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ARTICLE23 février 2022

La sortie du charbon de la Grèce : une transition dont peuvent s’inspirer d'autres pays

The World Bank

Centrale électrique près de Kozani en Macédoine occidentale.

Photo : Olga Maria Toli / Shutterstock

LES POINTS MARQUANTS

  • La Grèce entend mettre fin à toute production d'énergie à partir du charbon d'ici 2028.
  • Le pays s'apprête à investir des milliards de dollars dans les régions dépendantes du charbon pour les aider à se reconvertir en mieux, et en plus vert.
  • La feuille de route de la Grèce pour une transition juste, soutenue par la Banque mondiale, prévoit de faire de la Macédoine-Occidentale un pôle des énergies alternatives.

La Grèce est en bonne voie de se passer du charbon, qui ne représente plus que 9 % de son approvisionnement énergétique total, contre 25 % il y a six ans. D'ici 2028, le gouvernement entend mettre fin à toute production d'énergie à partir du charbon et, s'il y parvient, la démarche de la Grèce vers une transition juste pourrait aider d'autres pays à s'affranchir de ce combustible.

La réalisation d'un objectif aussi ambitieux exige une planification minutieuse. Il y a deux ans, la Banque mondiale s'est engagée aux côtés de la Commission européenne pour aider la Grèce, premier État membre de l'Union européenne (UE) à soumettre une feuille de route détaillée (a) en vue d'une transition juste vers l'abandon du charbon qui profite aux travailleurs et aux communautés.

Le travail de la Banque mondiale sur ce projet a été soutenu par la Direction générale de l'appui aux réformes structurelles de la Commission européenne, qui aide les pays de l'UE à concevoir et mettre en œuvre des réformes favorisant la création d'emplois et une croissance durable. Ces activités vont également dans le sens du Cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 du Conseil européen, qui appelle à une réduction de l'énergie produite à partir du charbon dans les États membres de l'UE d'ici 2030. En outre, dans plusieurs régions dépendantes de ce combustible fossile, la Banque mondiale aide les gouvernements à abandonner progressivement le charbon (a).

Aux termes de sa feuille de route, la Grèce est prête à investir des milliards de dollars dans les régions qui dépendent du charbon. Le plan stimulera le développement économique et contribuera à compenser les emplois perdus dans le secteur charbonnier tout en préparant le terrain pour de nouvelles activités du secteur des énergies propres. Les leçons tirées de l'expérience de la Grèce — notamment l'importance d'une planification précoce et de l'association des parties prenantes, tout comme la nécessité de cerner les perspectives spécifiques dans la région concernée — seront précieuses pour d'autres pays où la Banque mondiale et la Commission européenne soutiennent une transition juste vers l'abandon du charbon, comme la Bulgarie (a), les Balkans occidentaux et l'Ukraine (a).

« Aux termes de sa feuille de route, la Grèce est prête à investir des milliards de dollars dans les régions qui dépendent du charbon. Le plan stimulera le développement économique et contribuera à compenser les emplois perdus dans le secteur charbonnier tout en préparant le terrain pour de nouvelles activités du secteur des énergies propres. »

Par exemple, la Banque mondiale, la Commission européenne et d'autres partenaires ont créé une plateforme de soutien aux régions charbonnières en transition dans les Balkans occidentaux et en Ukraine (a). Elle permet aux participants de partager et de comparer leurs expériences lors de la préparation de plans d'action pour la transition et de projets d'investissements en amont dans les régions charbonnières. Les pays dépendant du charbon en dehors de l'Europe en profitent déjà, grâce à un transfert de connaissances vers l'Afrique du Sud, l'Inde et l'Indonésie.

La transition de la Grèce intervient à un moment critique : son économie s'est contractée de près de 10 % pendant la pandémie de COVID-19 et le chômage avoisine les 14 % en général et près de 34 % chez les jeunes. La hausse des prix de l'énergie ne fait qu'aggraver la situation, et la feuille de route du pays offre l'occasion de reconstruire en mieux, et en plus vert.

La Macédoine-Occidentale, bientôt un grand pôle de stockage de l'énergie

La pierre angulaire de la feuille de route grecque est la transformation de la Macédoine-Occidentale, qui produit actuellement 80 % du charbon du pays, en un grand centre d'énergie propre.Comme l’ont montré les travaux d’analyse de la Banque mondiale, cette région compte plusieurs générations de travailleurs qualifiés dans le secteur du charbon, des infrastructures énergétiques valant des millions de dollars et un système de lignes de transport d'énergie qui alimentent toute la Grèce. En liaison avec les parties prenantes nationales et locales, la Banque mondiale a entrepris d'aider la région à exploiter ces atouts pour bâtir un nouvel avenir économique ancré dans une identité énergétique décarbonée.

« Comme l’ont montré les travaux d’analyse de la Banque mondiale, cette région compte plusieurs générations de travailleurs qualifiés dans le secteur du charbon, des infrastructures énergétiques valant des millions de dollars et un système de lignes de transport d'énergie qui alimentent toute la Grèce. »

Des mois de recherche et un travail approfondi avec les parties prenantes ont permis de dégager un consensus sur le fait que les technologies propres pouvaient sauver les emplois actuels dans la région et en créer de nouveaux. Chacun a en effet commencé à prendre conscience du pouvoir de transformation d'une production énergétique propre et à un coût abordable et du développement des technologies de stockage pour l'ensemble de l'économie grecque.

La concentration d'installations d'énergie propre dans une région peut attirer des investissements supplémentaires dans le secteur de l'énergie, en aval et en amont, surtout dans une ère d’innovations technologiques. La Banque mondiale a proposé plusieurs solutions, dont l'hydrogène vert, l'accumulation par pompage et la conversion de centrales thermiques en centrales à énergie renouvelable avec installations de stockage. De telles solutions permettent de produire de l'énergie entièrement à partir de sources renouvelables, en stockant l'électricité lorsque le soleil brille et que le vent souffle et en envoyant cet excédent dans le réseau lorsqu'il est nécessaire.

« À une époque où ceux d'entre nous qui parlaient en Grèce d'hydrogène vert et de stockage d'énergie de longue durée étaient très peu nombreux, l'étude de la Banque mondiale est arrivée à point nommé pour mettre ces questions au cœur du débat sur l'élimination progressive du charbon en Macédoine-Occidentale et dans le pays. Nombre de caps importants ont été franchis depuis, aux niveaux national et régional, qui contribueront à l'émergence de la région en tant que pôle d'énergie alternative d'importance supranationale », déclare George Kasapides, gouverneur de la région de Macédoine-Occidentale. « Nous tenons à remercier la Banque mondiale et la Commission européenne pour le travail accompli. »

La planification précoce et l'association des parties prenantes par la Banque mondiale se sont avérées déterminantes pour aider la Grèce à accélérer sa transition juste vers la sortie du charbon. Cela souligne toute l'importance de tirer parti des atouts uniques de chaque région pour préparer un avenir économique bas carbone.

La Grèce s'apprête à adopter un cadre politique de grande envergure qui facilitera et accélérera la mise en œuvre de projets tels que la transformation de la Macédoine-Occidentale en pôle de stockage de l'énergie. Ces dispositions, qui devraient entrer en vigueur début 2022, raccourciront les délais d'approbation et permettront de consacrer des centaines de millions d'euros de subventions et de crédits d'impôt au stockage de l'énergie et à d'autres initiatives d'énergie propre.

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