Dans ce premier épisode de la troisième saison du People First Podcast, nous explorons les différentes facettes du programme des jeunes professionnels du Groupe de la Banque mondiale.
Connu aussi sous son nom anglais Young Professionals Program ou encore sous son abréviation YP, ce programme prestigieux est une sorte de voie royale, un recrutement très exigeant pour intégrer les différentes institutions du Groupe de la Banque mondiale, c’est-à-dire la Banque mondiale, l’IFC (la SFI), et la MIGA.
Cet épisode vous offre une vue d'ensemble des prérequis et des opportunités offertes par ce programme. Il vous donne également un aperçu de son impact significatif sur la carrière professionnelle des jeunes bénéficiaires et sur la vie des communautés à travers le monde.
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Bonjour à toutes et à tous. Soyez les bienvenus ! Je m’appelle Rama George, je suis ravie de vous retrouver pour la 3e saison du podcast People First, le podcast qui met en avant les voix de la Banque mondiale pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre.
Alors que c’est le retour des vacances et aussi la rentrée des classes dans de nombreux pays, nous nous trouvons au siège de la Banque mondiale pour vous faire découvrir notre programme de jeunes professionnels, connu aussi sous son nom anglais Young Professionals Program ou encore sous son abréviation YP. Le YP est une sorte de voie royale, un recrutement très exigeant pour intégrer les différentes institutions du Groupe de la Banque mondiale, c’est-à-dire la Banque mondiale, l’IFC (la SFI), et la MIGA.
Programme phare de l’institution, le programme des jeunes professionnels a déjà été suivi par de nombreux hauts cadres de la Banque mondiale. Son objectif principal est de former de futurs dirigeants pour trouver ensemble des solutions communes aux défis de développement.
Restez à l’écoute, et prenez des notes ! Toujours en direct de Washington DC où j’ai le plaisir de rencontrer des anciens et de nouveaux jeunes professionnels. Ils nous consacrent quelques minutes pour nous permettre de mieux comprendre les débouchés de ce programme et donner des conseils aux futurs candidats.
Saviez-vous que le Programme des jeunes professionnels existe déjà depuis 1963 ? Lorsqu’il avait été lancé, seules 11 candidats avaient été sélectionnés.
Ecoutons Irina Nikolic, ancienne professionnelle de la promotion 2005 qui est aujourd’hui la responsable principale du programme. Elle nous éclaire sur les critères de sélection des candidats et nous aide à démystifier quelques points sur le processus de recrutement.
Irina, qui peut candidater à ce programme ?
Vous pouvez rejoindre le Programme des jeunes professionnels si vous avez 32 ans ou moins au moment de votre inscription. Les candidatures sont actuellement ouvertes jusqu'au 30 septembre et sont destinées à ceux qui rejoindront le programme en septembre 2025. Vous devez être né(e) le 1er octobre 1992 ou après, avoir obtenu un diplôme de master, quatre années d'expérience pertinente, avoir la même passion que nous pour le développement international et partager nos valeurs. Nous recherchons des personnes du monde entier pour rejoindre ce programme.
Quelle est la durée du programme ?
Lorsqu'on vous propose de rejoindre le Groupe de la Banque mondiale en tant que jeune professionnel, vous recevez un contrat de cinq ans renouvelables, basé sur votre performance, sachant que les deux premières années du programme feront partie du programme officiel appelé Jeune Professionnel. Au cours de ces deux années, vous aurez la possibilité de changer d'unités au moins deux fois, vous donnant l’opportunité de travailler au sein de l'institution à la Banque mondiale, l'IFC et MIGA. C'est une caractéristique unique de ce programme.
Faut-il avoir une bonne maitrise de l’Anglais pour être retenu ?
La langue de travail au sein du Groupe de la Banque mondiale est l'anglais. Vous devez donc posséder une bonne maitrise de la langue. Cela étant dit, je pense que parler d'autres langues, comme le français, est très avantageux, car nous travaillons énormément dans des régions où le français est la langue principale. Vous savez, nous avons certains candidats qui parlent jusqu'à cinq langues. »
D’où proviennent les candidats de la promotion 2024 ?
Nos candidats viennent du monde entier. Il y a environ 60 jeunes professionnels qui nous rejoignent cette année en provenance de plus de 35 pays. Et au total, nous avons 53 % de femmes, 47 % d'hommes. Ils viennent de tous les horizons, avec un ensemble de compétences très divers, et montrent vraiment la profondeur et la diversité de l'expertise que nous recherchons.
Je pense que la chose la plus importante est d’observer là où vos compétences et votre expérience professionnelle correspondent le mieux, ensuite de les adapter dans votre candidature. J'ai été une jeune professionnelle. Je pense que c'est une belle expérience mais ce n'est pas le seul moyen de rejoindre le Groupe de la Banque mondiale.”
