Construire des systèmes innovants pour faire reculer la pauvreté des apprentissages

En Afrique de l’Est et australe, environ 89 % des enfants de dix ans ne sont pas en mesure de lire et de comprendre un texte court, ce qui reflète un phénomène important de « pauvreté des apprentissages » qui s’est encore aggravé pendant la pandémie. L’Afrique subsaharienne continue d’afficher le plus faible taux d'accès à l’enseignement supérieur, alors que les inscriptions ont doublé entre 2000 et 2013 partout ailleurs dans le monde. En outre, dans de nombreux endroits de la région et en particulier dans les pays fragiles et touchés par des conflits, les barrières sociales continuent d’être un obstacle à la scolarisation de nombreux jeunes, privant surtout les femmes d’une éducation leur permettant de prendre toute leur place dans la société.

Les économies d’aujourd’hui ont besoin de qualifications diversifiées et d’un système éducatif solide qui doit être multidimensionnel et à même de transmettre des connaissances et des compétences utiles à tous les niveaux du marché de l’emploi. Mais comment optimiser l'efficacité des systèmes d'enseignement alors que la pandémie de COVID-19 a plongé le monde dans la pire crise de l’éducation de son histoire ?

Des écolières de retour en classe, avec distanciation sociale et port du masque pour se protéger de la COVID-19. Manica (Mozambique). Photo : Shutterstock.

Des écolières de retour en classe, avec distanciation sociale et port du masque pour se protéger de la COVID-19. Manica (Mozambique). Photo : Shutterstock.

Des écolières de retour en classe, avec distanciation sociale et port du masque pour se protéger de la COVID-19. Manica (Mozambique). Photo : Shutterstock.

Ce défi, les pays d’Afrique de l’Est et australe s’emploient à le relever : avec une population de 323 millions d’enfants d’âge scolaire (3-18 ans) d’ici à 2023, ils mènent avec détermination des réformes complètes et ambitieuses, qu’il s’agisse de la refonte des programmes, de la formation des enseignants, de l’aménagement des salles de classe ou de l’éducation des filles et des femmes, afin d’améliorer les résultats d’apprentissage dans l’ensemble du système éducatif et de tirer parti des potentialités de toute leur population.

Résolument engagée auprès des pays, la Banque mondiale œuvre à leurs côtés afin de les aider à transformer leurs systèmes éducatifs et de jeter les bases d’un avenir meilleur pour les plus jeunes générations africaines. À court et moyen terme, sa stratégie vise à :

  • RENFORCER les systèmes éducatifs avec davantage d'équipements, d’enseignants et de matériel favorisant la réussite scolaire ;
  • DÉVELOPPER les compétences chez les jeunes, les entrepreneurs et au sein des systèmes d’enseignement supérieur afin de les doter des capacités et de la formation nécessaires pour stimuler la croissance économique ;
  • INTÉGRER les filles et les enfants handicapés pour leur permettre de poursuivre leur scolarité et de bénéficier de plus de chances d’apprentissage et d’acquisition de compétences.
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Renforcer les systèmes éducatifs : l’Afrique de l’Est et australe se donne les moyens de la réussite

L’extension et l’amélioration des systèmes éducatifs dans la région ont nécessité des efforts concertés de la part des pouvoirs publics pour : 1) développer et rénover les équipements scolaires et assurer ainsi des conditions favorables à une plus grande équité dans l’accès et la qualité de l’enseignement ; 2) mettre en œuvre des réformes cruciales pour améliorer les systèmes sur lesquels repose le fonctionnement des établissements.

