Skip to Main Navigation
ARTICLE07 septembre 2022

Avec 31,7 milliards de dollars dédiés à l'action climatique, le Groupe de la Banque mondiale dépasse son objectif de financement pour le climat

The World Bank

Photos: Gauche - INDE: mobiliser le secteur privé pour un développement durable des infrastructures. Crédit photo: Thommen Jose / IFC | En haut à droite - MAROC: booster la santé et l'action climatique. Crédit photo: Banque mondiale | En bas à droite- NIGÉRIA: aider les communauté à s'adapter au changement climatique. Crédit photo: Arne Hoel / Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS

  • Sur l'exercice 2022, le Groupe de la Banque mondiale a consacré un montant record de 31,7 milliards de dollars à des investissements liés au climat.
  • Ce montant représente 36 % de l'ensemble des financements du Groupe et excède donc l'objectif de son Plan d'action sur le changement climatique 2021-2025 : porter la part des engagements ayant des co-bénéfices climatiques à 35 % en moyenne sur la durée du plan.
  • Comment se traduisent ces co-bénéfices climatiques sur le terrain ? Voici un aperçu de la situation dans des pays comme le Nigéria, l'Inde, le Maroc, la Roumanie, la Thaïlande ou le Malawi qui illustre la manière dont le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à agir contre le changement climatique.

Investir dans l'action climatique en période troublée

Alors que les pays sont face à une inflation croissante et à des niveaux de reprise inégaux après la pandémie de COVID-19, le changement climatique, lui, n'a pas ralenti. On anticipe déjà que 2022 figurera parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées (a). Des millions de personnes risquent de basculer dans la pauvreté à cause des dérèglements du climat.

Le Groupe de la Banque mondiale est mobilisé pour aider les pays en développement à atténuer les émissions de gaz à effet de serre et à mieux résister aux effets du changement climatique, tout en répondant à leurs priorités de développement. Cette démarche est au cœur du Plan d'action sur le changement climatique 2021-2025 du Groupe de la Banque mondiale, lequel porte déjà ses fruits :

  • Un bond significatif des financements pour l'action climatique en général : au cours de l'exercice 2022, les prêts du Groupe de la Banque mondiale pour des investissements liés au climat ont atteint 36 % du total de ses financements, soit 31,7 milliards de dollars. Cette proportion excède le nouvel objectif du Groupe, fixé à 35 % dans son Plan d'action sur le changement climatique 2021-2025. Ces 31,7 milliards représentent la part totale des financements directement liés à l'action climatique dans tous les projets du Groupe de la Banque mondiale et sont calculés selon la méthodologie commune convenue entre les banques multilatérales de développement. Il s'agit d'une hausse de 19 % par rapport au montant record de 26,6 milliards de dollars atteint au cours de l'exercice précédent.
  • Une avancée majeure pour le financement de l'adaptation en particulier : les investissements en faveur de l'adaptation de la Banque mondiale (IDA/BIRD) ont également augmenté et s'élèvent à la somme historique de 12,9 milliards de dollars, soit 49 % de la totalité de ses financements pour le climat. Ce chiffre est proche de l'engagement du Groupe de la Banque mondiale à financer l'atténuation et l'adaptation dans les mêmes proportions.
  • Des analyses innovantes qui font le lien entre les priorités en matière de développement et de climat : le Groupe de la Banque mondiale a annoncé la création d'un nouvel outil diagnostique de fond : les rapports nationaux sur le climat et le développement (a) (ou CCDR selon leur acronyme en anglais) analysent la façon dont les objectifs de développement d'un pays peuvent être atteints tout en cherchant à atténuer les impacts du changement climatique et à s'y adapter. À ce jour, le Groupe de la Banque mondiale a publié des CCDR sur la Türkiye (a) et le Viet Nam (a), et 20 autres rapports seront finalisés d'ici la fin de l'année.

Voici un aperçu des co-bénéfices climatiques de l'action du Groupe de la Banque mondiale dans les pays en développement :

Aide à l’adaptation au changement climatique de 3,4 millions de personnes au Nigéria

Le réchauffement du climat est à l'origine d'un stress hydrique sévère au Nigéria et provoque une augmentation de la fréquence et de l'intensité des sécheresses. Cette situation a des répercussions sur la croissance économique. Elle pourrait coûter au pays jusqu'à 30 % de son PIB d'ici 2050, affecter les moyens de subsistance de millions de ménages, dégrader la sécurité alimentaire et accroître le risque de conflit violent.

La gestion durable des paysages peut contribuer à renforcer la résilience des populations locales et les aider à s'adapter à l'évolution du climat dans les zones arides. Un projet de 700 millions de dollars pour la résilience agro-climatique dans les paysages semi-arides (a) vise à élaborer 20 plans de gestion des bassins versants qui couvrent tout le nord du Nigéria. Ce projet donnera la priorité aux investissements susceptibles de ralentir la désertification tout en soutenant les moyens de subsistance basés sur les ressources naturelles. Par exemple, investir dans des oasis et des zones humides durables peut s'avérer primordial pour l'adaptation et apporter d'autres sources de revenus aux populations. Le projet a été conçu de manière à assurer la participation des communautés, le renforcement des capacités locales et la coordination entre les différents groupes, et pour garantir la transparence entre divers organismes afin que les solutions climatiques consolident aussi les systèmes institutionnels en place.

Le projet consacre 88 % de son financement à des activités axées sur le renforcement de la résilience et de l'adaptation au climat.

 

Mobilisation des financements privés pour verdir l'économie indienne

L'Inde figure parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique et subit des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, comme des inondations, des sécheresses et des cyclones. Alors que le pays a fait des progrès considérables dans la réduction de la pauvreté ces dernières années, ses avancées sont aujourd’hui compromises par diverses menaces, dont le dérèglement du climat, qui menace la stabilité du système financier de l'Inde et risque de causer des pertes économiques massives pour les micro, petites et moyennes entreprises, ainsi que des dommages importants aux infrastructures.

