Agrofield Business est une coopérative agroalimentaire dont la vocation est de valoriser les fruits locaux en les transformant en chips. « Consommer congolais doit être une fierté » clame sa présidente, Edith Nanette Diba, une jeune entrepreneure congolaise de 34 ans au parcours professionnel atypique.
Technicienne supérieure en génie civile de formation, Edith Nanette Diba se lance dans l’aéronautique en 2011, « par simple curiosité », précise-t-elle. Cinq ans plus tard, elle intègre le cercle restreint des femmes congolaises pilotes de ligne après une formation accélérée qui la mène à Brazzaville, puis aux États-Unis, en passant par Bruxelles. Entre 2019 et 2021, elle travaille pour une compagnie aérienne locale, mais envisage déjà de s’investir dans l’agroalimentaire. « Je ne comprenais pas pourquoi il y avait sur le marché si peu de produits congolais à base de fruits transformés alors que nous avons toutes les ressources pour le faire », s’indigne-t-elle.
Un fruit négligé plein d’atouts
L’arrivée de la pandémie de la Covid-19 en République du Congo au début 2020 pousse Edith Nanette Diba à sauter le pas. Le confinement, la fermeture des frontières et les perturbations des transports aériens lui donnent la latitude de se consacrer à son projet. Elle formalise la création de la coopérative avec une poignée d’amis partageant la même vision. Leur choix initial se porte sur la transformation de la noix de coco en chips. « La noix de coco est un fruit négligé qui offre pourtant beaucoup de possibilités d’exploitation et un grand potentiel économique », justifie la jeune présidente de la coopérative. Entre 2021 et 2022, l’équipe d’Agrofield Business investit jusqu’à 10 millions de francs CFA, sur fonds propres, pour l’achat des équipements et de la matière première nécessaires à la réalisation du projet.
Ainsi naissent les chips de coco Kitoko, « le délice qui croque ». Disponible en deux saveurs, vanille et gingembre, le produit s’impose rapidement auprès des consommateurs. Les petits emballages bleus et verts séduisent les clients, tandis que le goût savoureux des chips croustillantes convainc les palais les plus réticents. Le prix également intéressant, 250 francs CFA le sachet de 35 grammes de chips, est à la portée de la majorité des bourses. Plusieurs boutiques et supermarchés de Brazzaville adoptent le produit et l’affiche sur leurs étalages.