Les petits États insulaires en développement subissent de plein fouet l’impact de crises mondiales qui s’intensifient. Ils se sont réunis en mai 2024 à l'occasion d'une conférence internationale organisée sous l'égide de l’ONU, afin de promouvoir ensemble des solutions pour atténuer leur vulnérabilité aux effets du changement climatique, leur exposition à la pollution et leur fragilité face aux turbulences économiques.
Si leur faible superficie terrestre pose à ces pays des difficultés de développement spécifiques, leur insularité leur confère aussi de vastes territoires océaniques, lesquels, grâce à une gestion durable des ressources marines, sont déjà générateurs d’emplois et de croissance économique. Alors que la contribution des activités marines et côtières à l’économie mondiale se chiffre actuellement à 2 500 milliards de dollars (a) par an, l’océan est appelé à devenir la source des opportunités et de la prospérité futures des petits États insulaires.
Investir dans la résilience face aux dangers de la mer
« Le poisson représente 90 % de nos apports en protéines animales », souligne Arlindo Carvalho, coordinateur technique au ministère des Infrastructures, des Ressources naturelles et de l’Environnement de Sao Tomé-et-Principe. « Chez nous, les hommes pêchent et les femmes vendent du poisson. C’est pourquoi il est indispensable de protéger les vies et les moyens de subsistance qui dépendent de la pêche. »
Le programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA) soutient l’amélioration des infrastructures côtières dans les communautés de pêcheurs santoméennes.
Il s’agit notamment de remettre les routes en état, d'ériger des brise-lames et des digues, de construire des rampes de mise à l’eau et de renforcer la sécurité des habitations contre les ondes de tempête et l’élévation du niveau de la mer. Les phares ont également été rénovés et équipés de technologies solaires.
En raison de la surpêche, les stocks de poissons près des côtes sont en déclin, ce qui oblige les pêcheurs à entreprendre des sorties plus périlleuses. En s’éloignant du rivage, les pirogues et autres petites embarcations doivent affronter des eaux inconnues et des conditions de mer plus rudes. Même près du littoral, le niveau de la mer monte.
Grâce aux projets de la Banque mondiale, quelque 3 000 pêcheurs ont reçu des kits de sécurité en mer comprenant des instruments de navigation GPS, des pochettes scellées pour protéger les appareils électroniques et des gilets de sauvetage.
« Depuis la plage, la mer peut sembler accueillante, mais lorsque vous naviguez en eaux profondes, elle est dangereuse et effrayante. Il y a des requins, et même des baleines. On perd vite la terre de vue », témoigne Célcio Dias.