En matière d’écoles sûres, accessibles et adaptées au climat, le Rwanda a ouvert la voie : les autorités se sont associées à la Banque mondiale dans le cadre de cinq projets totalisant plus de 300 millions de dollars, avec l’objectif d'assurer une éducation de qualité et la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dans le pays. Dans le cadre d’un effort d’extension des infrastructures scolaires sans précédent dans le pays, le Rwanda a créé plus de 22 500 nouvelles salles de classe dotées de dispositifs d’accessibilité, comme des rampes pour les fauteuils roulants, et équipées de toilettes non mixtes pour que les filles puissent utiliser les sanitaires en toute sécurité. Grâce à cet accroissement significatif du nombre de classes, 68 000 enfants rwandais supplémentaires âgés de 5 à 14 ans disposent désormais d’une école dans un rayon de deux kilomètres, ce qui réduit considérablement la distance à parcourir. Et tout cela a été accompli en l’espace de deux ans.

« Les enfants devaient marcher longtemps pour venir à l’école, ils étaient très fatigués parce qu’ils se levaient tôt, et ils somnolaient en classe. C’était donc difficile à gérer pour les enseignants, ce qui entraînait des retards dans le déroulement des cours et l’achèvement du programme. Les nouvelles constructions ont permis de résoudre ce problème. Nous pensons que la qualité de l’enseignement s’est améliorée. »
Alotia Mukantwali, directrice de l’école primaire de Karama (Rwanda)

Avec l’augmentation du nombre de salles, le ratio d’élèves par classe en primaire est passé de 73 à 49 en moyenne, ce qui a permis d’améliorer les interactions entre élèves et enseignants ainsi que la qualité de l’enseignement. Avec une vision tournée vers l’avenir, le Rwanda a délibérément prévu des dispositifs de collecte des eaux de pluie et des murs de soutènement lors de la construction des nouvelles écoles, afin de faire face aux épisodes extrêmes de pluie et de sécheresse et de garantir le confort et la sécurité des enfants en classe.

La République démocratique du Congo (RDC) est tout aussi ambitieuse sur le front de l'accès à une d’éducation de qualité pour tous. Soutenu par un financement de 800 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), le pays conduit des réformes majeures qui prévoient la gratuité de l’enseignement primaire et l’amélioration du fonctionnement et de la transparence des systèmes de paiement et de recrutement des enseignants d’une part, et de l’administration des écoles à l’échelon provincial d’autre part.

L’accès à l’école publique gratuite dans un contexte de conflit et de troubles politiques est un vrai soulagement pour les parents, qui voient leurs enfants aller en classe tous les jours et aspirent à ce qu’ils puissent ainsi sortir du cycle de la pauvreté et réussir dans leur vie.

« Vous ne pouvez trouver un bon emploi que si vous avez atteint un certain niveau d’éducation. Je me suis battue pour que mes enfants puissent aller à l’école. Maintenant qu’elle est gratuite, je peux payer mon loyer, nourrir mes enfants et économiser un peu. »
Esther Litamba, une mère de famille de Kinshasa (RDC)

Les bienfaits de ces réformes sont spectaculaires : 2,3 millions d’élèves supplémentaires inscrits dans les écoles primaires publiques au cours de l’année scolaire 2021-2022 ; 58 000 nouveaux enseignants embauchés dans le cadre d’un nouveau programme de recrutement au mérite et payés régulièrement ; 20 000 référents pour des écoles sûres et inclusives nommés dans les établissements primaires publics dans le cadre de mesures importantes pour réduire les violences scolaires et sexuelles. Le dispositif « Allô École », lancé en 2022, est un canal de traitement des plaintes qui a été intégré au système de règlement des griefs du ministère de l’Éducation afin de disposer d’un service de signalement dédié pour lutter contre la recrudescence des violences scolaires et sexuelles.

Tegra, à Kinshasa, veut devenir magistrate et la gratuité de l’enseignement en RDC peut l’y aider.

Tegra, à Kinshasa, veut devenir magistrate et la gratuité de l’enseignement en RDC peut l’y aider.

À Kananga (RDC), Kabena Tshitenge Merveille explique pourquoi aller à l’école est ce qu’il y a de plus important dans sa vie.

À Kananga (RDC), Kabena Tshitenge Merveille explique pourquoi aller à l’école est ce qu’il y a de plus important dans sa vie.

