NIAMEY, NIGER, le 2 octobre 2020—L’émotion submerge encore Fati Boubacar lorsqu’elle se souvient du jour où elle a appris qu'elle ne pouvait plus voir les membres de son association, en raison des mesures de distanciation sociale mises en place par le gouvernement pour éviter la propagation du coronavirus (COVID-19), au printemps dernier. « Ce groupe est plus qu'une association pour moi. C'est ma famille. Ce serait trop dur de m'en séparer. »
L’annonce par le Niger de son premier cas de COVID-19 en mars 2020 a porté un coup d’arrêt à l’activité économique, notamment à celles de l'Association nigérienne des handicapés locomoteurs (ANHL) que cette quinquagénaire déterminée préside depuis quelques années « Nous sommes une trentaine de femmes et nous nous réunissons deux fois par semaine pour coordonner les activités génératrices de revenus que nous avons créées ensemble. », explique-t-elle. « Mais cet endroit est bien plus qu’une association pour nous, c'est aussi un espace de solidarité et de soutien. C'est ce qui nous permet de rester dynamique. »
Lorsque la situation sanitaire s’est stabilisée et que les restrictions ont été levées. Comme le port du masque est un des meilleurs moyens d’éviter d’attraper le virus, avec le lavage fréquent des mains, « Nous avons décidé de fabriquer des masques à partir de matériaux locaux. Nos masques répondent à des normes de qualité », assure fièrement Fati. « Ils ne coûtent que 700 francs CFA (1,5 dollars) et peuvent être réutilisés pendant plusieurs années s’ils sont bien entretenus. »
Ses six enfants ont été les premiers « clients » de Fati, « ma priorité, c’est leur bien-être, et je veux m’assurer qu’ils grandissent dans un environnement sain et loin de ce misérable virus. »