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Podcast23 mai 2024

L'Africa Fellowship Program : un programme pour les jeunes talents africains

Use the following clickable timestamps to listen to the podcast.

[00:00] Introduction

[01:15] Marius Affonfere, un scientifique béninois engagé pour la santé et le bien-être nutritionnel des communautés rurales

[02:43] Oluwasey Ishola, une nigériane passsionée par les questions du genre et du changement climatique

[04:36] Sosson Tadadjeu, un jeune économiste camerounais spécialisé en économie des ressources naturelles et de l'énergie

[06:08] Amadou Jallow, jeune doctorant gambien en économie, partage son vif intérêt pour les évaluations et analyses d'impact

[07:56] L'Africa Fellowship Program, une formation unique qui allie apprentissage et réseautage

[08:32] Eyah Denise Edoh, jeune bénéficiaire togolaise passionnée par l'économie du développement

[09:58] A la rencontre de Willfried Kouamé, ancien lauréat Ivorien maintenant économiste principal pour le Sénégal et la Gambie

[11:12] L'Africa Fellowship Program, un programme ouvert à tous

[11:44] Conclusion

Dans ce nouvel épisode, People First Podcast donne la voix aux jeunes talents africains bénéficiaires de l'Africa Fellowship Program de la Banque mondiale, un programme qui donne espoir aux passionnés de développement.

Lancé en 2013 et supervisé par le bureau de l'économiste en chef pour l'Afrique, ce programme sélectionne chaque année, une trentaine de jeunes sur la base de critères variés, y compris leurs compétences analytiques, pour une immersion dans le monde professionnel.

Au cours d'une période de six mois, ces jeunes, principalement chercheurs, doctorants ou fraîchement diplômés, sont intégrés dans divers secteurs à Washington et dans les bureaux des pays, où ils participent activement au développement inclusif et durable de l'Afrique.

De leurs candidatures aux résultats, plongez au coeur de leurs expériences, leurs défis et, par-dessus tout, leur passion partagée pour une Afrique meilleure.

Ecoutez People First Podcast maintenant. Laissez un commentaire ici. Votre avis nous intéresse !

People First Podcast

« C'est vraiment le rêve ce programme de World Bank Africa Fellow, c’est une excellente porte d'entrée pour une carrière à la Banque mondiale. »

Rama George : Bonjour à toutes et à tous. Je suis Rama George, et je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour un nouvel épisode du podcast People First, le podcast qui met en avant les voix de la Banque mondiale région Afrique de l’Ouest et du Centre. 

Aujourd'hui, nous sommes à Washington DC, au siège de la Banque mondiale, pour découvrir le programme Africa Fellows. Depuis 2013, ce programme unique, organisé et géré par le bureau de l’économiste en chef pour l’Afrique, offre à de jeunes chercheurs, doctorants ou jeunes diplômés africains, l'opportunité de rejoindre l’institution pour six mois d'expérience pratique. L’objectif est de leur permettre de contribuer à des recherches et initiatives dans divers secteurs pendant cette immersion, et renforcer ainsi la mission de la Banque mondiale. 

Tous les ans, une trentaine de candidats seulement sont sélectionnés alors que plus de 3000 ont postulé. Ces jeunes partagent deux points communs : un talent pour l'analyse quantitative et une passion pour le développement. 

Restez à l'écoute et partons à la rencontre de candidats africains de la promotion 2024. 

Ils viennent du Bénin, du Togo, du Cameroun, de la Gambie, et du Nigeria. En formation depuis janvier, ils partagent leur parcours et leurs impressions. 

Par la suite, nous rencontrerons un ancien lauréat maintenant employé à la Banque mondiale qui partagera son expérience avec nous. 

Rama George : Bonjour Marius ! Comment allez-vous ?

Marius Affonfere : Bonjour Madame, ça va très bien et chez vous ?

