Le Projet de développement de l’élevage (PRODEL), financé par la Banque mondiale, a permis d’accroître considérablement la productivité et l’accès aux marchés grâce à des partenariats innovants, tels que le modèle de partenariat productif et le modèle de développement communautaire.
En favorisant une synergie unique entre le gouvernement, les producteurs locaux et le secteur privé, le projet PRODEL visait à stimuler la productivité et l’accès aux marchés tout en assurant la durabilité.
Des agriculteurs comme Souleymane Aba ont constaté des améliorations substantielles, avec une capacité de production passant de 8 000 à 28 000 poulets par an et des accords d’achat garantissant des marchés stables et des prix équitables.
Imaginez un monde où l'élevage au Cameroun prospère malgré les défis du changement climatique, de la dégradation des terres, des conflits avec la faune sauvage et de la pénurie d'eau. Pour Souleymane Aba, éleveur de poulets dans l'Adamaoua, cette vision est en train de devenir réalité. « Avant 2019, notre capacité de production était de 8 000 poulets par an. Grâce à l'appui technique reçu par notre coopérative dans le cadre du projet d'élevage, notre capacité est passée à 28 000 poulets par an. Je suis depuis longtemps dans ce domaine, mais je me rends compte qu'il y avait tellement de choses que je ne savais pas et qui pourraient m'aider à améliorer ma productivité. »
Au Cameroun, les éleveurs locaux se heurtent depuis longtemps à de nombreux obstacles, qu'il s'agisse d'une formation insuffisante, d'infrastructures médiocres, d'un accès limité au marché ou encore d'inégalités ainsi qu’à l’inégalité entre les sexes limitant les chances des femmes rurales. Mais aujourd'hui, une approche globale associant le gouvernement, les ONG, les autorités locales et les institutions de microfinance a permis d'inverser la tendance, grâce à des partenariats innovants et aux nouvelles techniques agricoles promues dans le cadre du Projet de développement de l'élevage (PRODEL) financé par la Banque mondiale.
Ce projet a été au cœur de cette transformation. En favorisant une synergie unique entre l'État, les producteurs locaux et le secteur privé, le projet PRODEL visait à stimuler la productivité et l'accès au marché tout en assurant la durabilité. Il repose sur deux modèles clés : le modèle de partenariat productif (PPM) et le modèle de développement piloté par la communauté (CDDM), tous deux conçus pour autonomiser les communautés grâce à la participation active des parties prenantes. Le modèle de partenariat productif établit un contrat d'achat entre le producteur et l'entreprise agro-industrielle garantissant au producteur un marché constant et un prix juste.
J'ai réussi à décrocher un contrat avec un hypermarché de Douala. Ce contrat m'a permis de réduire le stress lié à la recherche d'acheteurs pour mes poulets ... avec un plan d'affaires clair, j'ai maintenant une meilleure visibilité sur la façon dont je vends mes poulets tout au long de l'année, sur mes revenus et je peux mieux planifier les dépenses de ma famille.
Souleymane Aba,
éleveur de poulets dans l'Adamaoua
Le modèle de partenariat productif : une approche innovante de l'élevage
Ce modèle de partenariat a changé la donne dans le domaine de l'élevage. Il a créé un solide réseau de soutien entre les parties prenantes en fournissant un soutien financier aux plans d'affaires réussis par le biais de subventions de contrepartie. Cette approche a non seulement réduit les risques, mais a aussi ouvert de nouvelles perspectives de croissance et de développement dans le secteur. « J'ai réussi à décrocher un contrat avec un hypermarché de Douala. Ce contrat m'a permis de réduire le stress lié à la recherche d'acheteurs pour mes poulets », explique Souleymane. « Avec un plan d'affaires clair, j'ai maintenant une meilleure visibilité sur la façon dont je vends mes poulets tout au long de l'année, sur mes revenus et je peux mieux planifier les dépenses de ma famille. »
Ce modèle, axé sur l'augmentation de la productivité et de la commercialisation dans les systèmes de production animale grâce à un meilleur accès aux services, à la contribution à la croissance des revenus, à la création d'emplois et à la réduction des inégalités, a soutenu les plans d'activité des organisations de producteurs avec des subventions de contrepartie combinées à une assistance technique et à un renforcement des capacités, encourageant ainsi l'investissement et l'innovation. Les subventions couvraient jusqu'à 60 % des coûts du projet, avec un plafond de 150 000 dollars par sous-projet, encourageant ainsi la discipline financière et les co-investissements.
Un impact significatif sur la productivité locale : un acquis remarquable
Les résultats parlent d'eux-mêmes. 506 plans d'affaires ont été financés, entraînant une augmentation de 29 % des ventes dans les chaînes de valeur ciblées. Le taux de mortalité des bovins de moins de six mois dans les zones pastorales est tombé à 9,10%. La production de poids vif des poulets de chair au mètre carré en 45 jours, a bondi de 76 %. Le nombre de porcelets sevrés par truie et par an a augmenté de 80 %, et la production laitière annuelle par vache a grimpé en flèche de 527 %. La production de miel annuelle par ruche a augmenté de 20 %. En outre, 26 plateformes de gestion de marché ont été mises en place et gérées de manière participative par les conseils locaux et les utilisateurs du marché. Plus de 38 000 producteurs, comme Souleymane Aba, ont adopté des technologies agricoles améliorées et des pratiques d'élevage climato-intelligentes, ce qui souligne l'efficacité de la PPM dans la promotion d'un secteur de l'élevage durable et inclusif au Cameroun.
L'approche du modèle de développement piloté par les communautés : améliorer la productivité et la durabilité environnementale
Le modèle communautaire axé sur la promotion du développement au sein de la communauté, visait à stimuler la productivité de l'élevage, à améliorer l'empreinte environnementale et à construire des infrastructures de marché résilientes. Le PRODEL a stratégiquement alloué des ressources financières à l'appui des organisations décentralisées, en veillant à ce que les administrations et les communautés locales participent activement aux initiatives de développement et en tirent profit. Cette approche s'aligne sur la stratégie pour la croissance et l'emploi du Cameroun, qui vise à renforcer les services d'élevage, à accroître les revenus, à réduire les inégalités et à créer des emplois.
Amélioration de la qualité des services et de l'autonomie municipale
L'un des principaux défis auxquels les communautés étaient confrontées était la disponibilité de services de qualité dans des domaines tels que la santé, les finances et le renforcement des capacités. Le PRODEL a investi dans la modernisation des infrastructures existantes avec une forte participation communautaire. En installant 100 jeunes médecins vétérinaires, le projet a considérablement augmenté les investissements dans l'amélioration des services de santé animale. « La proximité avec les vétérinaires a été un grand soulagement pour nous, les bergers. Non seulement nous perdons moins de bovins, surtout pendant les vêlages, mais la construction de parcs de vaccination, nous permet d'avoir pendant la transhumance, un accès facilité aux services de santé pour nos animaux », explique Amadou Mohamadou, un berger de Lagdo.
Les initiatives du PRODEL ont modernisé l'élevage au Cameroun en favorisant l'inclusion sociale, la prospérité économique et la durabilité environnementale.
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