L’Ouganda fait partie des pays couverts par le projet d’aide au développement en réponse aux conséquences des déplacements de population dans la Corne de l’Afrique (DRDIP). Dans le cadre de ce projet, le Fonds pour la construction de la paix et de l’État (SPF) de la Banque mondiale finance une initiative pilote dans quatre districts du pays accueillant des réfugiés. L’objectif est de permettre aux femmes et aux enfants d’avoir accès à des soins sûrs et respectueux via les prestataires de services existants dans les districts et les camps.
Le projet s'attache notamment à développer les compétences des agents publics par la formation et le mentorat, ainsi qu’à renforcer les mécanismes de coordination et d’orientation des victimes. « La formation des agents renforcera leur capacité à aider les victimes à accéder à des services essentiels de qualité : soins de santé, mais aussi soutien psychosocial, aide juridique et lieux d'accueil », explique Margarita Puerto Gomez, spécialiste senior du développement social pour l’Afrique de l’Est à la Banque mondiale.
Les activités du projet visent aussi à promouvoir une évolution des mentalités et des comportements qui favorise des changements sociaux et culturels en faveur de l’égalité des sexes, les réactions et attitudes négatives envers les victimes de violences sexuelles et sexistes entraînant souvent des traumatismes et des difficultés psychologiques chez ces dernières. À ce jour, 710 champions locaux (419 hommes et 291 femmes) ont reçu une formation pour comprendre les risques auxquels sont exposés les femmes et les enfants et faire baisser la tolérance à des violences susceptibles de survenir pendant la mise en œuvre du projet. Ce qui consiste par exemple à traduire les supports de sensibilisation dans quatre langues locales. Ou encore à cartographier, à l’aide d’un système d’information géographique, les services dédiés aux femmes et aux enfants victimes de violences dans tous les districts accueillant des réfugiés, afin d’améliorer les circuits d’orientation et la coordination des différents services de prise en charge.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 29 % des femmes en âge de procréer subissent des violences physiques — au sein du couple dans 45 % des cas —, plus de 31 % des femmes sont victimes de violences psychologiques et de contrôle coercitif, et 34 % de violences conjugales, entraînant des blessures graves dans 37 % des cas.
« En Haïti, les violences contre les femmes constituent un obstacle important à leur participation à la vie sociale et économique et sont inextricablement liées à la violence en général et à l’insécurité », souligne Bruce Macphail, spécialiste senior du développement social à la Banque mondiale et responsable du projet de promotion des services de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. « L’accès à des programmes de prévention et à des services centrés sur les victimes reste extrêmement limité dans tout le pays, structurellement sous-financé et entravé par les normes sociales et culturelles. »
Un financement du SPF permettra d’améliorer la qualité et l’offre des services destinés aux femmes victimes de violences, mais aussi de favoriser l’autonomie sociale et économique des femmes et des adolescentes, ainsi que leur sécurité et leur résilience grâce à un réseau d’espaces d'accueil (a) renforcé. Ces lieux de proximité offrent un havre de sécurité aux femmes et adolescentes à risque ou ayant déjà subi des violences, tout en leur permettant d’exercer leurs droits et de se protéger.
Cette intervention est particulièrement importante dans les situations d’urgence, où les femmes et les filles sont délibérément ciblées. L’objectif est de les doter des ressources et des compétences nécessaires pour qu’elles soient en mesure de faire des choix de vie sains et de faire valoir leurs besoins, tout en apportant aux victimes de violences une prise en charge complète et/ou une orientation. « La Banque mondiale est parfaitement consciente du fléau que constituent les violences à l’encontre des femmes. C’est pourquoi le SPF accroît ses financements pour la prise en compte des questions de genre dans les situations de déplacement forcé, de conflit, de violence interpersonnelle et de crise », explique Valery Ciancio, responsable du programme du SPF à la Banque mondiale.
, aussi bien à travers ses projets que dans le cadre de ses travaux d’analyse, comme en témoignent ses activités au Bangladesh (a) et en République démocratique du Congo. Le SPF et ses partenaires contribuent à cet effort en veillant à ce que les programmes concernant des situations de fragilité, conflit et violence s’attachent à mettre l'accent sur des activités qui réduisent les disparités entre les femmes et les hommes et les garçons et les filles ; garantir l’inclusion de tous dans la conception et la mise en œuvre des opérations de la Banque mondiale et de ses activités de concertation sur l’action à mener ; mettre à l’essai des approches novatrices pour améliorer la capacité des femmes à se faire entendre et à agir ; et produire de nouvelles analyses ou connaissances sur les enjeux du genre dans ces environnements particuliers.
Entre 2009 et 2021, le SPF a consacré environ 26 millions de dollars à des financements principalement axés sur le genre (soit 44 financements sur un nombre total de 286 opérations). La plupart de ces dons — soit 20 millions de dollars d’engagements répartis sur 40 financements — portaient sur la prévention ou la lutte contre les violences faites aux femmes. La majorité concernait des pays parmi les plus pauvres du monde, le soutien du SPF couvrant l'ensemble des subdivisions régionales de la Banque mondiale. L'objectif principal de ces financements vise à favoriser l’égalité des sexes, l’inclusion ou l’autonomisation des femmes, ce qui inclut notamment la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.