De plus, la fin des mariages précoces entraînerait également une amélioration des perspectives de revenu des femmes sur le marché du travail. Les études menées dans 15 pays montrent qu’un mariage précoce réduit en moyenne de 9 % les futurs gains des mères adolescentes, en raison principalement de ses conséquences sur la scolarité.
Enfin, en mettant fin aux mariages précoces aujourd’hui, les pays concernés pourraient réaliser au moins 5 % d’économies sur le budget de l’éducation à l’horizon 2030.
Agir pour mettre fin aux mariages précoces
La communauté internationale porte une attention croissante à l’incidence négative des mariages précoces. En République dominicaine, un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure où plus d’un tiers des filles se marient avant l’âge de 18 ans, de nouvelles données rassemblées par l’UNICEF et le Groupe de la Banque mondiale sur les conséquences économiques de ces pratiques viendront alimenter une campagne visant à y mettre fin.
Grâce à un financement de l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, le projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique (SWEDD) dans les pays du Sahel soutient les mesures prises par les gouvernements du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Mali, de Mauritanie, du Niger et du Tchad pour favoriser l’émancipation des adolescentes et des femmes. Il s’agit de retarder leur mariage et d’élargir l’offre de services de santé génésique, maternelle et infantile en intervenant aux côtés des communautés et, notamment, des chefs religieux et traditionnels. Ce projet, qui bénéficie d’un financement de 205 millions de dollars, propose également des programmes d’accueil offrant aux jeunes filles des espaces sécurisants, ainsi que des transferts monétaires assortis de conditions pour encourager leur scolarisation.
En Ouganda, où la branche locale du BRAC (a) gère des clubs pour filles, l’expérience se révèle positive. Dans ce pays, un réseau de 1 500 clubs propose toute une palette d’activités — des pratiques ludiques et musicales à l’information et l’éducation sexuelles, en passant par des formations professionnelles et des cours d’initiation financière, jusqu’à l’accès à des microfinancements pour celles qui souhaitent créer une entreprise. Les filles qui ont été membres de ces clubs pendant deux ans ont 58 % de chances en moins de se marier à un âge précoce.