Garder les élèves à l’école est essentiel pour développer leur potentiel, échapper à la spirale de la pauvreté et contribuer à une prospérité partagée.

Au Kenya, bien que plus de 16 millions d’enfants et de jeunes ont accès à l’éducation, au moins 11 % des filles quittent l’école entre la 7e et la 12e année. Pour remédier à ces inégalités, le projet pour l’équité dans les apprentissages en primaire,  financé par la Banque mondiale, (a) a innové.

Les plans de modernisation des écoles doivent désormais inclure des objectifs qui intègrent le genre, qu’il s’agisse du contrôle régulier de l’assiduité, du suivi systématique des filles (et des garçons vulnérables) qui risquent d’abandonner l’école ou d’actions de soutien visant à prévenir la déscolarisation. Un programme de bourses d’études, de kits scolaires et de services d’accompagnement spécifiquement destinés aux filles et aux garçons vulnérables contribuera à lever les barrières économiques que rencontrent les familles, et à renforcer la confiance en soi et le moral de ces élèves.

Par ailleurs, la difficulté d’accès aux protections périodiques est l’un des facteurs qui contribuent aux taux élevés d’abandon scolaire chez les adolescentes. Selon un rapport de l’UNESCO, une fille sur dix en Afrique subsaharienne manque les cours pendant son cycle menstruel, ce qui représente jusqu’à 20 % d’une année scolaire d’après certaines estimations. Aucune fille ne devrait être privée d’éducation en raison de phénomènes physiologiques naturels. Et le projet entrepris au Kenya s’attache précisément à renforcer la chaîne d’approvisionnement et la bonne gestion des serviettes hygiéniques financées par le gouvernement afin de garantir une fréquentation scolaire ininterrompue chez les filles.

Source: UNESCO

Source: UNESCO

Source: UNESCO

Source: UNESCO

Source: UNESCO

Source: UNESCO

Le Zimbabwe a également accompli des progrès remarquables pour garder les adolescentes à l’école. Grâce à un projet pilote financé par le Fonds de reconstruction du Zimbabwe (a) et mis en œuvre par CARE International, plus d’un millier de filles de Buhera — l’un des districts du pays les plus pauvres et les plus exposés au manque d’eau — ont reçu des kits d’hygiène menstruelle contenant des protections pour 12 mois. L’impact de ce projet a changé leur vie.

« Avant de recevoir les serviettes hygiéniques, nous manquions souvent l’école, car nous ne voulions pas nous lever pendant les cours de peur d’avoir taché nos uniformes. Maintenant, nous ne sommes plus obligées de renoncer à l’école et d’aller travailler et être payées avec du savon pour pouvoir laver les linges qu’on utilisait pendant nos règles. »
Ruth Mbowo, élève à l'établissement secondaire de Zvomoyo et bénéficiaire du projet pilote

Le projet a par ailleurs organisé des sessions d’information et de sensibilisation pour les parents, les proches et les enseignants dans 48 écoles, afin d’encourager un changement de comportement positif sur la gestion de l’hygiène menstruelle et le soutien à apporter aux jeunes filles. Un appui supplémentaire a été fourni par l’intermédiaire de transferts monétaires et de subsides destinés à aider leurs familles à faire face aux autres coûts de leur scolarité.

Chipani, Maria, Ruth et Rhoda, élèves à l'établissement secondaire de Zvomoyo, ont reçu les kits d’hygiène fournis par le projet pilote.

Chipani, Maria, Ruth et Rhoda, élèves à l'établissement secondaire de Zvomoyo, ont reçu les kits d’hygiène fournis par le projet pilote.

Chipani, Maria, Ruth et Rhoda, élèves à l'établissement secondaire de Zvomoyo, ont reçu les kits d’hygiène fournis par le projet pilote.

Des élèves avec la conseillère d'orientation Netty Magocha, qui avait pour habitude d'aider les filles avec ses propres produits.

