LIBREVILLE, 3 mai 2019―Avec sa grande variété de paysages, son littoral riche en ressources naturelles et ses forêts qui constituent le deuxième plus grand poumon écologique de la planète après l'Amazonie, l'Afrique centrale offre d'énormes atouts économiques et environnementaux. Seule ombre au tableau, les pays de cette région qui s’étend du Tchad, au Nord, jusqu’à l’Angola, au Sud, sont confrontés à un climat toujours plus instable avec des sécheresses et des inondations de plus en plus fréquentes.
Comme 70 % des habitants de la région, surtout les pêcheurs et les agriculteurs, Rosaline Dossou a été affectée de plein fouet par ces phénomènes climatiques extrêmes. « Pourquoi, ces derniers temps, la pêche est moins fructueuse ? », s’étonne cette revendeuse de poissons au Centre d'appui à la pêche artisanale d'Oloumi à Libreville.
Une mobilisation commune à un défi commun
Pour relever ces défis qui pèsent lourdement sur les ressources et l’économie de la région, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) a réuni les 11 pays de la région en organisant le Forum Hydromet à Libreville, avec le soutien du gouvernement gabonais et de ses partenaires. L’objectif ? Permettre à tous les États de la sous-région de protéger leurs populations et de préserver leurs précieuses ressources naturelles en mettant en place une plateforme commune de prévention des risques environnementaux et des risques de catastrophes naturelles.
« En mutualisant leurs efforts pour créer des services hydrométéorologiques pour l’ensemble de l’Afrique centrale, nos pays pourront anticiper des phénomènes comme les inondations et les sècheresses et prévenir la population à temps pour qu’elle se prépare », explique Justin Ndoundangoye, ministre gabonais des transports et de la logistique. « Cela évitera de nombreuses pertes humaines et matérielles. »
Au-delà de l’engagement de la CEEAC, tous les pays, les structures locales de développement, divers organismes et organisations internationales, les chercheurs universitaires ainsi que les entreprises privées sont mobilisés par l'amélioration des services hydrométéorologiques, car il s’agit d’un enjeu collectif. « Dans de nombreuses régions d'Afrique, les équipements Hydromet sont obsolètes et jusqu’à présent, les investissements pour améliorer ces services ont été faibles », souligne Marie-Chantal Mfoula, secrétaire générale adjointe chargée du Département de l'intégration physique, économique et monétaire à la CEEAC. « En modernisant nos services hydrométéorologiques, nos pays pourront avoir des informations essentielles sur les conditions météorologiques, hydrologiques et climatiques afin de prévoir les catastrophes naturelles et de prendre des mesures préventives pour protéger les infrastructures publiques essentielles dans lesquelles nous avons investi. »