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ARTICLE 09 janvier 2020

Les programmes d’éducation parentale changent la manière dont les mères traitent leurs enfants

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Photo : © Saroeun Bou/Banque mondiale


LES POINTS MARQUANTS

  • En 2015, 77,1 % des enfants cambodgiens de trois à quatre ans n’avaient pas accès à l’éducation préscolaire en raison du manque de structures adaptées.
  • Dans le cadre du projet de soins et de développement de la petite enfance pour les villages flottants, sept centres préscolaires communaux ont été construits, 1 021 enfants ont été inscrits dans ces maternelles, 9 591 enfants et 7 992 parents ont bénéficié de programmes à domicile et 191 parents/mères ont suivi des formations d’éducation parentale.
  • Des progrès ont été réalisés, mais rien que dans la commune de Rang Til, plus de la moitié des enfants de trois à cinq ans ne bénéficient pas d’éducation préscolaire.

Entre les pilotis qui supportent sa maison en bois, Mao Tep, 31 ans, accueille sa fille de 4 ans, Luy Lykai, à son retour de l’école maternelle.

« C’est bien, ma chérie », répond-elle en souriant et en joignant les mains devant sa fille qui lui a dit « Bonjour maman, je reviens de l’école ».

Nous sommes à Rang Til, un village situé dans le district de Kandeng, dans la province de Pursat, au Cambodge. Mao Tep et d’autres mères ainsi que des grands-mères et des femmes enceintes ont participé à un programme d’éducation parentale pour apprendre à améliorer l’apprentissage, l’hygiène, la nutrition, la protection et les soins de leurs enfants. La jeune mère constate que son comportement a changé depuis cette formation. Maintenant, elle ne force plus ses enfants à aller à l’école ou à accomplir certaines tâches, mais au contraire elle prend soin d’utiliser des mots gentils, de les encourager et de parler davantage avec eux.

« Chaque matin, on leur apprend à se laver le visage, à se brosser les dents et à faire leur lit avant de s’habiller pour l’école », raconte-t-elle.

Les enseignements dispensés à Mao Tep et aux autres villageoises s’inscrit dans le cadre du volet de formation à domicile du projet de soins et de développement de la petite enfance pour les villages flottants. Ce projet est soutenu par le Fonds japonais de développement social, géré par la Banque mondiale, et mis en œuvre par Save the Children, une organisation non gouvernementale internationale présente au Cambodge. Son objectif est d’améliorer l’accès à des services de qualité dans le domaine de la petite enfance, au travers de programmes communautaires et à domicile ciblant les enfants de 0 à 5 ans, en particulier dans les milieux défavorisés.


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Photo : © Saroeun Bou/Banque mondiale


Le projet a également permis de construire sept centres préscolaires et de former 59 animateurs communautaires ou enseignants ainsi que des agents communaux, afin d’améliorer les services de proximité.

Veth Sophary, qui fait classe aux enfants de 3 et 4 ans dans un centre communal récemment construit, est fière de cette nouvelle installation qui l’aide à la fois dans ses fonctions d’enseignante et d’accompagnante. Cette nouvelle maternelle est équipée de gilets de sauvetage et de clôtures pour assurer la sécurité des élèves. Le centre dispose également d’un grand espace où les élèves peuvent faire de l’exercice physique et des activités d’apprentissage.

L’institutrice se souvient qu’avant la construction du centre, sa mère la laissait faire la classe dans sa maison. Pendant la saison des crues, elle enseignait à l’étage de la maison, construite à cinq mètres du sol pour éviter les inondations. Pendant la saison sèche, elle déplaçait la salle de classe au rez-de-chaussée.

Par ailleurs, la nouvelle école maternelle a attiré plus d’enfants, avec des effectifs qui sont passés de 42 élèves en 2018 à 59 en 2019. Malgré cette progression, environ 50 % des jeunes enfants du village ne vont toujours pas à l’école, parce qu’elle est trop éloignée ou qu’ils accompagnent leurs parents à la pêche, selon Khlok Sisotha, chef adjoint de la commune de Rang Til.

Il explique qu’il n’y a qu’une seule école maternelle pour les cinq villages flottants de sa commune. Par conséquent, de nombreux enfants âgés de 3 à 5 ans n’y ont pas accès.

Le projet a été mis en œuvre de juin 2016 à décembre 2019. Récemment, le pilotage de la poursuite du projet a été confié aux autorités locales. Les communes sont désormais responsables de la gestion des écoles maternelles ainsi que du soutien aux enseignants et des activités d’apprentissage.

« Nous sommes heureux d’avoir une école maternelle dans notre commune pour que nos jeunes enfants puissent apprendre dès leur plus jeune âge. Nous avons intégré la gestion et le budget d’appui à ces activités préscolaires dans le plan de développement annuel de notre commune », précise Khlok Sisotha.

et 191 parents/mères ont suivi des formations d’éducation parentale.



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