Des élèves avec la conseillère d'orientation Netty Magocha, qui avait pour habitude d'aider les filles avec ses propres produits.

Des élèves avec la conseillère d'orientation Netty Magocha, qui avait pour habitude d'aider les filles avec ses propres produits.

L’offre de repas est un autre moyen de retenir les enfants à l’école, comme en témoigne l'expérience du Burundi. Dans sept des provinces les plus pauvres du pays, dont beaucoup ont été ravagées par la sécheresse et la famine, deux programmes de la Banque mondiale permettent de servir des repas chauds et équilibrés aux élèves afin d’améliorer la nutrition et l’assiduité. Les dernières données disponibles montrent que ces interventions ont réduit de 15 % le nombre d’abandons scolaires dans les provinces de Kirundo et de Muyinga réunies, des régions où les résultats scolaires sont parmi les plus faibles du pays. Quelque 812 écoles à travers le pays ont bénéficié de ce projet.

« Je n’ai plus mes parents et je viens d’une communauté souvent exclue, celle des Batwa. Avec l’aide du programme d’alimentation et la fourniture de kits scolaires, j’ai pu retourner à l’école régulièrement et j’ai eu de bons résultats. »
Mukarugamba Médine, élève au Burundi et bénéficiaire du projet
Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Des enfants de la province de Muyinga, au Burundi, prennent leur repas dans le cadre du programme d’alimentation scolaire. Photo : Jacques David/Programme alimentaire mondial.

Développer les compétences chez les élèves et les enseignants : apporter le bagage nécessaire à l’insertion professionnelle

La transmission de compétences pratiques et la préparation à l’emploi sont au cœur des politiques d’intégration des jeunes sur le marché du travail et sont la clé de voûte de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP).

Dans un monde en constante évolution, il est essentiel que les systèmes éducatifs soient réactifs pour répondre aux exigences du marché du travail. C’est la garantie que les compétences transmises aux étudiants correspondent à ce que les employeurs recherchent, tant sur les marchés locaux qu’internationaux. Au Mozambique, le projet d’amélioration du développement des compétences (a), soutenu par la Banque mondiale, vise à optimiser la qualité de la formation dans les établissements d’enseignement supérieur et d’EFTP en renforçant les exigences et les programmes. Ainsi, les jeunes diplômés disposent des compétences nécessaires pour répondre aux besoins du marché local, réussir dans l’emploi et innover pour que leur pays devienne plus résilient. Grâce à ce projet qui cherche aussi à favoriser l’accès à l’enseignement supérieur, le nombre d’étudiants inscrits dans des cursus accrédités est passé de 20 000 en 2018 à 35 000 en 2022. Enfin, le projet met l’accent sur la formation des formateurs de l’EFTP afin qu’ils maîtrisent les meilleures pratiques pédagogiques.

Les investissements dans la formation des enseignants au Mozambique portent leurs fruits. En moins de deux ans, le pays a recruté 176 enseignants en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), qui ont bénéficié d’une formation structurée aux nouvelles méthodologies. En conséquence, 2 400 étudiants vont bénéficier de l’enseignement de pointe dispensé par des enseignants qualifiés.

Conscient de l’importance d’investir dans son capital humain et de la nécessité de diversifier son économie principalement agricole, le Burundi s’engage pleinement dans la transformation numérique. Dans le souci de tirer parti de son plus grand atout, sa jeunesse — les 15-24 ans représentaient environ 19 % de la population en 2020 — le pays entend créer un nouvel Institut de la transformation numérique à l’université du Burundi. Avec le soutien d’un projet de la Banque mondiale axé sur la formation et l’emploi des femmes et des jeunes (a), l’objectif est de former les futurs leaders de l’économie numérique, des innovateurs et des professionnels hautement qualifiés. Le nouvel institut devrait former au moins un millier de diplômés sur cinq ans, dont 350 femmes et 240 réfugiés. Le pays pourra ainsi diversifier son économie, qui ne sera plus essentiellement basée sur l’agriculture, mais sur une économie numérique florissante propice à la croissance et à la création d’emplois.