Un nouveau prêt à l’appui des politiques de développement, qui vise à « mobiliser des financements privés pour une reprise et une croissance durables » (a), soutiendra le lancement par l'Inde de sa première obligation verte souveraine, dont le produit devrait financer des investissements dans des infrastructures durables. Cette opération contribuera aussi à améliorer la communication des entreprises cotées en bourse sur leur gouvernance environnementale et sociale, et à développer un marché national du carbone. Il s'agit de réformes essentielles pour la mise en œuvre des annonces ambitieuses faites par l'Inde lors de la COP26, notamment l'objectif de zéro émission nette et la réalisation de sa contribution déterminée au niveau national.

Avec 26 % de ses financements soutenant des actions climatiques à l'échelle de l'ensemble de l'économie, ce projet vise à stimuler un environnement favorable au secteur privé pour qu'il joue un rôle majeur dans la mobilisation de financements à long terme pour la lutte nationale contre le changement climatique. 

 

Amélioration des conditions de santé et de la résilience climatique de plus de 11 millions de Marocains

La double crise engendrée par la pandémie et par les chocs agricoles liés au climat a plongé le Maroc dans une profonde récession en 2020, entraînant une contraction de 6,3 % de son PIB réel. Même si la réponse du gouvernement à la COVID-19 a été rapide et que des réformes clés ont été entreprises, le changement climatique continue de menacer d'inverser les acquis du développement et d'aggraver les vulnérabilités économiques et sociales existantes. La hausse des températures et les vagues de chaleur ont également des répercussions importantes sur la santé, notamment le risque de maladies à transmission vectorielle comme la dengue et le paludisme, ou encore l'exposition au soleil ou à la chaleur des personnes travaillant à l'extérieur dans des secteurs comme le tourisme ou l'agriculture. Le changement climatique risque également d'augmenter la fréquence des sécheresses et des inondations qui menacent les revenus des agriculteurs de subsistance et des petits exploitants vulnérables.

Un projet de 500 millions de dollars axé sur le renforcement du capital humain et la résilience du Maroc (a) est le premier d'une série d'opérations destinée à appuyer les efforts du gouvernement pour améliorer la protection contre les risques sanitaires et les pertes de capital humain (en particulier pendant l'enfance et chez les personnes âgées exposées à la pauvreté), et pour renforcer la gestion des risques climatiques et la résilience face aux événements catastrophiques. Le projet soutient l'extension de l'assurance maladie à 11 millions de personnes, la mise en place de services de santé résistants au climat, un système de protection sociale adaptatif, le renforcement des capacités locales de gestion des risques climatiques et des catastrophes et la création de mécanismes d'assurance pour protéger les agriculteurs exposés aux inondations et aux sécheresses.

37 % des fonds de ce projet soutiennent directement l'action climatique.

 

Financements pour la santé des océans et la salubrité de l’eau : les premiers investissements bleus d'IFC en Roumanie et en Thaïlande

IFC, l'institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a accordé cette année un prêt historique de 100 millions d'euros — le premier de ce type pour l'Europe centrale et orientale — à Banca Transilvania SA (BT) (a), pour permettre à cette banque d'améliorer l'accès à l'eau et le traitement des eaux usées en Roumanie. Par ailleurs, la TMBThanachart Bank (ttb) (a) est devenue la première banque commerciale de Thaïlande à émettre une obligation bleue, grâce à un prêt de 50 millions de dollars d'IFC, destiné à accroître l'accès au financement de solutions climato-intelligentes et de projets d'économie bleue. IFC s'efforce de promouvoir un marché financier mondial de l'économie bleue (a) afin de garantir l'accès à l'eau potable, de protéger les océans et les cours d'eau et de réduire encore plus les émissions de carbone.

La part de co-bénéfices climatiques pour ces projets est de 100 %. 

 

Soutien au premier projet solaire couplé à un système de stockage sur batterie pour alimenter le réseau électrique national du Malawi

Le Malawi a l'un des taux d'accès à l'électricité les plus bas du monde, à peine 11,2 % en 2019. La majorité de la capacité de production existante (75 %) dépend de l'hydroélectricité — dont une partie importante provient du lac Malawi —, ce qui rend le pays vulnérable aux conséquences du changement climatique et entraîne des pannes fréquentes et prolongées. En outre, les pics de demande sont actuellement gérés à l'aide de générateurs diesel coûteux et polluants. Le gouvernement du Malawi entend porter le taux d'électrification à 30 % d'ici 2030, en cherchant à augmenter l'offre d'électricité par de nouveaux producteurs indépendants et en raccordant de nouveaux clients au réseau.

Au début de cette année, la MIGA a émis des garanties d'un montant de 24 millions de dollars pour des investissements dans une nouvelle centrale solaire photovoltaïque de 20 mégawatts (a). Cette centrale est couplée à un système de stockage de l'énergie sur batterie, le tout premier au Malawi. Deuxième site indépendant de production d'électricité du pays, la centrale photovoltaïque construite par le Malawi avec le soutien de la MIGA permettra au pays de se doter d’une nouvelle source d'énergie propre qui réduira les émissions de CO2 de 45 000 tonnes au cours de son cycle de vie. Le système de stockage sur batterie de 5 MW/10 MWh a été installé et mis en service en même temps que la centrale et il a une durée de vie utile prévue de 15 ans.

La part de co-bénéfices climatiques pour ce projet est de 100 %. Le projet est par ailleurs conforme aux objectifs bas carbone et de résilience climatique de l'accord de Paris.

Blogs

    loader image

Nouveautés

    loader image