliquez-nous comment ça fonctionne ?

Nadjagou Lallé Yentaguime : Pour l’installation de nos systèmes on n’a pas vraiment besoin d’une grande formation. Puisque nous fabriquons en kit. Et avec une notice d’installation, il suffit juste de prendre les panneaux et les poser dans les supports mobiles. Et puis il y a une fiche technique qui vous permet de brancher les câbles là où il faut les mettre. Si, le client en a besoin de notre assistance, c’est là que nous intervenons.

Le problème c’est la poussière. La poussière est l’ennemie de l’énergie solaire. Pourquoi ? Parce que ça tue vite les batteries. Et du coup avec le système de nettoyage automatique. C’est la batterie qui coute plus cher. Et c’est pourquoi nous avons tenu à ce que nos groupes électrogènes solaires…qu’on puisse y incorporer le nettoyage automatique et en même temps le système de mobilité des panneaux. Peu importe la saison, les panneaux seront toujours efficaces.  

Rama George : Quel avenir pour Energieaux ?

Nadjagou Lallé Yentaguime : on parle de la technologie, de la recherche et de développement, Energieaux cherche à faire une révolution énergétique sur le plan continental, notamment l’Afrique d’abord et le reste du monde.

Rama George : Maintenant, c’est en Côte d’Ivoire que nous nous rendons. 

Bien que les chiffres officiels indiquent que la couverture électrique ivoirienne atteignait près de 94 % du pays en 2024 — près de 36 % des Ivoiriens n'ont toujours pas les moyens d'installer un compteur électrique. 

Cependant, grâce au soutien du Groupe de la Banque mondiale, les autorités ivoiriennes sont parvenues à desservir une partie des foyers qui restaient privés d'électricité. Nous sommes rendus dans la commune d’Abobo, une des treize communes du district d'Abidjan, où nous avons rencontré Abdoul Wassim Bologoune, soudeur en construction métallique. Entre deux clients, il prend le temps de répondre à nos questions.

M. Bologoune : Bonjour à tous !

L’électricité est très importante pour nous parce que tous les appareils de nouvelle génération que nous recevons aujourd’hui sont à base d’électricité. Car, sans l’électricité nous ne pouvons pas faire de soudure, nous ne pouvons pas faire de perçage, nous ne pouvons pas faire d’assemblage en général. Donc sans l’électricité nous ne pouvons rien. 

Rama George : Comment faites-vous ?

M. Bologoune : En absence d’électricité, souvent nous sommes obligés de louer des groupes électrogènes pour pouvoir travailler. A défaut de ça, on enlève de l’argent encore de notre poche pour louer ces appareils. Ce qui impacte effectivement sur notre revenu. 

Si nous avons la chance d’avoir de l’électricité en permanence sans rupture, cela va nous permettre d’avoir plus d’entrées d’argent, plus de clients, et cela va nous permettre vraiment d’agrandir notre entreprise.

Rama George : Non loin de là, une commerçante qui nous a vu interviewer M. Bologoune se rapproche et se présente. 

Mme Bah : Bonjour à tous ! Je suis Madame Bah Madeleine, la vice-présidente des commerçants et commerçantes d’Abobo.

L’électricité fiable, c’est-à-dire l’électricité sûre,… je suis sûre que le courant est dans mon magasin,  où je vends ma viande là, ça ne se coupe pas. Je suis rassurée. Vraiment, ça ne s’explique pas, ça se vit ! Oui oui oui, ça se vit !  Parce que là, je suis sûre que ma marchandise ne va pas se gâter. Et je suis sûre que mes jus ne vont pas se gâter. Je suis sûre que dans mon magasin de pagnes il y aura l’éclairage et ça va attirer beaucoup de clients qui vont acheter, et moi je serai épanouie. Donc, vraiment merci beaucoup, merci !

Rama George : Nous la suivons et elle nous amène voir la boutique d’une autre commerçante à côté de la sienne.  

