La planification spatiale marine est d’autant plus efficace que tous les acteurs concernés, des pouvoirs publics au secteur privé en passant par les pêcheurs artisanaux, sont associés à un mode de gouvernance participative dès le début du processus. L’ensemble de ces parties prenantes doit également pouvoir disposer de données actualisées, pertinentes et accessibles pour leur permettre de prendre les meilleures décisions sur des questions qui concernent directement leurs activités et leurs moyens de subsistance.
Afin d’aider le Maroc à préserver ses ressources halieutiques et à améliorer la gestion de la pêche, la Banque mondiale a récemment publié un rapport qui réunit les enseignements tirés d’un projet d’assistance technique destiné à expérimenter le recours à la planification spatiale marine. Les autorités marocaines prévoient d’appliquer cette approche pour identifier le site d’une nouvelle aire marine protégée à Agadir, sur la côte atlantique.
Le rapport est intitulé « Les débuts de la planification spatiale marine au Maroc : conjuguer les enjeux de conservation et de développement » (en anglais, Pioneering Marine Spatial Planning in Morocco: An Opportunity to Articulate Conservation and Development). Il fournit une illustration pratique de la planification spatiale marine (PSM), une méthode de gouvernance qui a pour vocation de réunir les multiples usagers des ressources marines et de leur apporter les données dont ils ont besoin.
Le gouvernement marocain tient à prendre l’initiative d’une démarche multisectorielle qui sera essentielle au succès du processus de PSM. Son engagement contribuera à la participation active d’un large éventail de parties prenantes, et en particulier des pêcheurs artisanaux, dont les moyens de subsistance dépendent de la poursuite de leur activité dans les aires marines protégées (AMP) envisagées.
Dans le cas du projet d’AMP à Agadir, une équipe technique a réalisé un diagnostic détaillé de la zone d’étude, qui intègre des données biologiques et environnementales, mais aussi des données économiques et des informations qui rendent compte des usages des ressources marines et côtières de la zone concernée par les parties prenantes. À l’aide d’un système d’information géographique (SIG), ces données ont ensuite été représentées visuellement sur une carte numérique sous la forme de couches d’informations.
En ajustant les paramètres de la carte en fonction des priorités des parties prenantes, le gouvernement sera en mesure d’établir une liste restreinte d’aires marines protégées potentielles. C’est à partir de cette liste que tous les acteurs concernés pourront choisir collectivement le site le mieux à même de soutenir tant les moyens de subsistance tirés de la pêche que les objectifs économiques.
L’assistance technique de la Banque mondiale a raffermi l’intérêt du gouvernement marocain pour la planification spatiale marine et pour se doter ainsi d’un instrument de cogestion des ressources naturelles adapté au contexte local. Le rapport comprend un chapitre sur les prochaines étapes que le Maroc pourra entreprendre pour améliorer la gestion de l’aire marine protégée d’Agadir, dont notamment un outil qui permettra de développer à plus grande échelle la PSM et d’encourager son utilisation dans les annés à venir.