La déclaration (a) publiée par le président du Comité du développement, un forum ministériel représentant les 189 pays membres, a loué la réponse mobilisée par le Groupe de la Banque mondiale face à la survenue d’une série de crises et s’est félicitée « de l’ambition et des progrès » constatés dans son processus d’évolution. Pour parvenir à réaliser les objectifs qu’il s'est fixés — mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée —, le Groupe de la Banque mondiale doit mettre fortement l'accent sur la durabilité, la résilience et l’inclusion, souligne la déclaration, en saluant les propositions qui visent à renforcer son modèle opérationnel et sa capacité financière et lui permettre ainsi de mieux s’acquitter de sa mission.
La lutte contre la crise climatique constituera une priorité de ce chantier. Il en a notamment été question lors d’une conférence publique consacrée à l’importance du capital humain : les investissements dans la santé et l’éducation protègent les populations contre les effets les plus graves du changement climatique, mais ils leur permettent aussi de devenir les acteurs de la transition écologique.
Alors que le niveau d'endettement des pays en développement n’a jamais été aussi élevé depuis 50 ans, la question de la viabilité de la dette a également constitué un fil rouge des discussions. Comment accélérer le processus de restructuration de la dette et accroître son efficacité ? Cette question était à l’ordre du jour de la réunion de la table ronde mondiale sur la dette souveraine (a). Les participants sont ainsi convenus de la nécessité d’améliorer le partage d’informations, notamment en ce qui concerne les projections macroéconomiques et les évaluations de la viabilité de la dette.
Alors que le ralentissement de la croissance mondiale et la remontée des taux d'intérêt risquent de faire basculer toujours plus de pays dans le surendettement, les efforts destinés à désamorcer la crise se sont avérés insuffisants jusqu’ici. C'était précisément le thème d’un autre évènement des Réunions, qui a permis de mettre en lumière l’urgence de parvenir à une plus grande transparence et d’accélérer la conclusion d’accords sur le règlement de la dette, mais aussi de mener des réformes grâce auxquelles les pays seront mieux armés pour gérer leur endettement plus efficacement.
« Le traitement de la dette n’est pas complexe en soi. Ce dont nous avons besoin, c’est que la décision soit prise rapidement », a déclaré le ministre éthiopien des Finances, Ahmed Shide, qui faisait partie du panel d'invités.
Plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine, la guerre continue de causer d’immenses souffrances humaines et économiques dans le pays, tout en entraînant de graves répercussions régionales et mondiales. Pour faire le point sur les besoins du pays, les Réunions ont accueilli la troisième table ronde ministérielle sur l’aide à l’Ukraine, à laquelle a assisté à distance le président Volodymyr Zelensky. Dans sa dernière évaluation rapide des dommages et des besoins (a), le Groupe de la Banque mondiale chiffre désormais à plus de 400 milliards de dollars que le coût du relèvement et de la reconstruction en Ukraine. Lors d’une réunion avec le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal, M. Malpass s’est penché sur la manière dont ces travaux pourraient aider à parvenir à un consensus autour d’une stratégie de financement à long terme, y compris en faisant appel au secteur privé. Le Groupe de la Banque mondiale a mobilisé plus de 23 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine depuis le début de la guerre.
Tout au long de la semaine, le public des Réunions, en ligne ou sur place, a pu dialoguer avec des personnalités de premier plan, prendre part à des expériences interactives et donner son avis lors de discussions en direct et sur les réseaux sociaux avec la création d’une zone digitale (a). Conçue dans un format hybride, la « Zone » a permis de diffuser, au-delà des murs de l’institution, l'éclairage d’acteurs de tous horizons sur certains des défis les plus urgents pour la communauté mondiale, de la nécessité de redéfinir le développement (a) à celle de maximiser les financements (a). Sur place ou virtuellement, chacun a pu tester ses connaissances sur le développement, s’immerger dans le rôle d’un responsable de projet (a) et partager son point de vue sur Twitter, Facebook, Instagram ou ailleurs.
Le programme de conférences a donné un coup de projecteur sur d’autres questions prioritaires, à l’instar de la place des femmes dans l'entrepreneuriat et le leadership. La discussion a mis l’accent sur l’importance d’élargir l’accès aux financements pour les entreprises féminines, de reconnaître le rôle des femmes face aux grands défis d'aujourd’hui et de les doter des compétences nécessaires pour qu’elles ne soient pas laissées en marge d’un monde bousculé par les avancées technologiques.
« Le problème de la garde des enfants est le principal obstacle qui empêche les femmes de travailler », a affirmé Melinda French Gates, coprésidente de la Fondation Bill & Melinda Gates. « Quand les parents peuvent disposer de lieux d’accueil sûrs et abordables, les femmes entrent dans la vie active. »
Autre enjeu abordé durant ces Réunions : le rôle des capitaux privés au service du développement durable, et notamment les efforts déployés par la Banque mondiale pour mettre au point des instruments financiers innovants qui facilitent l’apport de fonds privés et ses activités de conseil pour maximiser l’accès aux financements et atténuer les risques. Parmi ces innovations, l'émission d’obligations qui reposent sur des approches de financement mixte pour mobiliser des capitaux privés en soutien à des projets de développement durable, comme par exemple les « rhinobligations » pour la conservation de la faune sauvage.
Dans sa déclaration, le président du Comité du développement, Mohamed bin Hadi Al Hussaini (Émirats arabes unis), a rendu hommage à M. Malpass, qui quittera ses fonctions en juin après quatre années à la tête du Groupe de la Banque mondiale. Le Comité du développement a exprimé ses remerciements à M. Malpass en saluant « son leadership résolu et constant dans une période historiquement difficile, et notamment la hausse sans précédent des financements en réponse à la multiplicité de crises qui pèsent sur le développement dans le monde. »