Commerçante : C’est dedans que ce n’est pas éclairé. Donc quand il y a un client, il a des difficultés pour voir. On est obligé de sortir dehors.  Pour qu’il puisse voir ce qu’il veut.

Mme Bah : Donc l’électricité c’est comment ? Mais si tu gagnes, ça te plaira ?

Commerçante : Ça va me plaire parce que j’ai vraiment besoin de ça pour travailler.

Rama George : L'engagement résolu de la Côte d'Ivoire en faveur de l'accès universel à l'électricité, renforcé par le soutien du Groupe de la Banque mondiale, a permis d'électrifier une partie significative du territoire national.

Quand on parle d’accès à l’électricité, de nombreux métiers en dépendent. Pour un médecin anesthésiologue, la prise en charge des patients dépend d’un accès fiable à l’électricité.

Le docteur Yao Gogoly médecin en spécialité de réanimation nous raconte ce que cela représente. 

Yao Gogoly : Un accès constant de l’électricité dans nos structures de santé permettra de révolutionner la manière de prendre en charge nos patients. Ça permettra, dans un premier temps, de diagnostiquer plus rapidement et prendre en charge les différentes pathologies des patients. Dans un deuxième temps, ça nous permettra d’augmenter les capacités de formation de différents personnels de santé par le biais des modules de formation en ligne. Ça nous permettra aussi le confort du personnel de santé, car une salle bien éclairée, bien climatisée, contribuera à réduire la fatigue et augmenter la productivité du personnel de santé. 

Rama George : Clôturons nos entretiens, avec une personne que vous allez peut-être reconnaitre … Un indice : Aimez-vous les spectacles ?  

Bonjour !

Shado Chris : Bonjour tout le monde ! Je suis Falé Christian Djérianéné Marc Alexandre, mieux connu sous le nom de Shado Chris. Je suis artiste, chanteur, beat maker et producteur de musique et Ivoirien.

L’électricité pour moi, c’est crucial. En tant qu’artiste, en tant que créateur, c’est complètement indispensable. Que ce soit au studio ou sur scène, quand tu délivres un spectacle et qu’il y a une coupure de courant…Ça reste dans la mémoire des gens... Avoir le courant, ça va permettre de délivrer un spectacle de qualité sans vraiment te soucier, est ce que ça va se couper ou pas.

Rama George : L’initiative Mission 300 vise à accélérer le rythme de l’électrification en Afrique subsaharienne tout en veillant à ce que la transition vers des sources d’énergie diversifiées et plus propres puisse répondre à la demande croissante, stimuler la croissance économique et créer des emplois. 

Sans électricité, il est difficile d'avoir des emplois, des soins médicaux ou d'apprendre de nouvelles compétences. Comme le dit Madame Bah, l'électrification est essentielle pour tout.

Mme Bah : L’électricité est très importante dans la vie du commerçant, dans la vie de tous les commerçants. Vraiment, on aime ça, on veut le courant !

Rama George : C’est la fin de cet épisode ! Un épisode qui met en lumière les projets et opérations du Groupe de la Banque mondiale dans ses divers engagements et initiatives pour soutenir l’accès universel à l’énergie en Afrique. 

Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de nous avoir suivis et espère que vous avez apprécié ces témoignages. 

Rejoignez-nous dans notre prochain épisode pour explorer d'autres solutions innovantes qui contribuent à façonner l'avenir de l'Afrique. 

En attendant, si vous aimez notre podcast, laissez-nous un commentaire et cinq étoiles dans l’appli Apple Podcast ou sur votre plateforme préférée de podcast. Vous avez des propositions de sujets pour nos épisodes à venir ? Nous serions ravis de répondre à vos intérêts et de valoriser votre fidélité. 

Il n’y a plus qu’une chose à faire ! Nous contacter par mail : peoplefirstpodcast@worldbank.org  

A très vite ! 

***

À propos du People First Podcast:

People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la  Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !

À propos du Groupe de la Banque mondiale:

Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.

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