Aujourd’hui, les projets de la Banque mondiale dans les pays les plus pauvres comportent un mécanisme de réorientation des fonds vers des activités de riposte et de relèvement immédiats. Le Mécanisme de riposte aux crises de l’IDA apporte des ressources supplémentaires pour aider les pays à faire face à de graves difficultés économiques, à des catastrophes naturelles de grande ampleur, à des urgences sanitaires et à des épidémies.
Dans une perspective de plus long terme, la Banque s’attache à réorienter son approche pour privilégier moins les interventions de riposte aux crises que la prévention, en s’efforçant de mieux mobiliser ses capacités de veille, ses politiques opérationnelles et ses instruments de financement. Elle intensifie ses activités de lutte contre les fragilités, les conflits et les violences (a), ce qui consiste notamment à repérer les risques de crise et à s’y préparer avant qu’ils ne se matérialisent.
La Banque collabore également avec les pays afin d’y encourager des pratiques agricoles climato-intelligentes, qui enrichissent le sol et le rendent plus résistant à la sécheresse, ainsi que la diversification des cultures.
© Jonathan Dumont / Programme alimentaire mondial
La coopération avec les organisations humanitaires et celles œuvrant pour la paix
Face à la crise actuelle, de nombreuses voix dans la communauté internationale ont reconnu la nécessité, dans des situations de conflit, d’une collaboration étroite entre les acteurs de l’aide humanitaire, du développement, de la consolidation de la paix et de la sécurité, ainsi que les autorités nationales, notamment.
On assiste depuis 2010 à une recrudescence dramatique des conflits violents dans le monde. Environ 80 % des besoins humanitaires sont aujourd’hui liés à des conflits prolongés, ce qui montre combien il est urgent que les partenaires mondiaux s’attachent à réduire l’occurrence et les conséquences de ces chocs.
« Notre objectif est de faire tout notre possible ensemble, en utilisant les technologies de l’information, les innovations financières et les partenariats créatifs, afin de reléguer la famine dans les livres d’histoire, et de ne laisser personne sur le bord du chemin », a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du Groupe de la Banque mondiale.
Certains partenaires sont présents sur le terrain dans des zones inaccessibles pour la communauté internationale. D’autres peuvent jouer un rôle diplomatique et politique, et encourager les responsables politiques à s’attaquer aux causes des conflits.
« Nous continuerons également de faire de la résilience à long terme une priorité absolue, de protéger et de renforcer autant que possible les marchés et d’améliorer les moyens de subsistance, tout en agissant dans l’urgence pour sauver des vies », a affirmé Mme Georgieva.
Afin de militer en faveur d’une riposte globale, Jim Yong Kim et António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, ont coprésidé une réunion de haut niveau sur la famine et les fragilités (a) au mois d’avril, à l’occasion des Réunions de Printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI à Washington. Une cinquantaine de responsables de banques multilatérales de développement, d’agences des Nations Unies, de donateurs, d’ONG et d’autres acteurs se sont penchés sur les moyens de renforcer la collaboration, en particulier en matière d’accès, d’efficacité de la mise en œuvre, ainsi que d’atténuation et de gestion des risques à long terme.
La Banque et l’ONU ont également signé un accord, le 22 avril, afin de renforcer leur collaboration (a) pour apporter une aide vitale aux personnes les plus vulnérables et renforcer leur résilience en faisant reculer la pauvreté, en favorisant le partage de la prospérité, en améliorant la sécurité alimentaire et en soutenant la paix dans les régions en situation de crise.
Comme l’a souligné Jim Yong Kim dans une allocution récente, « il est extrêmement important d’aider les pays à se préparer à ces crises. […] Avec les pays affectés et nos partenaires, nous travaillons à mettre un terme à la famine — et nous utiliserons chaque outil à notre disposition, notamment des outils financiers, pour empêcher qu’une autre famine survienne ».