YAOUNDÉ, Cameroun, 18 mars 2022 - Fadimatou Garba a 31 ans, quatre enfants et vit à Yaoundé. Son mari est décédé il y a cinq ans, il était celui qui subvenait seul aux besoins de la famille. Pour la jeune veuve, nourrir ses enfants était devenu un combat de tous les jours. Mariée très tôt et sans diplôme, elle n'avait guère de perspective, et l’avenir de sa famille apparaissait bien sombre.
Comme Fadimatou Garba, beaucoup de familles n’ont pas les moyens de manger plus d’un repas par jour. Quand le projet de filets sociaux a été lancé en 2004, le Cameroun ne disposait pas de stratégie nationale en matière de protection sociale ni de mécanismes coordonnés pour soutenir en priorité les populations pauvres. Cette opération est donc venue aider le pays à renforcer sa stratégie de lutte contre la pauvreté et à mettre en place un système de protection sociale efficace.
Aux quatre coins du Cameroun, le projet de filets sociaux donne de l’espoir aux ménages pauvres et vulnérables. Il procure aux bénéficiaires des allocations monétaires ou des emplois temporaires sur des chantiers de travaux publics. Le principe : leur prêter main-forte en cas de coup dur et les aider à sortir de la pauvreté.
« J’étais tellement heureuse d’apprendre que je faisais partie des bénéficiaires, cela a changé ma vie. La seule chose que je pouvais et savais faire, c'était coudre », raconte Fadimatou Garba. « Alors, avec l’argent des allocations que j’ai reçues entre 2017 et 2019, j’ai d’abord commencé à coudre à la maison puis, l’année suivante, j’ai pu louer un petit espace au marché de la Briqueterie et ouvrir un atelier de couture. La COVID-19 a ralenti l’activité, mais les clients reviennent désormais, et j’ai les moyens d’envoyer mes enfants à l’école et même d'aider d’autres orphelins dans le quartier. »