La pandémie de COVID-19 (coronavirus) pose à notre monde des défis sans précédent et qui menacent d'effacer les acquis du développement dans de nombreux pays. Elle a de profondes répercussions sur le capital humain, en prenant des vies, mais aussi en mettant en péril l’acquisition des connaissances, le bien-être élémentaire et la productivité à venir. Cette crise a aussi fortement resserré les conditions des financements extérieurs pour les pays sur toute l’échelle des revenus, et perturbe les échanges commerciaux, les chaînes d’approvisionnement et les flux d’investissement. Une coopération multilatérale est nécessaire pour contenir la pandémie et pour atténuer ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.
Voilà ce qu’il faut entre autres retenir du communiqué publié par le Comité du développement à l’issue des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Un rendez-vous qui s’est tenu, pour la première fois cette année, en mode virtuel en raison de la pandémie en cours.
Selon le Comité, forum conjoint qui réunit les ministres de 189 pays, le Groupe de la Banque mondiale est l’institution la mieux placée pour apporter des réponses à ces questions complexes et pour jouer un rôle de premier plan dans la riposte à la pandémie, grâce à ses instruments de prêt, d’investissement et de partage du savoir et à son pouvoir de mobilisation. Alors que la lutte contre le coronavirus nécessite une action décisive, collective et innovante, le Comité a encouragé le Groupe de la Banque mondiale et FMI à continuer à aider l’ensemble de leurs clients, en partenariat avec les organismes des Nations Unies, les institutions financières internationales et les partenaires bilatéraux.
« Si nous n’agissons pas rapidement pour renforcer les systèmes et la résilience, ce sont les acquis du développement engrangés ces dernières années qui pourraient facilement être anéantis », a alerté le président du Groupe de la Banque mondiale dans sa déclaration à l’adresse du Comité du développement. Et si le monde entier pâtit des effets de la pandémie, « cette crise frappera probablement le plus durement les pays — et les populations — les plus pauvres et les plus vulnérables », a déclaré David Malpass.
Et d’insister sur la nécessité d’agir rapidement et à grande échelle, en rappelant que la Banque mondiale finance déjà des programmes COVID-19 dans 64 pays en développement et qu’elle prévoit de porter ce chiffre à 100 d’ici fin avril. M. Malpass a également souligné les trois objectifs de cette action coordonnée entre la Banque mondiale, l’IFC et la MIGA : protéger les ménages les plus pauvres et les plus vulnérables, soutenir les entreprises et sauver des emplois, et aider les pays en développement à mettre en œuvre des opérations sanitaires d’urgence et à renforcer la résilience économique.
Le Comité et le président Malpass se sont félicités à l’unisson du soutien solide que ses pays membres ont apporté au Groupe de la Banque mondiale, en lui fournissant un appui clé pour mieux venir en aide aux pays confrontés à la pandémie de COVID-19. « Grâce aux ressources existantes, entièrement mobilisées et à octroyer massivement d’entrée de jeu, nous sommes en mesure de fournir 160 milliards de dollars de financements au cours des 15 prochains mois », a indiqué David Malpass. Un montant qui comprend 50 milliards de dollars sous forme de dons et de crédits hautement concessionnels fournis par l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.
La semaine qui vient de s’écouler aura aussi été marquée par l’annonce faite par le G20 de la suspension, à compter du 1er mai, des remboursements de la dette contractée auprès des créanciers bilatéraux publics pour les pays IDA qui sollicitent un délai de grâce. Une décision que le Groupe de la Banque mondiale et le FMI avaient appelée de leurs vœux, et que M. Malpass a salué lors de la conférence de presse (a) organisée à l’issue de la réunion du Comité du développement : « Il s’agit d’une initiative forte et à effet rapide, qui apportera de réels bénéfices aux pauvres. » Le Comité a appelé « les créanciers privés à participer à cette initiative à des conditions comparables ». Et il a chargé le Groupe de la Banque mondiale et le FMI de passer en revue le problème de la dette des pays à revenu intermédiaire, en examinant une panoplie de solutions aux tensions budgétaires et au fardeau de la dette dans ces pays, au cas par cas. Ces efforts devront donner lieu à une plus grande transparence de la dette des pays en développement, ont insisté les membres du Comité et le président Malpass.
Les mesures qui sont prises actuellement traduisent l’ampleur des défis posés par la pandémie de COVID-19, « une crise sans précédent dont le monde entier se ressent des effets dévastateurs sur les plans sanitaire, économique et social », selon les mots de M. Malpass. Le président du Groupe de la Banque mondiale, tout comme le Comité du développement, ont exprimé leur solidarité à l’égard des victimes du coronavirus et adressé leur soutien à ceux qui sont en première ligne. Et de souligner qu’en agissant maintenant, le Groupe de la Banque mondiale peut aider les pays à raccourcir le temps nécessaire au redressement de leurs économies et à poser les fondements de la croissance et de meilleures conditions de vie pour tous.
Surtout, sa riposte rapide à la pandémie témoigne de son engagement de long terme à l’égard de tous ses pays clients et de sa détermination à les aider à réduire la pauvreté, étendre la prospérité et atteindre leurs objectifs de développement. « C’est seulement en reconstruisant mieux et sur des bases plus solides que ces objectifs seront accessibles », conclut le communiqué du Comité du développement.