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ARTICLE 12 octobre 2020

“An n prepare n pi plis toujou”! [Soyons de mieux en mieux préparés !]

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Jimmy JEAN JULIEN, of the civil protection brigadiers working to make disaster preparedness announcements to the community.


La situation géographique d’Haïti ainsi que ses défis en matière de développement rendent le pays particulièrement vulnérable aux risques de catastrophes naturelles et aux chocs climatiques. Les principales manifestations en sont les ouragans, les inondations et les tremblements de terre. Plus de 96 % de la population a ainsi été exposée à au moins deux de ces aléas naturels. Une situation encore aggravée par les niveaux élevés de pauvreté, la vulnérabilité des infrastructures, l’expansion urbaine et la fragilité institutionnelle viennent encore aggraver la situation.

Les catastrophes naturelles ont eu un impact humain et économique extrêmement sévère en Haïti, et on s’attend encore à une augmentation de la fréquence et de la sévérité des aléas hydrométéorologiques, à cause du changement climatique. En 2016, l’ouragan Matthew a touché plus de deux millions de personnes, causé plus de 500 morts, déplacé 175 000 Haïtiens, et causé des pertes et des dégâts estimés à 32 % du PIB de 2015.

La Banque mondiale appuie le gouvernement haïtien dans sa lutte pour renforcer la résilience aux catastrophes naturelles et aux effets du changement climatique, afin de faire baisser le nombre de victimes et les pertes économiques qu’ils entraînent.  Les projets mis en œuvre visent à améliorer la compréhension des risques, la préparation et la réponse aux situations d’urgence, les investissements permettant de réduire les risques, ainsi que la couverture financière contre les catastrophes. Cet appui prend diverses formes allant de l’augmentation des ressources allouées à l’évaluation des risques de catastrophes, au renforcement des capacités des Comités municipaux de protection civile, en passant par le développement d’évaluations des risques et des aléas, ou de plans d’action pour la gestion des risques de catastrophes naturelles dans les secteurs essentiels.

Renforcer les systèmes de préparation et de réponse d’urgence

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Les Comités municipaux de protection civile, composés de volontaires issus des communautés, sont au cœur du Système national de gestion des risques et des désastres. Ces comités, coordonnés par les municipalités sont fermement établis et parviennent à se maintenir malgré la fragilité des institutions. Ils constituent en effet un relais entre institutions et communautés et jouent un rôle essentiel à la préparation et la réponse au niveau local. Avec l’appui de la Banque mondiale, les équipes de la Protection civile ont reçu des formations spécialisées sur la préparation et la riposte à tous les niveaux de l’administration, afin de communiquer sur les systèmes d’alerte rapide et d’évacuation, la mobilisation des communautés et la gestion des abris d’urgence

Le travail de prévention des catastrophes auprès de la population s’est appuyé sur les leçons apprises de précédentes catastrophes en Haïti. Étant donné que les habitants ne comprenaient pas toujours les messages d’alerte précoce concernant les niveaux de menace ou les codes couleurs utilisés, la direction générale de la Protection civile (DGPC) a développé un système d’alerte bien plus facile à comprendre pour le public. Ils ont également développé, en étroite collaboration avec l’Unité hydrométéorologique d’Haïti, des bulletins d’alerte mieux adaptés à la langue locale et renforcé les mesures à prendre et les comportements à adopter à chaque étape.

En plus des mesures institutionnelles, telles que la mise en place des plans de financement du risque de catastrophes et de riposte d’urgence, la préparation aux situations d’urgence constitue un aspect essentiel de la gestion du risque de catastrophes. Il s’agit d’accroître à la fois la connaissance des risques de catastrophe et la sensibilisation des communautés locales afin de sauver des vies. La DGPC a ainsi lancé, avec le soutien du Projet de gestion des risques de catastrophes et de résilience aux aléas climatiques, et l’assistance technique du Dispositif mondial de réduction des catastrophes et de relèvement (GFDRR)(a) -- en particulier à travers le financement de l’Union Européenne du mécanisme régional de renforcement de la résilience des Caraïbes -- une campagne de communication publique pendant la saison des ouragans en cours.

Regardez la vidéo ci-dessous!

 


MULTIMÉDIA

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Rester informé et conscient des risques grâce à la musique

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Pour toucher la population sur tout le territoire, la campagne de sensibilisation de la DGPC sur les catastrophes est diffusée sur de nombreuses plateformes couramment utilisées par les communautés locales. Une vidéo des musiciens Lòlò et Manzè, véritables icones en Haïti, accompagnés de Tafa, une jeune chanteuse de talent, diffusée à la télévision nationale et partagée sur les réseaux sociaux, a ainsi attiré l’attention du public par son rythme, ses paroles et ses danses rappelant à chacun de prendre ses précautions.

Une série de podcasts éducatifs diffusés à la radio présentent les réflexes essentiels à adopter avant, pendant et après le passage d’un ouragan. Tenant compte du contexte de pandémie de COVID-19, les spots radio insistent sur les précautions à prendre lors de l’évacuation, comme d’inclure des masques dans les kits d’urgence.

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La campagne de sensibilisation s’est également associée à l’entreprise de technologie mobile Viamo pour envoyer des SMS et passer des appels automatisés rappelant les mesures de précaution pour la préparation et l’alerte précoce. Ces efforts étaient accompagnés de graphiques postés sur les réseaux sociaux, les sites web gouvernementaux, ainsi que dans des brochures à distribuer ou des campagnes d’affichage.

Si cette campagne ne vise pas à transmettre des messages dédiés à un événement spécifique, elle a permis de sensibiliser le public à être plus réceptif aux messages d’alerte précoce des autorités. Lancée seulement quelques jours avant le passage de l’ouragan Laura en Haïti, son impact sur le niveau de sensibilisation des habitants n’a pas encore pu être évalué pour l’heure. Depuis, au moins 3,5 millions d’Haïtiens ont été exposés à ses messages, que ce soit par la chanson, à la radio, sur Facebook ou ailleurs.

« Cette action fait vraiment la différence. Elle a permis de renforcer considérablement notre communication auprès du public. En effet, ce qui est important, c’est de trouver des moyens d’impliquer les habitants », explique Jerry Chandler, directeur de la DGPC.

Chacune de ces initiatives constitue un pas vers une plus grande résilience d’Haïti aux aléas à venir. Néanmoins, face à des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus sévères, un effort collectif de la population, associé au renforcement des systèmes de préparation et de riposte en cas d’urgence, au niveau national comme local, ainsi que de meilleurs cadres de réduction des risques et de couverture financière sont nécessaires, pour pouvoir faire la différence.


Le vidéoclip et les autres matériaux de la campagne ont été utilisés ici avec l’autorisation de la Direction Générale de la Protection Civile haïtienne. Ces matériaux ont étés développés avec la collaboration de Pacifico, une firme spécialisée en communication des risques.



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