Marius Affonfere est béninois. Ce scientifique, spécialisé dans la nutrition humaine et science des aliments, s’est donné une mission : améliorer la santé et le bien-être nutritionnel des communautés rurales. Ses travaux de recherche englobent la sécurité alimentaire, la nutrition communautaire, la politique alimentaire, la fortification des aliments et l'agriculture sensible à la nutrition. Il nous explique pourquoi.

Marius Affonfere : Je peux dire que mon expérience ici a été formidable parce que ça m'a permis de travailler sur quelque chose qui me passionne : c'est la question de nutrition, essentiellement en utilisant des ressources locales. Donc voilà, j'ai eu le temps de côtoyer aussi des gens qui sont dans mon domaine, il y a aussi des économistes, des gens qui sont par exemple dans le domaine de la macroéconomie c'est une expérience très, très enrichissante.

Les expériences que j'accueille ici, ça va me permettre d'enrichir aussi ce que je suis en train de faire actuellement à travers une petite organisation que je pilote au Bénin sur la question de la réduction des carences en micronutriments, en utilisant les ressources alimentaires locales. Donc c'est un complément pour moi. Et aussi, les différentes informations me permettent de renforcer l'application de mes recommandations des richesses sur le terrain au Bénin.

Rama George : Quelques étages plus haut, nous rencontrons Oluwasey Ishola, nigériane. C’est sa famille et ses amis qui l’ont fortement encouragée à postuler et elle a fini par le faire.

Oluwasey Ishola [Traduction de l’Anglais] : Je travaillais dans un domaine similaire, plus axé sur les impacts de disproportions. Mais je voulais vraiment mettre en pratique ma théorie. Et lorsque cette opportunité s'est présentée, cela avait du sens...

Donc, j’assiste les responsables climat qui travaillent sur les CCDRs, c'est-à-dire les Rapports sur le climat et le développement des pays, du point de vue du genre. Je travaille également sur la stratégie sur le genre. Nous allons bientôt lancer notre stratégie sur le genre et je travaille sur les notes de mise en œuvre.

Nous avons trois objectifs concernant la stratégie sur le genre, l'un d'eux étant la fin de la violence basée sur le genre, ainsi que l'amélioration du capital humain. Je me concentre plus particulièrement sur la mise en œuvre de cet objectif. Et je travaille également beaucoup avec les analystes de données.

Ce qui est positif en faisant partie du groupe sur le genre, c'est que nous pouvons travailler directement avec les bureaux-pays.

Rama George : En fait, Sey est spécialisée en sciences sociales et s'intéresse au changement climatique, à la sécurité alimentaire et aux questions de genre. Grâce à sa formation, elle réalise ce que l’impact de ses recherches apporteront au monde du développement. Elle a également bien remarqué qu’elle n'était pas prise pour une simple stagiaire.  

Oluwasey Ishola [Traduction de l’Anglais] : Je comprends qu'au quotidien, cela puisse sembler un peu restreint, mais à long terme, je pense que l’impact est important. Par exemple, mettre fin à la violence basée sur le genre n'est pas quelque chose qui se règle en un jour, n'est-ce pas ? Cela nécessite beaucoup d'étapes, beaucoup de travail en continu. Je trouve que pouvoir travailler sur ces sujets, voir les choses passer du bureau à des projets et éventuellement au-delà, et faire partie de l’équipe est vraiment enthousiasmant.

Donc, si vous y pensez un jour, je recommande sans hésitations ! 

Rama George : Si certains jeunes chercheurs sont formés ici, au siège, d’autres choisissent d’être sur le terrain et de suivre leur stage dans les bureaux pays. C’est le cas de Sosson Tadadjeu, jeune économiste camerounais spécialisé en économie des ressources naturelles et de l'énergie, et en économie de développement, basé à Nouakchott, en Mauritanie.

Au téléphone, il nous explique son choix. 

