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ARTICLE22 août 2023

En République démocratique du Congo, une lueur d'espoir en matière de soins de santé après la pandémie de Covid 19

En avril 2020, la Banque mondiale a approuvé le projet de riposte d’urgence à l’épidémie de COVID-19 en République démocratique du Congo (RDC) afin de renforcer la capacité du gouvernement à se préparer et à lutter contre le virus. Ce projet a été suivi d'un soutien supplémentaire en juin 2021 pour les vaccins COVID et le soutien au système d'immunisation. Bien que ces ressources aient été concentrées sur la réponse à la pandémie, elles ont également permis de renforcer le système de santé et sa capacité de prestation de services de manière durable.

En mars 2020, la République démocratique du Congo (RDC) s'est retrouvée au cœur de la pandémie de COVID-19 et de l'épidémie d'Ebola la plus meurtrière à ce jour. Ces deux phénomènes ont mis en évidence le fait qu'en matière de soins hospitaliers, de nombreuses ressources essentielles faisaient défaut, notamment l'équipement pour les soins intensifs, les chaînes du froid nécessaires à la vaccination et l'oxygène médical.

La RDC connaît régulièrement des épidémies de rougeole, de polio, de choléra, de variole du singe, de peste, de méningite et d'Ebola. L'épidémie d'Ebola de 2020 était la dixième. Cependant, la stratégie de réponse qu'elle a déployée pour faire face à l'épidémie de virus Ebola (EVD10) cette année-là a étonnamment montré son utilité en induisant des améliorations dans la gestion des maladies infectieuses. Cela a été accompli grâce au renforcement des capacités via la formation du personnel clinique et le renforcement des infrastructures de soins, à un moment où une gestion efficace de la maladie était cruciale.

Un essai contrôlé aléatoire, mené dans l'est de la RDC - ce qui constitue un exploit remarquable dans une zone de conflit - a permis d'établir un traitement spécifique pour Ebola et de réduire le taux de létalité. La RDC a pu tirer parti de l'expertise acquise dans la lutte contre Ebola pour réagir à la COVID-19, en utilisant des infrastructures de santé publique, un système national de gestion des incidents, des systèmes de surveillance et un personnel formé à la lutte contre les épidémies.

Le besoin d'oxygène médical

L'oxygénothérapie est essentielle pour le traitement des cas modérés et graves de COVID-19. En janvier 2021, la Banque mondiale et le Programme de développement du système de santé (PDSS) se sont joints à une mission dirigée par le ministère de la Santé pour évaluer les niveaux accrus de mortalité dans l'est de la RDC. Une évaluation rapide réalisée par une équipe clinique du Secrétariat technique de la RDC a attribué les taux de mortalité plus élevés observés dans les communautés et les hôpitaux au manque d'oxygène médical.

Une autre étude menée par le ministère de la santé et l'organisation à but non lucratif PATH a montré que la plupart des établissements de santé de la RDC manquaient d'oxygène médical, que l'Organisation mondiale de la santé considère comme essentiel non seulement pour les soins intensifs mais aussi à tous les niveaux d'un système de santé.

Le projet de riposte d’urgence à l’épidémie de COVID-19 de la Banque mondiale a financé l'achat de 1,5 million de litres d'oxygène pour les principaux centres de traitement du virus. Cette thérapie fondamentale pour les patients gravement malades du COVID-19 a permis de sauver de nombreuses vies. Les discussions avec le ministère de la santé et d'autres partenaires ont débouché sur une solution à plus long terme pour l'approvisionnement en oxygène. Le manque a été comblé par des usines de production d'oxygène par absorption modulée en pression (AMP), qui créent de l'oxygène de qualité médicale en purifiant l'oxygène de l'air ambiant.

Dans le cadre du projet, la RDC a également pu acheter et installer huit centrales à oxygène pour des hôpitaux clés dans cinq provinces. Ces stations d'oxygène médical en conteneur de haute qualité utilisent la technologie la plus récente ; les hôpitaux qui en sont équipés peuvent désormais fournir de l'oxygène médical aux patients de la COVID et à d'autres patients. En plus de l'installation des stations d'oxygène médical, des ingénieurs du ministère de la santé ont formé le personnel hospitalier à leur entretien.

Équiper les unités de soins intensifs

Suite à une évaluation technique révélant la présence de seulement soixante ventilateurs dans l'ensemble du pays, un mécanisme novateur a été mis en place pour faciliter l'acquisition d'autres équipements destinés aux unités de soins intensifs.

En raison de la forte demande à ce moment-là, l'offre de ventilateurs sur le marché international était excessivement restreinte. La Banque mondiale a formé les homologues du ministère de la santé au mécanisme de passation des marchés, une initiative qui a impliqué une collaboration entre les équipes de la Banque chargées de la santé, de la nutrition et de la population et celles chargées de la passation des marchés, en grande partie pour surmonter la barrière de la langue francophone.

La transparence et la rapidité du processus de passation des marchés ont permis à l'unité de mise en œuvre du projet PDSS (PIU) de signer des contrats en un temps record et de recevoir des marchandises de la plupart de ses fournisseurs en trois mois. L'unité de mise en œuvre du projet a acquis 400 lits de soins intensifs et des équipements liés aux soins intensifs d'une valeur de 20 millions de dollars pour équiper 59 hôpitaux dans 15 provinces.

Les capacités en matière de soins intensifs ont été renforcées grâce à la formation du personnel soignant et à la modernisation générale des établissements de santé. Le financement du projet a également permis de recruter une tierce partie chargée de vérifier que les équipements financés par le projet sont disponibles et utilisés correctement.  

Les médecins reconnaissent l'impact que cela a eu : « l'équipement que nous avons reçu nous a permis de surveiller plus facilement les signes vitaux des patients dans les unités d'isolement et de soins intensifs et de réagir rapidement lorsque l'état des patients est instable afin d'éviter le pire », a déclaré le Dr Sébastien Ngilima, directeur de l'hôpital provincial de Goma, dans l'est du Congo.

Patrick Mayi, chef du service des urgences de l'hôpital provincial de Kinshasa, explique que même lorsque les patients arrivaient avec un niveau d'oxygène très bas, « il fallait environ une heure pour accéder à l'oxygène médical parce que les familles devaient aller chercher de l'oxygène et, le temps qu'il arrive, il était trop tard. ... Maintenant, nous avons la capacité de fournir de l'oxygène aux patients critiques en trois minutes en moyenne, à leur chevet. »

La RDC est un vaste pays, dont la superficie est à peu près équivalente à celle de l'Europe occidentale. La grande fragilité des infrastructures routières complique la logistique pour la recherche active de cas pendant une pandémie ou une épidémie. Cela engendre aussi des difficultés dans la recherche des contacts et la distribution des vaccins.

Renforcement de la chaîne du froid et de la logistique

Le projet COVID-19 a élargi la flotte mobile dont les services de santé avaient besoin pour les enquêtes, le transfert des patients et la recherche des contacts en fournissant des ambulances et des motocyclettes. Le ministère de la santé, Gavi et l'UNICEF ont procédé à une évaluation des besoins dans le cadre du Programme élargi de vaccination afin de préparer le déploiement des vaccins COVID-19. Cette évaluation a permis de déterminer les besoins en matière de distribution de vaccins à l'échelle nationale, non seulement pour la COVID, mais aussi pour des campagnes de vaccination plus régulières nécessitant des congélateurs ultra-froids.

Un financement de 43 millions de dollars de la Banque mondiale est alloué à l'achat d'équipements de chaîne du froid respectueux de l'environnement, adaptés au contexte des campagnes de vaccination en RDC.

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