Les efforts déployés par le Groupe de la Banque mondiale en vue de devenir une Banque meilleure, plus grande et plus efficace progressent à grands pas. Ces avancées — ainsi qu’une attention renouvelée et ambitieuse portée à l’emploi — ont été au cœur de ces Assemblées annuelles.
De l’annonce d’une nouvelle approche pour le secteur de l’agriculture au lancement d’objectifs novateurs en faveur des femmes, en passant par des ambitions rehaussées en matière d’emploi, les Assemblées annuelles ont attesté de l'élan de réformes engagé par le Groupe de la Banque mondiale et posé les grandes lignes de la vision qui guidera le prochain chapitre de son évolution.
« Nous vivons aujourd’hui dans un monde d’une complexité inégalée, où la pauvreté, le changement climatique, les conflits et les pandémies sont inextricablement liés. Face aux nouvelles exigences de la reconstruction et du développement, notre institution doit être plus rapide, plus simple et plus efficace », a déclaré Ajay Banga vendredi dans son discours prononcé en séance plénière des Assemblées. « Nous avançons dans la bonne direction, avec des jalons mesurables : des opérations simplifiées, une institution davantage axée sur l’impact et une capacité de prêt accrue. »
En début de semaine, M. Banga était aux côtés de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et du ministre zambien des Finances et de la Planification nationale, Situmbeko Musokotwane, afin de dresser un premier bilan des mesures vigoureuses prises par la Banque pour réduire le poids de la bureaucratie, agir plus rapidement et être plus accessible.
Pour Mme Yellen, le processus d'évolution repose sur quatre aspects : « la mission, les incitations, les modèles opérationnels et l'assise financière ». Et de se féliciter d’avoir « constaté des progrès dans chacun de ces domaines ».
De fait, comme l’a souligné M. Musokotwane, les pays clients voient aussi les résultats de cette évolution : « Est-ce que la Banque est davantage à l’écoute aujourd’hui ? Oui, c’est ce que nous constatons. Nous communiquons, nous discutons, puis nous nous mettons d’accord. Et ça, c'est en soi quelque chose de très positif. »
Les Assemblées ont également été l’occasion de mettre en lumière de nouveaux objectifs ambitieux en matière d’agro-industrie et de genre. Le Groupe de la Banque mondiale va ainsi entreprendre une réorientation stratégique qui vise à créer un écosystème complet autour du secteur agricole. Dans le cadre de cette démarche d’intégration accrue, toutes les ressources de l’institution seront réunies pour offrir un soutien complet à un secteur profondément reconfiguré par le changement climatique, les innovations financières, les avancées du numérique et les solutions contre la fragmentation. La Banque a également annoncé une augmentation conséquente de ses niveaux d’investissement, l’objectif étant de doubler les engagements dans l’agro-finance et l’agro-industrie pour les porter à 9 milliards de dollars par an d’ici à 2030.
Sur l'enjeu du genre, le Groupe de la Banque mondiale a pris les premières mesures en vue de la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie 2024-2030, en annonçant une série d’actions et d’objectifs concrets visant à offrir davantage d’opportunités économiques à un plus grand nombre de femmes. Cet ensemble de cibles chiffrées porte sur l'accès des femmes à l’internet haut débit, à la protection sociale et aux financements. Plus précisément, la Banque se donne pour objectifs à l’horizon 2030 de permettre à 300 millions de femmes supplémentaires d’utiliser l’internet haut débit, à 250 millions de bénéficier de programmes de protection sociale et à 80 millions de femmes et entreprises féminines d'avoir accès à des capitaux. Avec, à la clé, l'accès à l’éducation, aux services financiers et à des possibilités d’emploi, et l’essor de l’entrepreneuriat.
Les Assemblées ont par ailleurs permis de revenir sur les initiatives récentes qui permettront de générer une capacité de financement supplémentaire d’environ 150 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le Groupe de la Banque mondiale a également dévoilé sa nouvelle fiche de performance institutionnelle, qui répond à un souci de simplification (avec 22 indicateurs contre 150 auparavant) et à la volonté de mettre davantage l’accent sur les résultats plutôt que sur les moyens.
L’Association internationale de développement (IDA) a également constitué un thème récurrent de cette édition des Assemblées. Partenaire essentiel pour les pays les plus défavorisés, l’IDA déploie des outils puissants contre la pauvreté en apportant des financements abordables et des connaissances sur le développement.
Alors que la réunion finale du 21e processus de reconstitution des ressources de l’IDA se tiendra en décembre, l’Espagne s'est engagée, pendant les Assemblées, à apporter une contribution de 400 millions d’euros, augmentant ainsi son engagement financier de près de 40 %. Elle a ainsi emboîté le pas au Danemark, qui avait annoncé en septembre une augmentation de 40 % de sa contribution à l’IDA.
Les Assemblées ont également été l’occasion de tourner la page et regarder vers l’avenir. « Le Groupe de la Banque mondiale est prêt à se lancer dans la phase suivante de sa mission », a déclaré Ajay Banga dans son allocution en séance plénière. À savoir s’assurer que la création d’emplois constitue un objectif explicite de ses projets, et pas seulement une conséquence indirecte.
Au cours de la prochaine décennie, 1,2 milliard de jeunes dans les marchés émergents atteindront l’âge de travailler, mais ils entreront sur un marché du travail qui, selon les projections, ne pourra absorber que 420 millions d’entre eux. Face à ce déficit de débouchés, la Banque a mis en place un conseil de haut niveau chargé de trouver des solutions qui permettront de créer des emplois pour les jeunes. Sous la direction du président de Singapour, Tharman Shanmugaratnam, et de l’ancienne présidente du Chili, Michelle Bachelet, ce conseil s’est réuni pour la première fois lors des Assemblées annuelles, en se penchant sur l’importance de promouvoir des idées neuves en faveur de la création d’emplois.
« La meilleure façon d'en finir avec la pauvreté est de donner aux gens l’espoir, l’optimisme, la dignité d’un emploi », a affirmé M. Banga.