Mais quel est le point de vue des anciens jeunes professionnels ? Comment ont-ils vécu cette expérience et comment ont-ils été recrutés ?
Pour répondre à mes interrogations, je prends mon téléphone et j’appelle Ahmed Abani un ancien YP au Cameroun.
Aujourd’hui basé à Yaoundé et originaire du Niger, il est spécialiste principal en énergie, a participé au programme de la promotion 2020.
Ahmed a aussi fait partie de la promotion 2018 de l’Africa Fellowship Program. Vous vous en souvenez ? Nous avons évoqué ce programme dans le podcast du mois de mai.
Aujourd’hui, il fait partie d'une équipe qui gère un portefeuille d'engagements financiers d’environ 1,5 milliard de dollars. Ses fonctions englobent la direction de deux programmes principaux, dont le premier est axé sur la réforme sectorielle afin d'accroître la pérennité financière du secteur, et le second porte sur le développement du projet de barrage hydroélectrique de Nachtigal, au Cameroun.
Il nous raconte ce qui l’a convaincu de candidater au programme des jeunes professionnels après son Africa Fellowship Program.
Bon ! Je pense qu'il y a plusieurs raisons qui m'ont finalement amené à postuler. Tout d'abord y avait un peu la perspective de faire un travail dont les impacts sont palpables et concrets. Travailler dans le domaine du développement permet d'être associé à toutes les phases d'un projet. On peut partir de la conception à l'implémentation tout en ayant la possibilité d'interagir avec les bénéficiaires et d'apprécier le résultat de son travail. C'était quand même quelque chose qui me tenait à cœur et je peux dire qu'il y a un côté gratifiant à cela.
Deuxièmement, il y a naturellement la possibilité de contribuer au développement de plusieurs pays, y compris le mien hein ? L'institution a des ressources et une envergure unique qui donne l'opportunité non seulement de mieux comprendre les problématiques liées au développement, mais surtout de faire partie de la solution. Et c'est ça qui est qui est particulièrement intéressant à mon avis.
Je peux donner un exemple ?
Vous avez sans doute entendu parler de la mission 300. Mission 300, qui avait été annoncée conjointement par les présidents du Groupe de la Banque mondiale et du groupe de la Banque africaine de développement lors des dernières Assemblées de printemps. C’est une initiative qui vise à fournir un accès à l'électricité à 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne d'ici 2030. D'après les estimations, cela permettrait de réduire de moitié le nombre de personnes qui n'ont pas accès à l'électricité.
C'est ce genre d'opportunités qu'offre une institution, comme la Banque mondiale et. Et pour, le jeune Africain que je suis, je vois cela comme un moyen d'apporter ma modeste contribution, tout simplement au développement du continent.
Qu’est-ce qu’il a apprécié ? il nous en dit plus.
Tout d'abord, il y a l'accompagnement qui vient à travers le programme parce que les jeunes professionnels bénéficient quand même d’un cursus de formation sur deux ans, en leadership et en management et qui leur donne des outils extrêmement utiles pour la suite de leur carrière.
Et le deuxième point par rapport au programme, en particulier pour moi, c'est la possibilité de faire ce qu'on appelle une rotation, donc passer une année entière dans une autre équipe, y compris dans un domaine différent de son domaine de spécialisation première. Et pour moi, c'est véritablement l'un des meilleurs atouts du programme, pour être honnête, parce que ça permet d'élargir son champ de compétences, en découvrant soit une nouvelle région, soit un nouveau domaine d'expertise ou même une institution sœur du groupe, parce qu'on peut par exemple passer de la partie Banque mondiale à la partie SFI (Société financière internationale) et vice versa.
Nous lui avons demandé quels étaient les critères particuliers pour réussir dans ce programme et après ?
A mon sens, il y a critères qui méritent d'être mentionner 3, en particulier : le premier étant la curiosité intellectuelle Il faut savoir s'ouvrir à d'autres domaines, il faut savoir prendre d'autres perspectives, d'autres angles de vue pour mieux comprendre les problèmes et aussi pour trouver les solutions les mieux adaptées.
Le 2e point, c'est l'humilité. Et il est en partie lié au premier. Je dirais qu'il faut avoir l'humilité d'aller vers les gens tout simplement et leur poser des questions.
Et enfin, le 3e point, que je trouve important, c'est le savoir-être. Quand vous avez une institution qui rassemble des personnes de tous les horizons et au profil tellement variés pour réussir. Il est extrêmement important d'être une personne avec qui il est agréable de travailler.
Soyez la personne que vous souhaiteriez avoir comme collègue.
En résumé, retenons donc : curiosité, humilité, et savoir-faire.
Maintenant, retournons à Washington DC où la promotion de 2022 vient tout juste de s’achever. Les anciens sont venus féliciter les nouvelles recrues.
