BAMIYAN (province de Bamiyan) - Aminullah et ses trois employés s’affairent à leurs plantations dans un terrain soigné et clôturé, situé à la périphérie du centre-ville de Bamiyan, dans le village de Sar Asyab.
La parcelle ne s’étend que sur 2 jeribs (0,4 hectare), mais il ne faut pas moins de quatre hommes pour la cultiver. Car Amin, 52 ans, s’est converti à l’agriculture « à haute densité » : entre ses 450 pommiers, il cultive une large variété de légumes à fleurs et de tubercules — choux, laitues, concombres, radis…
Aujourd’hui, il montre à ses ouvriers comment passer le pulvérisateur sur les pommiers afin de les protéger contre les maladies, une méthode qu’il a apprise auprès de l’équipe du projet national d’horticulture et d’élevage. C’est cette équipe qui lui a également enseigné les techniques de plantation à haute densité et fourni les traitements phytosanitaires nécessaires.
Surtout, elles montrent à ceux qui n’ont pas beaucoup de terres qu’ils peuvent aussi vivre de l’agriculture, contrairement à la croyance répandue qu’il faut beaucoup d’hectares pour réussir.
Des milliers de petits exploitants de la province de Bamiyan ont ainsi bénéficié du projet. « Les vergers à haute densité sont une réussite sans appel parce qu’ils donnent de bons résultats », explique Amin, qui a adopté cette pratique en 2015. Depuis qu’il est sorti de la culture exclusive de la pomme, ses revenus ont doublé. « Aujourd’hui, je peux exploiter ma terre sur deux niveaux », poursuit Amin. Il s’attend à ce que ses revenus progressent à nouveau au cours des deux prochaines années. « Cela fait trois ans que je me suis lancé dans l’agriculture à haute densité avec l’aide du projet. Dans deux ans, mon revenu [annuel] aura quadruplé pour atteindre entre 250 000 et 300 000 afghanis (soit environ 3 300-3 900 dollars*). »
L’exploitation a bénéficié d’un budget de 60 000 afghanis (790 dollars). Le programme de promotion de l’agriculture à haute densité n’octroie pas de financements aux participants, mais il leur fournit des plants, des pousses d’arbre et des pesticides, pour le lancement et l’entretien de leurs cultures.
Et il les accompagne tout au long de leurs travaux. « L’équipe du projet se tient à notre disposition pour nous donner des conseils sur les soins qu'exigent les plantations », explique Amin. « Elle nous a également remis un manuel sur les maladies des plantes et les techniques adaptées à l’agriculture à haute densité, comme par exemple comment irriguer plusieurs niveaux de plantations. De cette façon, nous avons toutes les informations à portée de main. »
Mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture (a), le projet national d’horticulture et d’élevage vise à accroître la productivité et la production du secteur horticole. Ce projet bénéficie d’un financement de 190 millions de dollars du Fonds fiduciaire pour la reconstruction en Afghanistan (ARTF) (a), administré par la Banque mondiale au nom de 34 donateurs.
Outre les plantations à haute densité, le projet a également contribué, à travers tout le pays, à la diffusion de systèmes de micro-irrigation, de semences résistantes aux maladies et de méthodes prophylactiques modernes, en permettant ainsi aux agriculteurs bénéficiaires de renforcer leurs moyens de subsistance.