Mettre en œuvre un programme d’enseignement unique
Autrefois assurée par le HCR, en partenariat avec des ONGs de 2009 à 2016, la gestion des camps de réfugiés est redevenue la responsabilité du gouvernement en 2017, suite à l’adoption de la Déclaration de Djibouti sur l'éducation des réfugiés par les pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dont le pays fait partie.
Jusqu’en 2016, les programmes enseignés dans les villages de réfugiés étaient différents du programme national. Dans le village des réfugiés d’Ali Addeh par exemple, le programme enseigné était celui du Kenya.
Cette reprise par le gouvernement marque un changement radical dans la prise en charge de l’éducation des enfants réfugiés à Djibouti, soutenu par le PRODA.
Les enfants réfugiés, comme Maria, suivent donc le même programme scolaire que les jeunes djiboutiens du même âge et de même niveau scolaire.
Exception faite du village de réfugiés de Markazi où l’enseignement se fait en arabe (l’anglais et le français y étant enseignés comme langues étrangères), le choix de l’anglais comme langue d’enseignement est justifié, d’une part, par le fait que les réfugiés viennent en majorité de pays anglophones (Somalie, Ethiopie, Erythrée, Kenya).
D’autre part, c’est aussi « … parce que nous avons espéré qu'au cas où il y aurait un retour de ces jeunes dans leur pays d'origine, ils seraient en mesure de s'intégrer facilement sur le marché du travail de leur pays. » affirme le ministre de l’Éducation.
Améliorer les pratiques pédagogiques pour de meilleurs résultats d’apprentissage
Le PRODA a soutenu la formation pédagogique spécialisée des enseignants intervenant dans les écoles de réfugiés.
Pour faciliter l’enseignement du programme national dans ces écoles, le projet a financé l’impression de supports pédagogiques révisés (manuels, guides et livrets scolaires) et la traduction des manuels et programmes d’enseignement.
En dépit des efforts du gouvernement et de ses partenaires, des difficultés persistent. Le besoin d’infrastructures scolaires, par exemple, reste important.
De plus, certains enfants réfugiés éprouvent des difficultés à s'intégrer dans leur nouveau milieu, notamment en raison des obstacles linguistiques liés à l'apprentissage dans une langue autre que celle de leur pays d'origine, où l’anglais n’était pas la langue d’enseignement et d’apprentissage
Fin décembre 2023, près de 14 000 enfants non scolarisés avant le début du programme – dont des Djiboutiens et des enfants réfugiés –, étaient désormais inscrits dans des écoles trois ans après le début de sa mise en œuvre. Il est prévu que 10 000 enfants de plus soient scolarisés d'ici 2025.
Nul doute que l'engagement du gouvernement en faveur de l'intégration d’enfants réfugiés comme Maria dans le système national, pourra contribuer au développement et au rayonnement de Djibouti.
La Banque Mondiale et le Partenariat mondial pour l’éducation, en collaboration avec les partenaires, continuera d'accompagner Djibouti dans son cheminement vers la transformation de son système éducatif, pour garantir à tous les enfants, réfugiés ou non, d’exercer pleinement leur droit à une éducation de qualité.