Nous rencontrons Momo Bertrand, expert dans le secteur de l’éducation, jeune professionnel de la promotion 2022. Il nous raconte son parcours.
Bonjour Momo ! Bien avant de rejoindre le Groupe de la Banque mondiale, vous avez développé plusieurs initiatives entrepreneuriales. Quels atouts avez-vous acquis de ces expériences et comment vous ont-elles été utiles pour le programme des jeunes professionnels ?
Effectivement, avant de rejoindre le groupe de la Banque mondiale, j’ai lancé plusieurs initiatives entrepreneuriales. Par exemple, ça fait 10 ans que, le temps passe, j'ai lancé un réseau social panafricain, et ensuite j’ai aussi dirigé une agence digitale à Buea, au Cameroun. J'ai aussi initié une ONG qui se focalisait sur la formation des personnes déplacées en compétence digitale.
Mon expérience entrepreneuriale m'a véritablement montré l'importance d'avoir une approche novatrice, d'être flexible, d'avoir une approche agile aussi, d'utiliser des ressources limitées afin de véritablement contribuer à nos objectifs qui sont l'élimination de la pauvreté et aussi promouvoir la prospérité sur une planète vivable.
Après deux ans en tant que jeune professionnel, que retenez-vous et quels sont les avantages d’une telle formation ?
Il faut savoir qu'en intégrant le programme, on doit bosser. Donc c'est assez intense. Mais en termes d'avantages, je pense qu'il y a tellement, par exemple l'aspect apprentissage. On en a plusieurs : des formations en compétences techniques, mais aussi en compétences socio-émotionnelles. On a eu aussi des cours de langue et pour moi, vraiment, c'était un bonus parce que je viens d'y apprendre la langue et...
Rama : Qu'est-ce que vous avez appris ?
Momo: Le Portugais.
Rama : Ah, formidable !
C'est très intéressant parce que je compte travailler au Brésil un jour et aussi dans les pays lusophones d'Afrique. C’est vraiment un bonus. Et autre chose aussi, je pense à notre promotion. Pour ceux qui viennent d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et qui se retrouvent pour la première fois à Washington DC, avoir un groupe de collègues passionnés du développement, mais qui sont aussi nouveaux, ça facilite un peu l'intégration. Ça crée des amitiés qui vont durer tout le long de la vie.
A la fin du cursus, les candidats ont le choix entre rejoindre leur groupe d’accueil ou travailler ailleurs, et former leur propre réseau.
Rencontrons maintenant Seynabou Sakho, de la promotion 2004. Aujourd’hui, elle occupe le poste de Directrice au bureau de la Directrice générale pour les opérations.
En mission à Maputo, au Mozambique, nous avons le plaisir d’échanger quelques mots avec elle.
Déjà, 20 ans, c’est passé super vite pour moi. Le YP a marqué ma carrière. D’abord parce que ça m’a fait découvrir la Banque mondiale, à travers des rotations. Et pour moi chaque rotation était une manière d’expérimenter un secteur, d’expérimenter une région, une thématique et de découvrir ce que je voulais vraiment faire.
Joindre le YP, c’est rentrer par la grande porte dans l’une des plus importantes institutions de développement du monde. Les YP deviennent parmi les futurs leaders de l’institution et c’est très important d’entrer dans une institution où « the sky is the limit ». Il n’y a pas cette impression que vous allez être limité.
Mais avant d’en arriver là, les prochains candidats devront préparer un dossier solide.
O’neall Massamba, jeune congolaise d’abord consultante dans le secteur du transport, puis manager du Sommet de la jeunesse de la Banque mondiale fait donc sa rentrée. Cette nouvelle jeune professionnelle de la promotion 2024, nous donne ses trois recommandations.
Alors, la première recommandation que j'aurais, c'est de bien préparer sa candidature et l’essai qu’on doit rédiger. La deuxième chose, c'est partager votre histoire : Pourquoi est-ce que vous voulez travailler en développement ? Pourquoi est-ce que vous voulez poursuivre une carrière à la Banque mondiale via le Young Professionals Program ? Et la dernière chose, c'est l'innovation. Proposez des solutions innovantes qui permettent vraiment de contribuer à la mission de la Banque mondiale !
Alors, qu’en pensez-vous ? Ces témoignages vous ont-ils donné envie de tenter l’aventure ?
Vous êtes diplômés, vous avez des compétences et vous soutenez la mission de la Banque mondiale : créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable ? Le programme des jeunes professionnels pourrait bien être fait pour vous.
C’est la fin de cet épisode ! Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de nous avoir suivi et espère que vous avez apprécié nos rencontres avec des cadres au sein de la Banque mondiale.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode du podcast People First.
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Il n’y a plus qu’une chose à faire ! Nous contacter par mail : peoplefirstpodcast@worldbank.org
A très vite !
À propos du People First Podcast:
People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !
À propos du Groupe de la Banque mondiale:
Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.