Investir dans les compétences des jeunes, en particulier des jeunes femmes, permettra au Burundi de tirer pleinement parti du potentiel de la main-d’œuvre du pays. Alors que les femmes représentent 52,7 % de la population, la quasi-totalité de celles qui travaillent sont employées dans l’agriculture et dans les zones urbaines. Par ailleurs, 52 % des femmes burundaises exercent un travail non salarié, contre 27 % des hommes. En milieu rural, seulement 3 % des femmes actives ont un emploi salarié. Développer les compétences des femmes les aidera à obtenir des emplois de qualité, ce qui aura un impact positif sur leurs décisions de fécondité et, en fin de compte, sur le développement du Burundi.

L’étude menée en 2019 par la Société financière internationale (IFC) sur les compétences numériques en Afrique subsaharienne (a) estime que, d’ici 2030, jusqu’à 50 % de tous les emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques. Donner la priorité au renforcement des compétences des jeunes burundais d'aujourd'hui permettra de garantir que, demain, cette jeunesse sera compétitive et productive.

D’ici 2030, jusqu’à 50 % de tous les emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques.

D’ici 2030, jusqu’à 50 % de tous les emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques.

D’ici 2030, jusqu’à 50 % de tous les emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques.

Au Burundi, un nouvel Institut de la transformation numérique devrait former au moins un millier de diplômés sur cinq ans, dont 350 femmes et 240 réfugiés.

En RDC voisine, des efforts similaires sont déployés pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques et des sciences dans le secondaire, ainsi que pour renforcer la pertinence de la formation et du développement des compétences dans les secteurs prioritaires du secondaire et du supérieur. Grâce à un financement de 166 millions de dollars de l’IDA, le pays a mis en place un programme STIM dans l’enseignement secondaire, dont bénéficient désormais trois millions d’élèves, dont 45 % de filles. Le programme propose un cursus révisé pour répondre aux demandes du marché, la formation d’environ 77 000 enseignants et des laboratoires de pointe dans 36 établissements.

Afin de doter les étudiants de compétences recherchées et attractives pour les employeurs potentiels (tant dans le pays qu’à l’étranger), des investissements importants ont été réalisés dans le cadre du projet pour concevoir des programmes d’études axés sur trois secteurs essentiels : l’agriculture, la construction et les industries minières et extractives. Ont ainsi été créés 508 nouveaux modules pour 24 types de carrières dans le secteur de l’agriculture, 272 modules pour 15 métiers de la construction, et 264 modules conduisant à 16 carrières dans les industries minières et extractives.

Intégrer tous les élèves parce que chaque élève compte et a droit à l'égalité des chances

Le plus grand des obstacles à l’éducation et à une vie productive est l’absence totale de scolarisation. L’inclusion des enfants handicapés, en particulier, peut générer des retombées considérables pour les économies nationales, en contribuant à briser la spirale de la pauvreté. En 2015, seuls 8,1 % des enfants ayant des besoins spéciaux en Éthiopie étaient inscrits à l’école primaire et 1,5 % dans l’enseignement secondaire.

Avec l’aide d’un financement de 375 millions de dollars de l’IDA alloués au programme général d’amélioration de la qualité de l’éducation pour l’équité (GEQIP-E) (a), le gouvernement éthiopien a fait de l’éducation inclusive une réalité pour les enfants handicapés de tout le pays. En quelques années, il a créé 1 050 centres de ressources pour l’éducation inclusive, une augmentation significative par rapport aux 113 centres créés en 2017. Ils aident plus de 61 000 enfants ayant des besoins spéciaux, ce qui a permis à nombre d’entre eux de s'intégrer dans des classes ordinaires. Pour favoriser l’évolution des écoles en centres de ressources pour l’éducation inclusive, le programme a versé 15 000 dollars de subventions supplémentaires à chaque école concernée, organisé des services pour les enfants ayant des besoins spéciaux, et aménagé des rampes et des toilettes accessibles dans les écoles. Compte tenu du nombre croissant d’inscriptions d’enfants handicapés, plus de 7 000 enseignants et superviseurs ont été formés aux méthodes d’enseignement inclusives dans les écoles primaires. Chaque centre de ressources soutient trois écoles des alentours dans leurs efforts pour éduquer les enfants ayant des besoins spéciaux.

