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ARTICLE 08 septembre 2021

« Entre ces enfants et moi s’est développé un lien très fort que je ne saurais définir » : la passion inébranlée d’Aissata Maiga, enseignante au Niger

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« Entre ces enfants et moi s’est développé un lien très fort, et je ne saurais le définir. Quand ils sont heureux, je suis apaisée. » Aissata Maiga, enseignante et directrice d’école au Niger. © Banque mondiale 


LES POINTS MARQUANTS

  • Au Niger 99 % des enfants de 10 ans ne savent ni lire ni comprendre une histoire simple.
  • Au printemps 2020, alors que le gouvernement annonçait la suspension des cours dans toutes les écoles du pays pour limiter la propagation du virus, aucune solution globale d’enseignement à distance n’était offerte aux jeunes Nigériens.
  • Le projet LIRE aidera le gouvernement à améliorer la qualité des services éducatifs, renforçant ainsi le capital humain du pays – un enjeu essentiel pour l’avenir du Niger.

NIAMEY, Niger, le 8 Septembre 2021 — Plusieurs années se sont écoulées depuis les débuts de cette enseignante, mais la passion qui l’anime n’a en rien faiblit : « Entre ces enfants et moi s’est développé un lien très fort, et je ne saurais le définir. Quand ils sont heureux, je suis apaisée. Par contre, quand quelque chose leur arrive, je ressens un profond malaise », explique Aissata Maiga, une enseignante et directrice d’école du quartier de Haro Banda – sur la rive droite du fleuve Niger – dans la banlieue de Niamey, la capitale nigérienne. « C’est pourquoi je me battrais jusqu’au bout pour défendre leur bonheur. Et cela passe par une éducation de qualité. » 

Voilà plusieurs années qu’Aissata Maiga vit dans ce quartier où elle a fondé une famille, à deux pas de son école. « Je ne peux pas séparer ma vie privée de ma vie professionnelle. Je considère mes enfants comme mes élèves, et inversement. Je suis très attachée aux enfants, que ce soit à l’école ou ailleurs. » 

Aissata fait partie de ceux qui ont le métier dans le sang, comme on dit. « J’ai débuté ma carrière au début des années 2000. À l’époque, nous étions confrontés à de très importants défis. Classes surchargées, manque de formation des enseignants, manque de ressources : il fallait faire avec ces contraintes. ». 


Vingt ans plus tard, le pays se trouve encore confronté à ces mêmes défis. Le système éducatif fait face à une forte croissance démographique, un nombre insuffisant d’inscriptions et des taux d’abandon scolaire élevés. Une situation encore plus alarmante pour les groupes vulnérables, en particulier les filles habitant en milieu rural et les enfants en situation de handicap.   

En outre, la qualité de l’éducation au Niger fait l’objet d’un intense débat. Au cœur du problème, le manque de formation des enseignants. En 2017, selon une étude de l’UNICEF, seul un enseignant sur trois disposait d’un niveau de compétences acceptable. Le taux de réussite alarmant aux examens du secondaire, avec seulement 20,5 % des étudiants obtenant leur diplôme, confirme ce constat. 

La crise sanitaire de la COVID-19 a encore aggravé la situation. Au printemps 2020, alors que le gouvernement annonçait la suspension des cours dans toutes les écoles du pays pour limiter la propagation du virus, aucune solution globale d’enseignement à distance n’était offerte aux jeunes Nigériens. Le gouvernement n’a pas développé à temps de solutions alternatives pour atteindre un grand nombre d’enfants. Seule une faible minorité, limitée à Niamey, a pu garder le contact avec l’école grâce au numérique. 

Les enfants des zones rurales, eux, n’ont pas pu poursuivre leur scolarité, ce qui a renforcé la crise éducative du pays où 99 % des enfants de 10 ans ne peuvent ni lire ni comprendre une histoire simple. 



Pour répondre à ces défis, la Banque mondiale appuiera le système d’Éducation nationale par le biais du projet LIRE. Ce programme vise à aider le gouvernement à améliorer la qualité des services éducatifs, dans le but de renforcer le capital humain – un enjeu essentiel pour l’avenir du Niger. Avec un budget de 140 millions de dollars à la clé, le projet s’attachera à améliorer la qualité de l’enseignement et des conditions d’apprentissage par le biais de plusieurs interventions.  

Il s’appuiera sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour améliorer la formation des enseignants du secondaire. Les TIC permettront également d’étendre les initiatives de mentorat au sein des écoles, et d’assurer la supervision et le suivi des services d’éducation par les autorités régionales. Enfin, le projet développera une plateforme nationale d’éducation en ligne.  

Aissata est convaincue que l’éducation est la clé d’un avenir meilleur pour le Niger et elle compte bien sur ce projet pour changer la donne. « Je me souviens de mes débuts, en tant que remplaçante, nous arrivions tout juste à être payés. J’habitais dans une zone rurale, loin de ma famille, et je devais aller faire du porte-à-porte pour convaincre les parents qui hésitaient à scolariser leurs enfants. Ce n’était pas mon idée de la profession, mais il a bien fallu le faire. Et je ne le regrette pas un instant. » 

Il semble que les efforts d’Aissata aient été payants. Au cours des dernières années, une nouvelle tendance lui donne de l’espoir. Elle constate qu’un plus grand nombre de filles rejoignent les rangs de ses élèves, comme Rafia et Chahira, âgées de 11 ans. Toutes deux partagent de nombreux points communs, mais surtout le goût d’apprendre. Elles sont aussi les meilleures élèves de leur classe et ont la ferme intention de devenir médecins, afin d’aider leur communauté. « Je vois de plus en plus de filles déterminées à réussir. Elles obtiennent souvent les meilleurs résultats et se motivent entre elles. Cela me remplit de joie et me conforte dans mon choix de carrière », s’exclame Aissata avec un grand sourire.  




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