ABUJA, Nigéria, 15 avril 2021 — « Et maintenant, quelle direction prendre ? » Cette question, Grace Sename Peter se la pose constamment. Cette jeune femme d’origine béninoise et nigériane est la dernière d’une fratrie de cinq enfants. Elle a toujours adoré les sciences et la recherche. Et c’est ainsi qu’elle s’est retrouvée en mastère de biologie moléculaire et génomique microbiologie au Centre d’excellence africain de recherche génomique et des maladies infectieuses, au Nigéria.
Ses études portent sur les organismes résistants aux antibiotiques bactéries résistantes et, plus précisément, sur l’utilisation de techniques moléculaires pour identifier les mutations du parasite Plasmodium falciparum, plus connu sous le nom de paludisme. Elle n’a pas choisi ce sujet par hasard mais parce qu’en Afrique, les mesures de prévention contre les maladies et les infections sont moins répandues qu’ailleurs.
Dépassant ses attentes, les cours et les équipements du Centre d’excellence ont ouvert l’esprit de Grace aux différentes manières d’exploiter ses compétences scientifiques et de recherche au profit du Nigéria et de l’Afrique. Elle croit profondément au recours à des solutions et des ressources locales pour résoudre des problèmes régionaux. « Nous ne pouvons pas éternellement attendre que les pays occidentaux viennent résoudre nos problèmes à notre place. Nous avons toute la main-d’œuvre et l’intelligence nécessaires. Pourquoi ne pas utiliser nos atouts pour résoudre nos propres problèmes ? »
Comprendre la valeur de la recherche
Grace prépare actuellement un doctorat en microbiologie environnementale microbiologie sur les antibiotiques présents dans l’environnement. Elle compte utiliser ses connaissances en biochimie pour mettre au point une technique permettant d’éliminer les antibiotiques dans les eaux usées provenant des hôpitaux. Le Nigéria manque de stations d’épuration, qui sont par ailleurs coûteuses à entretenir — et cette situation a des conséquences durables pour la société. « Toutes les eaux usées issues des exploitations agricoles ou les effluents des hôpitaux et des entreprises pharmaceutiques sont tout simplement rejetés dans la nature et finissent dans les nappes phréatiques et les eaux de surface. En buvant cette eau ensuite, les gens risquent de développer des infections dont ils seront incapables de se débarrasser, en raison de l’exposition aux antibiotiques. »