Yohanese Wogasso, directeur général pour l’amélioration des écoles au ministère de l’Éducation, Éthiopie.

Yohanese Wogasso, directeur général pour l’amélioration des écoles au ministère de l’Éducation, Éthiopie.

Semira Kemal, élève de l’école maternelle et primaire Arabsa, avec des camarades de classe.

Semira Kemal, élève de l’école maternelle et primaire Arabsa, avec des camarades de classe.

Semira Kemal, élève de l’école maternelle et primaire Arabsa, avec des camarades de classe.

« J’aime l’école parce qu’elle me permet d’apprendre des choses que je ne savais pas avant. Je suis très heureuse d’être avec mes amies et que nous puissions jouer pendant la récréation, j’aime tout cela. Le centre de ressources m’a aussi donné du matériel. Quand mon stylet s’est cassé, j’en ai reçu un nouveau et aussi une ardoise et un enregistreur vocal. Tout cela m’aide beaucoup. »
Semira Kemal, élève de l’école maternelle et primaire Arabsa
« Ma fille est très heureuse du soutien qu’elle reçoit des enseignants. Elle me dit "Merci maman de m’avoir inscrite dans cette école", parce qu’elle avait l’intention d’arrêter complètement les études. Maintenant, elle est très contente et moi aussi. L’école est proche de notre maison. Voir l’éducation inclusive dispensée dans l’école publique est très satisfaisant. »
Mme Medhanit, mère d’une élève handicapée qui fréquente l’école maternelle et primaire Arabsa
« Le programme d’éducation inclusive a permis de garantir que les élèves porteurs d’un handicap peuvent obtenir des résultats et concourir à égalité avec les autres enfants. Le fait qu’ils soient pris en compte dans le programme scolaire a amélioré l’attitude des autres élèves, des enseignants et de la société vis-à-vis du handicap. »
Baraki Ayenew, directeur adjoint du programme de perfectionnement des enseignants à l’école maternelle et primaire Arabsa 

Semira, sa mère et M. Ayenew décrivent les avantages du programme.

Semira, sa mère et M. Ayenew décrivent les avantages du programme.

Outre le financement de l’IDA, le programme GEQIP-E a reçu 122,5 millions de dollars du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), ce qui a permis d’élargir le programme d’éducation inclusive. Ce programme est cofinancé par un fonds fiduciaire multidonateurs pour un montant total de 77,5 millions de dollars (les partenaires du fonds fiduciaire sont la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni, le Danemark et l’UNICEF). Il a aussi bénéficié d’une assistance technique financée par le gouvernement finlandais et de travaux d’analyse et de conseil financés par le fonds fiduciaire de l’Initiative pour l’éducation inclusive géré par la Banque mondiale (1,5 million de dollars).

Veiller à ce que les filles et les jeunes femmes reçoivent une éducation de qualité et soient en mesure de participer à la vie active est un droit humain et une priorité mondiale de développement.

En Somalie, les femmes sont toujours très défavorisées, leurs niveaux d’éducation et de compétences sont les plus faibles du monde. Leur donner une seconde chance à l’école et en matière de formation est au cœur de la construction d’un pays plus juste, économiquement fort et politiquement stable. Actuellement, les efforts de développement et de construction de la nation ne tiennent pas compte des perspectives et des contributions des femmes : on estime ainsi que 56 % des femmes somaliennes âgées de 15 ans ou plus ne savent pas lire et que 57 % des femmes de 15 à 29 ans ne sont ni au travail, ni à l’école, ni en formation.

