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ARTICLE07 février 2023

Tout savoir sur l'inclusion sociale dans les financements climatiques axés sur les résultats

The World Bank

Représentation visuelle du réchauffement climatique, conçue par le professeur Ed Hawkins, de l’université de Reading #ShowYourStripes 

https://showyourstripes.info/

La Banque mondiale considère les financements climatiques axés sur les résultats comme un outil essentiel pour lutter contre le dérèglement du climat, conformément aux objectifs de l'accord de Paris. Être rémunéré pour l’obtention de résultats — généralement des réductions d'émissions vérifiées donnant lieu à des crédits carbone — est une puissante incitation à l'action pour nombre de parties prenantes. Comment la Banque mondiale s'assure-t-elle que ces financements parviennent à tous ceux qui contribuent à la réduction des émissions et que personne n'est laissé pour compte ? Nous avons demandé à Asyl Undeland, spécialiste senior du développement social au sein du service de gestion des fonds de lutte contre le changement climatique de la Banque mondiale, d'expliquer comment le fait de concevoir des programmes de réduction des émissions soucieux de l'inclusion sociale permet d'obtenir des résultats plus durables en matière de climat, d'améliorer les progrès du développement social et de générer d'importantes retombées positives pour les populations locales.

Qu'est-ce que l'inclusion sociale et en quoi contribue-t-elle aux efforts de réduction des émissions ? 

Les individus sont au cœur de tous les programmes de réduction des émissions. Les populations locales, les entreprises, les pouvoirs publics et d'autres groupes de parties prenantes s'emploient à diminuer les émissions en gérant durablement les terres et les ressources naturelles, en adoptant des sources d'énergie propre ou plus généralement en recourant à des méthodes et des technologies sobres en carbone. En apportant des financements climatiques axés sur les résultats, la Banque mondiale encourage ces actions non seulement en rémunérant les crédits carbone obtenus, mais aussi en exigeant que les paiements soient partagés entre tous les participants d'une manière équitable et socialement inclusive. Il est primordial que tous ceux qui ont un intérêt dans le processus y soient associés, puissent participer pleinement et récolter les fruits de leurs efforts. 

Les groupes défavorisés comme les femmes et les jeunes ainsi que les communautés marginalisées telles que les populations autochtones sont des contributeurs importants, mais leur participation est souvent entravée par des systèmes juridiques inéquitables, des discriminations et des croyances ou perceptions stigmatisantes. L’inclusion sociale cherche à améliorer la capacité de toutes ces personnes désavantagées à prendre part à la société. Dans le cas des programmes de réduction des émissions, cela signifie qu'il faut s'efforcer de repérer et de surmonter les obstacles à la participation afin de promouvoir l'égalité, d'enrichir les activités et de veiller à ce que tous les participants soient équitablement reconnus et récompensés pour leurs efforts. 

Quand la Banque mondiale accorde un financement climatique axé sur les résultats, elle met l'accent sur l'inclusion sociale à chaque étape : de l'engagement initial et de l'investissement dans les communautés pour permettre leur participation aux activités de réduction des émissions, jusqu'à la conception et la mise en œuvre des plans de partage des bénéfices qui guident la distribution des paiements. Ces plans sont le fruit d'une large implication des parties prenantes et constituent des contrats importants pour garantir l'accès des communautés historiquement marginalisées et des groupes défavorisés et vulnérables aux activités du programme et aux avantages qui en découlent.

Par exemple, le programme mené au Mozambique repose sur un accord de paiement pour la réduction des émissions, ou ERPA, signé avec le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), lui-même administré par la Banque mondiale. L'ERPA prévoit un plan de partage des bénéfices qui alloue 70 % des paiements basés sur les résultats aux communautés locales engagées dans des pratiques d'utilisation durable des terres afin de réduire la déforestation et les émissions de carbone qui y sont associées. Les femmes et les jeunes devraient représenter au moins la moitié des bénéficiaires. 

Quand la Banque mondiale accorde un financement climatique axé sur les résultats, elle met l'accent sur l'inclusion sociale à chaque étape : de l'engagement initial et de l'investissement dans les communautés pour permettre leur participation aux activités de réduction des émissions, jusqu'à la conception et la mise en œuvre des plans de partage des bénéfices qui guident la distribution des paiements.

Qu'apporte l'inclusion sociale aux personnes et aux programmes ?

