Certains signes encore timides donnent tout de même à penser que la République démocratique du Congo (RDC) pourrait être sur le point d’émerger d’une période de plusieurs années de conflits et d’instabilité, pour entamer enfin une nouvelle ère de développement.
Les « années perdues » de guerre et de chaos ont dévasté l’économie de la RDC et coûté la vie à plus de 3,5 millions de personnes depuis 1998. Cette guerre a par ailleurs condamné des millions de survivants à vivre dans des camps de fortune, sans travail et sans espoir, alors que le tissu social se déchirait autour d’eux.
Il n’est pas surprenant que des années plus tard, les habitants de la RDC soient toujours aux prises avec de mauvaises conditions de santé, un piètre niveau d’éducation et des taux élevés de pauvreté. Le pays se classe parmi les derniers des 187 pays figurant dans l’indice du développement humain (IDH). La pauvreté est un problème généralisé, 71 % de la population vivant avec moins de 1,25 dollar EU par jour.
Le climat d'incertitude politique persiste également. La situation dans l’est de la RDC, où un groupe rebelle appelé M23 combat les troupes gouvernementales, traduit la vulnérabilité du pays aux crises externes et internes. Le pays devra s’attaquer aux causes profondes des conflits répétés et améliorer sensiblement le bien-être de sa population pour créer les conditions propices au développement, réduire radicalement la pauvreté et créer pour tous — et non uniquement pour une poignée de privilégiés jouissant de bonnes relations — de nouvelles occasions de développement.
Collaboration avec les partenaires
Au cours des quelques dernières années, la RDC a fait des progrès sensibles vers le rétablissement de la sécurité sur une majeure partie du territoire, la réconciliation politique et la reprise économique avec l’aide de ses partenaires internationaux, y compris la Banque mondiale. Malgré le climat incertain pesant sur l’économie mondiale, elle a réussi à afficher une solide croissance économique et à ramener l’inflation à un taux inférieur à 10 %, alors qu’elle atteignait 500 % en 2001. Avec une croissance économique de 7,2 % en 2012 et une croissance prévue de 8,2 % en 2013, la RDC compte parmi les pays qui affichent les taux de croissance économique les plus élevés du monde.
L’allégement de la dette assuré par la Banque mondiale et le FMI dans le cadre de « l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés » (PPTE) a permis à la RDC de bénéficier de la réduction de l’endettement la plus importante jamais accordée à un pays, soit environ 16 milliards de dollars. Cette réduction de la valeur de la dette a permis au pays d’améliorer sa santé financière et d’investir les économies ainsi réalisées pour profiter de nouvelles perspectives de développement.
Il convient de rappeler que la RDC possède des gisements énormes de certains des métaux et pierres précieuses les plus stratégiques du monde comme le cuivre, les diamants, l’or, le tungstène, le coltane, et beaucoup d’autres. Par contre, ses perspectives de réduction de la pauvreté et d’amélioration de l’éducation et de la santé de la population sont parmi les moins brillantes du monde. La RDC peut certainement paraître comme le pays des paradoxes. Pourtant, ses ressources naturelles abondantes, ses vastes superficies de terres fertiles, sa population importante et sa situation avantageuse au centre du continent lui offrent d’énormes possibilités de croissance économique et de création d’emplois.
Potentiel de développement
La RDC ne cultive actuellement que 10 % de ses vastes superficies de terres arables, et n’irrigue que 13 000 hectares sur une superficie possible de 4 millions d’hectares. Elle importe actuellement au moins 30 % des denrées alimentaires dont elle a besoin, alors que des pratiques agricoles adéquates pourraient lui permettre de nourrir un milliard de personnes. Sa capacité de production d’énergie hydroélectrique — 100 000 MW — représente 15 % de la capacité mondiale, mais 9 % seulement de la population à accès à l’électricité dont l’approvisionnement est sporadique.