Le projet Rajo Kaaba de la Banque mondiale pour l’autonomisation des femmes en Somalie par l’éducation et les compétences a été conçu par des militantes, des dirigeantes et des éducatrices de premier plan en Somalie. Il devrait favoriser l’émancipation éducative et économique des femmes en aidant environ 27 000 adolescentes et jeunes femmes à acquérir les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul, ainsi que des compétences pratiques et professionnelles élémentaires qui leur permettront d’améliorer leurs moyens de subsistance. Le projet formera aussi au moins 1 500 femmes pour qu’elles puissent exercer des responsabilités politiques, au gouvernement et dans les entreprises. Il aidera également le gouvernement somalien à élargir les débouchés pour les femmes en créant des centres de formation professionnelle ainsi qu’un consortium de facultés de femmes pour favoriser le développement systémique de compétences de haut niveau supérieur et de leadership. L’ambition du projet est de lever les obstacles à l’autonomisation des femmes et de briser ainsi le cercle vicieux qui les empêche de participer pleinement à la société, d’occuper un emploi productif et de subvenir de manière optimale aux besoins de leurs familles.

Abdiaziz Nur Mohamed, directeur de l’enseignement technique et professionnel et de l'éducation informelle au ministère somalien de l’Éducation, de la Culture et de l’Enseignement supérieur 

Abdiaziz Nur Mohamed, directeur de l’enseignement technique et professionnel et de l'éducation informelle au ministère somalien de l’Éducation, de la Culture et de l’Enseignement supérieur 

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

Il est indispensable d’investir dans l’éducation des filles et des femmes de Somalie pour favoriser leur autonomie et libérer leur potentiel économique.

L’Afrique subsaharienne compte 97 millions d’enfants non scolarisés, soit le taux d'exclusion le plus élevé au monde. Cette situation freine le développement et entraîne des pertes tragiques pour l’épanouissement personnel des individus et le progrès de toute la société.

L’éducation est la clé pour s’échapper du cercle vicieux de la pauvreté. Donner aux enfants non scolarisés une seconde chance d’apprendre est une opportunité inestimable qui peut leur permettre de vivre une vie plus productive et prospère. En Angola, le nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés est considérable et continue d’augmenter : selon un recensement de 2014, 1,8 million de jeunes âgés de 5 à 17 ans n’étaient pas scolarisés, ce nombre ayant peu à peu augmenté au fil des ans, et encore plus à cause de la pandémie de COVID-19.

Les filles angolaises sont moins souvent inscrites à l’école que les garçons. Environ 34 % des adolescentes ne sont pas scolarisées, soit plus du double de la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (17 %). Si rien n’est fait pour inverser cette tendance, un nombre toujours plus important de filles risqueront une grossesse précoce au lieu de s'instruire et d’acquérir des compétences, ce qui réduira les gains potentiels tirés du dividende démographique.

Le projet pour l’autonomisation des filles et l’éducation pour tous (a) aide le gouvernement angolais à ramener les jeunes non scolarisés dans le système éducatif en développant l’école de la deuxième chance. Y sont aussi organisées des séances d’information sur les compétences nécessaires à la vie courante et la santé des adolescents, afin que les jeunes puissent continuer à améliorer leurs connaissances et faire des choix éclairés qui auront un impact sur leur trajectoire de vie. Le projet entend inciter les élèves à achever le cycle primaire en proposant des bourses aux 900 000 jeunes qui entrent à l’école secondaire, en particulier les filles. Ce programme a deux composantes : une prime d’inscription unique (25 000 kwanzas, soit environ 38 dollars) pour les filles qui entrent au premier cycle du secondaire, et une bourse annuelle du même montant versée aux élèves (filles et garçons) qui poursuivent le premier cycle du secondaire.