L'inclusion sociale dans les programmes de réduction des émissions consiste à s'assurer que les populations marginalisées et les groupes défavorisés ont leur mot à dire dans la planification et la mise en œuvre des initiatives et qu'ils jouissent d'un accès égal aux bénéfices qui en découlent. Leur inclusion et leur participation pleines et entières amplifient l'impact de ces programmes de trois manières essentielles :

1. Ces groupes sont suffisamment motivés pour atteindre ou maintenir des taux de réductions élevés et qui satisfont à des processus de vérification rigoureux. La vérification déclenche des paiements en fonction des résultats, qui peuvent être réinvestis dans d'autres mesures de diminution des émissions et dans des activités communautaires. Les communautés ont ainsi la possibilité de faire la preuve de leur capacité à générer des crédits carbone, qui seront monétisés et échangés sur les marchés internationaux du carbone, ce qui permet d’entretenir et amplifier un flux continu de financements pour la lutte contre le changement climatique.   

2. Des programmes de réduction des émissions bien conçus et inclusifs offrent aux communautés marginalisées et aux groupes défavorisés un espace de participation plus important afin de s'attaquer aux facteurs d'émissions de carbone et d'inverser les tendances au fil du temps. Cela peut par exemple aboutir à des actions plus efficaces de reboisement et à une adoption plus rapide des technologies énergétiques propres, telles que les dispositifs de cuisson propres et les panneaux solaires. La prise en compte des idées et des avis des populations locales dans la conception et la mise en œuvre des programmes permet également de les rendre plus fiables et efficaces. En outre, lorsque les pays en développement cherchent à mettre en place des infrastructures et des capacités institutionnelles pour s'engager eux-mêmes sur les marchés du carbone, ils peuvent s'appuyer sur ce vivier élargi de parties prenantes expérimentées et motivées.

3. Les programmes de réduction des émissions génèrent également des « avantages non liés au carbone », c'est-à-dire des résultats positifs dans le domaine social, environnemental ou de la gouvernance comme la préservation des pratiques traditionnelles, la protection des services écosystémiques, l'autonomisation des femmes, l'amélioration des résultats de santé et la sécurisation de la propriété foncière. Les avantages non liés au carbone ne favorisent pas seulement l'égalité pour les communautés marginalisées, mais ils améliorent aussi la viabilité des programmes de réduction des émissions en renforçant l'adhésion de la population et en protégeant les cultures locales.

Des programmes de réduction des émissions bien conçus et inclusifs offrent aux communautés marginalisées et aux groupes défavorisés un espace de participation plus important afin de s'attaquer aux facteurs d'émissions de carbone et d'inverser les tendances au fil du temps.

 

Comment l'inclusion sociale se traduit-elle dans la pratique ? 

Guidés par le Cadre environnemental et social de la Banque mondiale, les programmes de réduction des émissions ouvrent d'importantes possibilités d'amélioration de l'inclusion sociale et des résultats de développement. Ainsi, le nouveau fonds fiduciaire de la Banque mondiale EnABLE (a) — pour Enabling Access to Benefits while Lowering Emissions, « Améliorer l'accès aux avantages tout en réduisant les émissions » —, aidera le gouvernement de la République démocratique populaire lao à combler les lacunes linguistiques, financières et de capacité afin d'impliquer de manière significative les 46 communautés ethniques minoritaires qui résident dans la zone de son programme de réduction des émissions. Ces communautés ne parlent pas la langue principale, le thaï lao, et leur isolement social et géographique les expose au risque d'exclusion. Pour les intégrer au programme de réduction des émissions, EnABLE fournira un soutien spécifique permettant d'adapter les matériels et les supports de communication et de sensibilisation afin que les informations importantes puissent être partagées dans les langues de ces groupes et de manière culturellement appropriée et accessible.

EnABLE s'est également associé au FCPF pour lancer une nouvelle série de podcasts produits par et pour les peuples autochtones qui vivent dans des régions forestières du monde entier. Intitulée Get REDDy (a), cette série donne la parole aux chefs des communautés locales pour qu'ils partagent leurs expériences des programmes de réduction des émissions, pour démystifier les financements climatiques axés sur les résultats, et pour permettre aux groupes défavorisés et marginalisés d'être les acteurs de l'action climatique sur le terrain. 

EnABLE est rattaché au nouveau fonds fiduciaire SCALE pour la réduction des émissions et l'action climatique (a), qui place l'inclusion sociale au centre de tous ses programmes. La Banque mondiale travaille en amont et en aval de ces programmes pour s'assurer que toutes les personnes et toutes les communautés participent à la construction d'un avenir sobre en carbone et qu'elles en tirent profit.

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