4. La fenêtre d'action pour contenir le réchauffement global à 1,5 °C se réduit inexorablement.
Dans un rapport faisant autorité, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (a) a indiqué que si l’on veut que le réchauffement planétaire ne dépasse pas les 1,5 °C, il fallait une transition « rapide et de grande portée » en matière d’usage des sols, d’énergies, de systèmes industriels, de bâtiment, de transports et de villes. Selon le GIEC, les émissions de dioxyde de carbone d’origine anthropique doivent impérativement baisser de 45 % par rapport aux niveaux de 2010 à l’horizon 2030 et devenir nulles vers 2050. La planète s’est déjà réchauffée de 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui altère profondément les systèmes humains et naturels et se traduit notamment par une augmentation des sécheresses, des inondations et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes, une hausse du niveau des océans et une perte de biodiversité.
Toujours selon ce rapport, « d’ici 2100, l’élévation globale du niveau de la mer serait inférieure de 10 cm avec un réchauffement de la planète de 1,5° C contre 2° C. La probabilité que l’océan Arctique soit exempt de glace en été serait d’une fois par siècle si le réchauffement de la planète est contenu à 1,5° C, contre au moins une fois par décennie avec une hausse de la température moyenne de 2° C. Avec un réchauffement de la planète de 1,5° C, les récifs coralliens diminueraient de 70 % à 90 %, tandis que plus de 99 %, soit la quasi-totalité, serait perdue à 2° C ».
Selon les estimations de l’étude Shock Waves, menée par le Groupe de la Banque mondiale, le changement climatique pourrait faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté. Selon le nouveau rapport de la Banque mondiale Groundswell : Se préparer aux migrations climatiques internes, si l’on n’agit pas de toute urgence contre le changement climatique et pour le développement, trois régions du monde (l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine) pourraient être globalement confrontées à la présence de plus de 140 millions de migrants climatiques internes d’ici 2050. Le 3 décembre, la Banque mondiale a annoncé qu’elle allait doubler ses investissements actuels sur cinq ans pour les porter à 200 milliards de dollars environ dans le but d’aider les pays à engager des mesures ambitieuses pour le climat, de promouvoir les énergies renouvelables et d’aider les populations à s’adapter au changement climatique.