Afin de surmonter les nombreuses difficultés auxquelles se heurtent les jeunes non scolarisés, le ministère de l’Éducation propose des programmes permettant de suivre l’enseignement primaire et secondaire en travaillant le soir ou le week-end. Cela permet aux élèves d’effectuer deux années de scolarité à temps plein en une année de cours à temps partiel (pour le primaire) et trois années d’enseignement secondaire à temps plein en deux ans. Ces possibilités de scolarisation sont complétées par un meilleur accès aux services de santé sexuelle et reproductive tels que le planning familial et la nutrition, un aspect particulièrement important pour les filles et les femmes. En effet, les femmes angolaises n’ont souvent pas la possibilité de s’exprimer et d’agir par elles-mêmes en raison de normes sociales discriminatoires qui perpétuent les inégalités de genre, tolèrent des pratiques néfastes telles que le mariage des enfants et les grossesses précoces, et méconnaissent les violences sexuelles et sexistes.

Des élèves à Quipungo, dans la province de Huila. Photo : Wilson Peril Mbanino Piassa/Banque mondiale.

Des élèves à Quipungo, dans la province de Huila. Photo : Wilson Peril Mbanino Piassa/Banque mondiale.

Des élèves à Quipungo, dans la province de Huila. Photo : Wilson Peril Mbanino Piassa/Banque mondiale.

Investir dans l’éducation pour un avenir plus radieux

L’Afrique de l’Est et australe n’a pas ménagé ses efforts pour améliorer la scolarisation et la qualité de l’éducation, mais des revers imprévus comme la pandémie de COVID-19 compromettent les progrès obtenus. Pour renforcer le capital humain dans cette région, il faut continuer à investir dans l’éducation pour tous et à en faire une priorité, même lorsque les pays rencontrent des difficultés telles que des chocs économiques ou une crise sanitaire. Une génération privée d’éducation est une génération perdue, ce qui aura des répercussions durables sur la productivité et la croissance économique des pays.

« En tant que fille d’un professeur d’université et d’une institutrice, je suis attachée à l’éducation et je crois en nos jeunes, en nos enseignants et en nos institutions éducatives. Ensemble, nous pouvons relever les défis du secteur de l’éducation et surmonter les obstacles qui empêchent les jeunes, les hommes et les femmes de réaliser pleinement leur potentiel et de devenir des participants actifs à la société. Transformer l’éducation nécessitera un engagement politique à long terme pour mettre en œuvre d’importantes réformes, accroître les financements et faire évoluer les normes sociales. Ensemble, nous pouvons remettre l’éducation sur de bons rails. »
Victoria Kwakwa, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe

Comme l’a dit Albert Einstein, « la valeur de l’éducation n’est pas l’apprentissage de nombreux faits, mais l’entraînement de l’esprit à penser. » En tant que partenaire et financeur, la Banque mondiale est déterminée à promouvoir l'accès à des apprentissages de qualité tout au long de la vie pour assurer la réussite de tous les citoyens et favoriser la croissance et la prospérité économiques. Pour cela, elle s'emploie à améliorer les systèmes éducatifs afin d’offrir un environnement optimal aux élèves et aux enseignants, à doter les pays et les systèmes des outils et des compétences nécessaires à la mobilisation de ces précieuses possibilités d’apprentissage et, enfin, à transmettre aux citoyens les connaissances et la sagacité qui leur permettront de se forger un avenir plus radieux. L’avenir dépend de ces investissements, et nous n’abandonnerons pas la jeunesse et les éducateurs du continent.

Victoria Kwakwa discute avec des élèves lors d’une visite à l’école secondaire Nampundwe, en Zambie. Photo : Banque mondiale.

Victoria Kwakwa discute avec des élèves lors d’une visite à l’école secondaire Nampundwe, en Zambie. Photo : Banque mondiale.

Victoria Kwakwa discute avec des élèves lors d’une visite à l’école secondaire Nampundwe, en Zambie. Photo : Banque mondiale.