Pourtant, 600 millions de personnes en Afrique sont encore privées de ce droit essentiel, ce qui les empêche de bénéficier de soins de santé modernes, d’une éducation de qualité, d’une meilleure qualité de vie, de débouchés professionnels et d’une croissance économique dynamique.
Pour répondre à ce défi, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement se sont engagés à fournir de l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030 – une initiative appelée Mission 300. Plusieurs partenaires, comme la Fondation Rockefeller, l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP), le Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP), le Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique (SEFA) et Sustainable Energy for All (SEforALL), s’associent pour réaliser cet objectif. Leurs efforts portent sur la mobilisation des financements publics et privés, le renforcement des capacités des gouvernements, l’engagement stratégique des parties prenantes clés et l’optimisation des processus pour accélérer les progrès de l’initiative.
Une approche unique pour répondre à un défi urgent
L’enjeu est de taille. Le fossé entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas d’électricité exacerbe les inégalités, reléguant davantage au second plan les communautés rurales et mal desservies. Les avancées technologiques, la numérisation, l’industrialisation et des modèles financiers et commerciaux innovants apportent des solutions sans précédent pour électrifier l’Afrique.
Ce qui distingue Mission 300, c’est son envergure et le fait qu’elle soit axée sur les résultats. Elle offre également un large cadre de partenariat. En se concentrant à la fois sur des solutions en réseau et hors réseau, l’initiative vise à fournir de l’électricité à certaines des communautés les plus isolées et les plus vulnérables d’Afrique. Cette approche implique d’étendre les réseaux électriques nationaux tout en déployant des mini-réseaux et des systèmes solaires autonomes pour les régions où l’expansion du réseau n’est pas immédiatement réalisable.
Par ailleurs, ce sont les gouvernements africains qui assument la direction de Mission 300 en priorisant les réformes et les actions qui visent à moderniser le secteur énergétique en Afrique, en fixant des objectifs mesurables dans cinq domaines :
- Développer la production d’énergie rentable grâce à la mise en concurrence d’actifs de production de nouvelle génération et au passage à des sources d’approvisionnement à moindre coût.
- Renforcer l’intégration régionale de l’énergie par le commerce transfrontalier qui permet de partager les bénéfices d’un coût de production moins élevé.
- Intensifier l’électrification du dernier kilomètre avec des solutions d’énergie renouvelable décentralisée, mais aussi par l’extension et la densification du réseau.
- Débloquer l’investissement privé grâce à des cadres réglementaires favorables.
- Renforcer les compagnies d’électricité grâce à une gestion financière transparente permettant le recouvrement des coûts opérationnels.
Dans ce contexte, le sommet africain de l’énergie Mission 300, qui se tiendra à Dar es Salaam, en Tanzanie, les 27 et 28 janvier 2025, marque un rendez-vous un historique incontournable pour accélérer l’accès à l’énergie à travers l’Afrique. Organisé par le gouvernement de la République unie de Tanzanie, l’Union africaine, le Groupe de la Banque africaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale, ce sommet est l’occasion pour les gouvernements, les dirigeants du secteur privé, les partenaires au développement ainsi que la société civile de faire progresser l’ambitieux objectif de Mission 300.
Lors du sommet, les chefs d’État africains devraient approuver la Déclaration de Dar es Salaam sur l’énergie, un engagement commun en faveur des réformes énergétiques et d’une action transformatrice à travers l’Afrique. De nombreux pays présenteront et ratifieront des pactes nationaux pour l’énergie fixant des objectifs et des engagements en matière de réforme adaptés à leurs contextes spécifiques. En mobilisant des financements importants pour le développement, une expertise technique et des partenariats innovants, le sommet vise à amorcer une transformation énergétique centrée sur les personnes, qui alimente la croissance économique et élargit le champ des possibles pour des millions de personnes dans l’ensemble de la région.
La voie à suivre
La réalisation des objectifs ambitieux de Mission 300 nécessitera des ressources financières considérables et des partenariats public-privé efficaces. Le Groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement amplifient déjà leurs investissements, avec des projets en cours visant à connecter plus de 100 millions de personnes. Cependant, la réduction du déficit énergétique exigera des contributions encore plus importantes du secteur privé, ainsi que des mécanismes de financement innovants.
Le secteur privé innove déjà, en fournissant des solutions énergétiques hors réseau qui transforment des millions de vies. À l’avenir, une collaboration plus étroite sera essentielle pour intensifier ces efforts et accélérer les progrès.
Les partenaires de développement et les organisations philanthropiques jouent un rôle crucial dans la mobilisation de financements supplémentaires. En alignant les ressources financières sur l’expertise technique et l’engagement communautaire, Mission 300 construit une coalition capable de susciter un changement durable à grande échelle.
Mission 300 n’est pas seulement une initiative ; il s’agit d’un mouvement, d’un appel à l’action afin d’unir toutes les parties prenantes pour alimenter l’avenir de l’Afrique. Le prochain sommet africain de l’énergie Mission 300 représente une étape cruciale dans ce parcours, offrant une plate-forme pour consolider les engagements, annoncer de nouveaux partenariats et donner un élan vers l’objectif de 2030. Avec un leadership fort, des partenariats solides et une vision partagée, Mission 300 a le potentiel de transformer l’avenir de l’Afrique. Suivez la conversation et rejoignez la mission pour électrifier l’Afrique. #PoweringAfrica
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Cet article a été initialement publié sur Jeune Afrique.