Sosson Tadadjeu : En tant qu’économiste, honnêtement et sortant fraichement de l'université et ayant fini une thèse, on ne mesure pas toujours la difficulté que peuvent avoir les autorités à mettre en place nos recommandations de nos travaux. Et parfois, elles sont très abstraites. Or, étant dans un bureau pays, on ne se rend compte de ça et ça nous amène à réfléchir autrement pour avoir des recommandations beaucoup plus pratiques parce qu'en échangeant avec les autorités, ils vous font comprendre en fait les réalités du terrain.

Rama George : Comparant cette expérience à d’autres précédentes, il nous confirme mieux comprendre et apprécier la collaboration et les échanges qui existent entre départements et secteurs sur un même projet.  

Sosson Tadadjeu : On interagit beaucoup avec des collègues d'autres disciplines et ceux qui sont dans le secteur de l'énergie par exemple. À travers le partage des données, des collègues qui sont dans l’éducation lors de la dissémination de leurs rapports, ceux qui sont dans la santé, on prend part à cet exercice et on a la possibilité de leur poser des questions, d'échanger et de comprendre en fait …et parfois de s'en inspirer même, nous qui sommes dans la macroéconomie, pour nos réflexions.

Rama George : Voici Amadou Jallow, jeune gambien sélectionné par une équipe basée à Washington. 

Amadou Jallow [Traduction de l’Anglais] : Bonjour, je m'appelle Amadou. Je suis Gambien. Je travaille avec l'équipe du développement humain, dans le groupe de recherche sur le développement, à Washington, DC.

Rama George : Il a fait toutes ses études dans son pays jusqu’à la licence. Par la suite, il a pu bénéficier de bourses d’études afin d’obtenir un master à l’étranger. Toutefois, c’est la notoriété d’une personne qui l’a beaucoup inspiré et encouragé à poursuivre ses études jusqu’au niveau du doctorat. Voici son témoignage:

Amadou Jallow [Traduction de l’Anglais] : Mon expérience à l'Université en Gambie a été unique car, encore une fois, la Gambie est un petit pays avec peu d'expérience dans l'enseignement supérieur. Lorsque j'y étudiais, il n’y avait à l’époque qu’une seule personne titulaire d’un doctorat. Tout le monde l’appelait Docteur, sans y ajouter aucun autre nom. Nous avons donc grandi en admirant cette personne et en pensant que ce serait formidable de devenir également l'une d’entre elles avec ce titre.

Rama George : Aujourd’hui doctorant en économie, il a un vif intérêt pour les évaluations et analyses d'impact, l’économie de l'éducation, l’économie des migrations et du travail, et les politiques agricoles dans les pays en développement.

Amadou Jallow [Traduction de l’Anglais] : Mon travail à la Banque se concentre actuellement sur un projet en Zambie. Nous réalisons une évaluation d'impact. Et le projet vise principalement à traiter le problème de l'abandon scolaire parmi les filles du secondaire, entre le collège et le lycée. Nous essayons de mettre en place des indicateurs pour identifier les raisons pour lesquelles les filles abandonnent l’école et leur fournir une forme de soutien pour les aider à y rester.

Rama George : Qu’est-ce qu’il retient de sa formation à la Banque mondiale ? 

Le réseautage !

Amadou Jallow [Traduction de l’Anglais] : Au cours des derniers mois, j'ai pu me constituer un réseau. J'ai beaucoup appris sur ce que fait la Banque, et son fonctionnement. Et puis bien sûr, il y a les séminaires. J'ai assisté à deux séminaires où j'ai rencontré des lauréats du prix Nobel, ce qui, aurait été impensable par le passé. Assister à leurs présentations en personne, les écouter, voir comment ils communiquent leurs idées. Ce furent des moments très inspirants.

Rama George : Nous n’avons pas fini notre tournée et nous rencontrons Denise au détour d’un couloir. 

Bonjour Denise ! Comment-allez-vous ?

