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ARTICLE 17 juin 2021

Inondations et sécheresses : deux menaces à gérer de front à l’ère du changement climatique

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« Inondations au Sri Lanka : au moins 17 morts et des milliers de sans-abri »

« Le Brésil face à la pire période de sécheresse en 91 ans. »

Les inondations et les sécheresses ont régulièrement fait la une des journaux en 2021, et les crises qui se cachent derrière les gros titres atteignent une ampleur dramatique.

du fait de l’évaporation plus rapide de l’eau qui se trouve dans les sols et des changements des conditions météorologiques mondiales. Ces changements du cycle hydrologique peuvent conduire à des sécheresses et à des inondations plus graves et plus longues, et affecter des régions du monde qui, de mémoire d’homme, n’avaient jamais observé de tels phénomènes. Il est difficile de nommer une région ou un pays qui ne sera pas confronté, dans un très proche avenir, à la difficulté de gérer de telles conditions extrêmes.

Les sociétés doivent s'adapter, et les pouvoirs publics prioriser, accélérer et mettre à niveau leurs mécanismes de riposte dès la présente décennie. Il faudra pour cela faire preuve d’une gouvernance et d’une gestion des risques novatrices pour composer avec l’incertitude, réduire les doubles emplois, assurer une utilisation plus efficace des ressources publiques et protéger les collectivités, les économies et les écosystèmes.

Le nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé An EPIC Response: Innovative Governance for Flood and Drought Risk Management fournit des orientations sur ces enjeux d’importance critique. Lancé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse (17 juin), ce rapport propose un cadre pour gérer les risques croissants d’inondations et de sécheresses dans un contexte climatique changeant. Ce cadre a été baptisé « EPIC Response », un acronyme mnémotechnique composé des premières lettres des mots anglais décrivant ses principaux principes :

  • E pour Enable : mettre en place tous les ingrédients d’un environnement porteur pour la gestion des risques de sécheresse et d’inondation — politiques, législations, organisations, plans stratégiques et informations

  • P pour Plan : assurer une planification à tous les niveaux pour privilégier l’atténuation des risques

  • I pour Invest : investir dans les infrastructures de gestion des bassins hydrographiques et des ressources en eau 

  • C pour Control : maîtriser l’utilisation des terres et des ressources en eau afin de réduire l’exposition aux risques et la vulnérabilité

  • Enfin, la riposte (Response) consiste à mieux faire face aux sécheresses et aux inondations grâce à des capacités de suivi, d’intervention et de relèvement


Une riposte « EPIC » traite les inondations et les sécheresses non pas comme des événements indépendants, mais comme des phénomènes inextricablement liés. Elle insiste sur l’urgence de déployer des efforts collectifs pour renforcer la résilience climatique et améliorer la gestion des risques de catastrophe.

Les organisations nationales ont chacune un mandat particulier à remplir, mais elles doivent aussi collaborer à l’organisation de la riposte. Si elles ne parviennent pas à bien s’acquitter de leurs responsabilités ou à collaborer efficacement avec leurs pairs, les efforts déployés par les pays pour réduire les risques hydroclimatiques en pâtiront considérablement. Une riposte EPIC vise à résoudre ces problèmes avec l’objectif de réduire efficacement les coûts économiques, sociaux et environnementaux des inondations et des sécheresses.

Une riposte EPIC est un effort collectif de la société tout entière. Pour organiser leur gestion des risques hydroclimatiques, les autorités publiques nationales doivent pouvoir compter sur la collaboration des administrations infranationales. Les organisations doivent établir une collaboration avec les entreprises, les membres de la société civile et les ménages, et mettre l’accent sur les groupes pauvres et marginalisés pour assurer l’efficacité de leurs programmes. Elles doivent à cette fin mettre l’accent sur l’éducation et la communication sur les risques, faire appel à l’expertise des scientifiques, et faciliter l’accès aux données et à l’information. 

La Banque mondiale apporte son soutien aux efforts déployés par les pays pour gérer plus efficacement les inondations et les sécheresses, et intervient dans l'ensemble des régions pour élaborer des solutions robustes à ces fléaux. 

  • En Inde (a), elle aide l’État du Bengale oriental à utiliser plus efficacement les eaux de surface et à promouvoir une utilisation durable à long terme des eaux souterraines. Ce projet profitera à quelque 2,7 millions d’agriculteurs répartis dans cinq districts. Il vise à créer de meilleures installations d’irrigation et de protection contre les inondations annuelles sur plus de 393 000 hectares. 

  • En Somalie (a), la Banque mondiale offre une aide immédiate aux zones les plus touchées par des crises convergentes, là où des cycles répétés d’inondations et de sécheresses sévissent depuis de nombreuses années et où les invasions de criquets pèlerins menacent la sécurité alimentaire, sur fond de pandémie de COVID-19 et dans un contexte marqué par des conflits armés depuis deux décennies. La Banque appuie le rétablissement des moyens de subsistance et des infrastructures dans les zones en proie aux inondations et aux sécheresses, et contribue au renforcement des systèmes et des capacités de l’État pour la préparation aux catastrophes.
  • En Afghanistan (a), un nouveau projet viendra compléter l'action humanitaire et procurer des transferts monétaires sans conditions et des possibilités de travail contre rémunération au profit d’environ 2,2 millions d’habitants dans les 78 districts les plus touchés par l’insécurité alimentaire et la sécheresse. Cette opération apportera aux ménages une assistance financière régulière ciblée pour renforcer leur résilience et intensifier l’aide disponible d’un bout à l’autre du pays avant et pendant les épisodes de sécheresse.

« Nous espérons que les pouvoirs publics, les organisations et les professionnels qui œuvrent dans la gestion des risques de catastrophe et la résilience climatique trouveront le cadre de riposte EPIC utile pour faire face aux défis du changement climatique, en s’attachant à agir sur l’ensemble du spectre hydrologique tout en bénéficiant ce faisant d’une approche de gouvernance novatrice », déclare Juergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale pour le développement durable.

« Le cadre de riposte EPIC appelle à plus de coordination, de communication et de coopération. Grâce à des politiques nationales proactives de lutte contre la sécheresse et à une approche concertée de gestion des ressources nationales, nous pouvons atténuer les effets de la sécheresse. Des plans intégrés d’utilisation des sols et de gestion de l’eau nous permettront de concevoir des interventions qui nous permettront de nous attaquer simultanément aux deux types de risques », ajoute Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD). « En veillant à la restauration et à la gestion durable des ressources terrestres et hydriques et en collaborant à la mise en œuvre de ce nouveau cadre d’intervention, nous pouvons protéger les groupes de la population les plus exposés aux effets du changement climatique. »

« La solution viable consiste à changer nos institutions, à modifier nos comportements et à inverser le processus de dégradation du milieu naturel pour promouvoir une relance verte. En attendant, il faudra impérativement s’adapter. Le cadre de riposte EPIC est un moyen d’y parvenir. Mais il faudra faire en sorte que ce cadre guide l’action à mener dans le monde entier. Sa mise en œuvre à l’échelle nationale tombe sous le sens, mais il convient aussi d’en faire la promotion dans le cadre des débats sur la résilience qui se tiendront plus tard cette année à la COP sur le climat », affirme Kitty van der Heijden, directrice générale de la coopération internationale au ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.

 

Le rapport An EPIC Response est le fruit d’une collaboration entre la Banque mondiale et Deltares. Il a été financé par le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement (GWSP) (a) et a bénéficié du soutien de la Facilité mondiale pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR) (a).