La situation géographique d’Haïti ainsi que ses défis en matière de développement rendent le pays particulièrement vulnérable aux risques de catastrophes naturelles et aux chocs climatiques. Les principales manifestations en sont les ouragans, les inondations et les tremblements de terre. Plus de 96 % de la population a ainsi été exposée à au moins deux de ces aléas naturels. Une situation encore aggravée par les niveaux élevés de pauvreté, la vulnérabilité des infrastructures, l’expansion urbaine et la fragilité institutionnelle viennent encore aggraver la situation.
Les catastrophes naturelles ont eu un impact humain et économique extrêmement sévère en Haïti, et on s’attend encore à une augmentation de la fréquence et de la sévérité des aléas hydrométéorologiques, à cause du changement climatique. En 2016, l’ouragan Matthew a touché plus de deux millions de personnes, causé plus de 500 morts, déplacé 175 000 Haïtiens, et causé des pertes et des dégâts estimés à 32 % du PIB de 2015.
La Banque mondiale appuie le gouvernement haïtien dans sa lutte pour renforcer la résilience aux catastrophes naturelles et aux effets du changement climatique, afin de faire baisser le nombre de victimes et les pertes économiques qu’ils entraînent. Les projets mis en œuvre visent à améliorer la compréhension des risques, la préparation et la réponse aux situations d’urgence, les investissements permettant de réduire les risques, ainsi que la couverture financière contre les catastrophes. Cet appui prend diverses formes allant de l’augmentation des ressources allouées à l’évaluation des risques de catastrophes, au renforcement des capacités des Comités municipaux de protection civile, en passant par le développement d’évaluations des risques et des aléas, ou de plans d’action pour la gestion des risques de catastrophes naturelles dans les secteurs essentiels.
Renforcer les systèmes de préparation et de réponse d’urgence
Le travail de prévention des catastrophes auprès de la population s’est appuyé sur les leçons apprises de précédentes catastrophes en Haïti. Étant donné que les habitants ne comprenaient pas toujours les messages d’alerte précoce concernant les niveaux de menace ou les codes couleurs utilisés, la direction générale de la Protection civile (DGPC) a développé un système d’alerte bien plus facile à comprendre pour le public. Ils ont également développé, en étroite collaboration avec l’Unité hydrométéorologique d’Haïti, des bulletins d’alerte mieux adaptés à la langue locale et renforcé les mesures à prendre et les comportements à adopter à chaque étape.
En plus des mesures institutionnelles, telles que la mise en place des plans de financement du risque de catastrophes et de riposte d’urgence, la préparation aux situations d’urgence constitue un aspect essentiel de la gestion du risque de catastrophes. Il s’agit d’accroître à la fois la connaissance des risques de catastrophe et la sensibilisation des communautés locales afin de sauver des vies. La DGPC a ainsi lancé, avec le soutien du Projet de gestion des risques de catastrophes et de résilience aux aléas climatiques, et l’assistance technique du Dispositif mondial de réduction des catastrophes et de relèvement (GFDRR)(a) -- en particulier à travers le financement de l’Union Européenne du mécanisme régional de renforcement de la résilience des Caraïbes -- une campagne de communication publique pendant la saison des ouragans en cours.
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