Eyah Denise : Bonjour Rama, je vais bien merci et vous  ?

Rama George : Bien merci

Eyah Denise Edoh, qui est togolaise, est ravie d’avoir été retenue dans ce programme. Elle a toujours rêvé de travailler dans une institution internationale comme la Banque mondiale. Ses recherches sont axées sur l’économie du développement, les finances publiques et le changement climatique.

Eyah Denise Edoh : Actuellement, je suis impliquée dans deux grands projets dont le premier consiste à contribuer à l'écriture d'un rapport phare de la Banque sur le Sahel où nous examinons les aspects économiques, sociaux, politiques et environnementaux des défis et des opportunités dans la région. 

Aussi, je travaille sur la mobilisation des recettes fiscales de la région Afrique de l'Ouest et centrale. Ce projet revêt d'une importance particulière pour moi parce qu'il est étroitement lié à mes recherches doctorales et donc ça me permet d'explorer mes domaines d'expertise sous un angle différent. J'analyse les politiques fiscales en vigueur, j'évalue leur efficacité et leur équité afin de proposer des recommandations pour renforcer la mobilisation des recettes fiscales en matière durable et équitable nécessaires pour la fourniture des biens et services publics tels que l'éducation, la santé et la construction des infrastructures par exemple.

Rama George : Si l’institution forme autant de jeunes pendant une si courte période, que deviennent-ils après cette formation ? C’est la question que nous avons posée à Willfried Kouamé, ancien lauréat Ivorien maintenant économiste principal pour le Sénégal et la Gambie, basé à Washington, DC. Il nous explique tout.

Willfried Kouamé : J'ai rejoint le programme en janvier 2017. J'ai passé six mois au bureau de l'économiste en chef de la région Afrique. Les six mois ont été vraiment riches en apprentissage. Aussi intense, parce que, en fait, quand tu arrives, tout le monde s'attend à ce que tu sois opérationnel immédiatement. Donc, je ne vais pas le cacher car à certains moments, c'était un peu challengeant, mais c'était du bon challenge qui a permis de donner de meilleurs de moi et de pouvoir finir le programme. 

À la fin du programme, j'ai décidé de repartir à l'université, finir mon doctorat et j'ai appliqué au programme des jeunes professionnels l'année qui a suivi le fellowship. Et je suis rentré en septembre 2018. Et depuis lors, j'ai commencé en Afrique centrale à soutenir les économistes sur différents pays. Et maintenant, je suis économiste principal pour le Sénégal et la Gambie, donc responsable de l’appui budgétaire, de coordination avec les différentes équipes de la Banque et du suivi macroéconomique dans ces deux pays-là.

Rama George : Finalement, c’est Marius qui nous résume tout. 

Marius Affonfere : Déjà, je peux dire que le programme, c'est pour tout le monde. Si tu remplis les critères, que ce soit en nutrition, dans le domaine de l'économie, dans le domaine de l'agriculture de façon générale, ou dans n'importe quel domaine, chacun a sa place à la Banque mondiale. Donc, je pense que tout le monde peut postuler. 

Rama George : Ça vaut bien la peine de postuler, non ? Qu’en pensez-vous ? 

C’est la fin de cet épisode ! Un épisode qui met en lumière un programme qui donne espoir aux passionnés du développement. Rien n’est impossible !  Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de nous avoir suivi et espère que vous avez apprécié ces rencontres avec de jeunes talents africains qui envisagent de faire carrière dans le développement. La prochaine période de candidature ouvrira cet été.    

Préparez-vous, vous pourriez peut-être être un des futurs candidats ! Comme le dit le proverbe africain : « Au bout de la patience, il y a le ciel ! »

Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode du podcast People First.

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Il n’y a plus qu’une chose à faire ! Nous contacter par mail : peoplefirstpodcast@worldbank.org

À propos du People First Podcast:

People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la  Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !

À propos du Groupe de la Banque mondiale:

Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.