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ARTICLE 29 novembre 2018

COP24 à Katowice : ce qu’il faut savoir avant le début de la conférence


LES POINTS MARQUANTS

  • La 24e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24) se tiendra du 3 au 15 décembre à Katowice, en Pologne.
  • Ce cycle de négociations a pour objectif prioritaire d’entériner les règles de mise en œuvre et d’application de l’accord de Paris.
  • Le Groupe de la Banque mondiale annoncera de nouveaux objectifs pour 2025, dont notamment une intensification de ses efforts en matière d’adaptation, et présentera ses travaux de recherche dans les domaines de la mobilité, du transport, de l’énergie et des enjeux sociaux de la transition, avec en fil rouge la promotion de trajectoires de développement sobres en carbone.

L’année 2017 a battu de funestes records sur le front du changement climatique. La concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre (a) a atteint son niveau le plus élevé depuis 3 à 5 millions d’années. Selon la NASA (a), 2017 a été l’année la plus chaude depuis 1880 et le début des relevés de températures, sachant que, depuis 2000 (a), la Terre a connu 18 des 19 années les plus chaudes jamais enregistrées. Et, en 2017, le réchauffement de l’Arctique a été deux fois supérieur (a) à celui observé sur le reste de la planète.

Dans le dernier rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le constat est sans appel : la « fenêtre » durant laquelle il est encore possible de contenir l’élévation de la température mondiale en dessous de 2 °C se réduit inexorablement. En outre, même en supposant que l’on y parvienne, les conséquences de ce scénario seraient bien plus lourdes (a) que les effets d’un réchauffement limité à 1,5 °C.

Déjà, pour la seule année 2017, les catastrophes d’origine météorologique et climatique ont amputé l’économie mondiale de 320 milliards de dollars (a). Ces pertes économiques sont appelées à augmenter, et ce sont les conditions de vie et les moyens de subsistance des populations les plus pauvres et vulnérables qui en pâtiront le plus. Les effets des dérèglements climatiques pourraient faire plonger dans la pauvreté 100 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2030, mettant en péril les acquis du développement. L’évolution du climat va également contraindre beaucoup d’individus, des familles voire des communautés entières à migrer vers des régions moins exposées : à l’horizon 2050, le nombre de ces migrants climatiques internes pourrait atteindre 143 millions en ne tenant compte que de trois régions du monde (l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine).

Le tableau est sombre, mais il y a pourtant des signes encourageants qui appellent à l’optimisme. L’essor de l’économie climatique oriente de plus en plus la finance et les marchés vers le vivier que constituent les options sobres en carbone, tandis que le coût des énergies renouvelables et des batteries continue de chuter. Les arguments économiques plaident aujourd’hui clairement en faveur d’un développement « climato-intelligent ».

De fait, selon le dernier rapport New Climate Economy, la lutte contre le changement climatique recèle un potentiel considérable sur le plan du développement et de l’économie, avec des gains chiffrés à 26 000 milliards de dollars et la création de 67 millions d’emplois d’ici à 2030. Source de nouveaux emplois et débouchés, l’action climatique permet aussi de réduire la congestion du trafic routier et d’améliorer la qualité de l’air.

Le Groupe de la Banque mondiale joue un rôle de premier plan dans le combat contre le changement climatique : avec un montant record de 20,5 milliards de dollars alloué à l’action climatique en 2018, l’institution a non seulement multiplié par deux le volume de financements pour le climat par rapport au montant engagé avant l’accord de Paris, mais elle a aussi réalisé, avec deux ans d’avance, l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2020. Un résultat qui s’inscrit dans les efforts déployés à l’échelle du Groupe tout entier pour intégrer les enjeux climatiques dans l’ensemble de ses projets, conformément à son Plan d’action sur le changement climatique (a). En outre, la proportion des projets de développement qui engendrent des bénéfices climatiques en plus de leurs activités principales a presque doublé, pour passer de 37 % en 2016 à 70 % en 2018 (a). Au cours des deux dernières années, les financements du Groupe de la Banque mondiale ont permis d’obtenir des avancées considérables :

  • la production ou l’intégration de 18 gigawatts d’énergie renouvelable dans les réseaux électriques et la mobilisation de plus de 10 milliards de dollars de financements dans les énergies propres procurés aux conditions du marché ;
  • l’élaboration de 22 plans d’investissement en faveur de l’agriculture climato-intelligente dans 20 pays ;
  • l’accès de 38 millions d’habitants dans 18 pays à des informations météorologiques et des systèmes d’alerte rapide fiables afin de faire face à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et violentes (inondations, ouragans…).

Les choses bougent aussi du côté des marchés du carbone. Les initiatives de tarification du carbone, essentielles pour donner le signal-prix qui incitera les acteurs du marché à investir dans la transition vers une économie décarbonée, ont triplé en dix ans. Au mois de septembre 2018, 46 pays et 25 entités infranationales avaient mis en place ce type d’instrument. Au mois de novembre dernier, la Coalition des leaders de la tarification du carbone (CPLC) a inauguré sa première branche officielle à Singapour (a), signe de la montée en puissance de ces ménanismes en Asie.

Parallèlement, le marché des obligations vertes devrait atteindre 250 milliards de dollars (a) en 2018. À l’occasion du dixième anniversaire (a) de sa première green bond, le Groupe de la Banque mondiale a émis au mois de novembre 2018 un nouvel emprunt obligataire historique qui a porté son programme d’obligations vertes à un montant total de 12,6 milliards de dollars. En 2008, il avait ouvert la voie à ce nouveau marché en définissant les critères d’éligibilité des projets finançables et en donnant aux investisseurs l’assurance que ces projets permettraient de lutter contre le changement climatique. La Banque accompagne par ailleurs les pays en développement qui souhaitent émettre leurs propres obligations vertes, comme en témoigne notamment sa collaboration récente avec les Fidji (a), tandis que la Société financière internationale (IFC) aide les entreprises à développer ce marché. Au mois d’octobre dernier, la Banque mondiale a encore innové en aidant les Seychelles à lancer la première obligation bleue au monde et à promouvoir ainsi une exploitation durable de leurs ressources marines.

Le rendez-vous de Katowice

Trois ans après la signature de l’accord de Paris (a), les représentants de plus de 200 pays se retrouveront à Katowice, en Pologne, pour la 24e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24) (a). Ce cycle de négociations a pour priorité d’entériner les règles et procédures de mise en œuvre de l’accord de Paris. Une soixantaine d’événements seront organisés en marge de la conférence, qui sera également l’occasion d’annonces et de présentations importantes.

Le Groupe de la Banque mondiale sera présent à la COP24, pour délivrer un triple message : d’abord, on ne peut pas lutter contre la pauvreté sans lutter contre le changement climatique et sans accorder une attention accrue à l’adaptation en particulier ; ensuite, la recherche d’une croissance plus propre et raisonnée est source d’opportunités ; et, enfin, le Groupe de la Banque mondiale est déterminé à accroître encore davantage son rôle de chef de file dans la lutte contre le changement climatique. S’agissant de ce dernier point, l’institution annoncera de nouveaux objectifs ambitieux pour 2025, qui donneront lieu à la poursuite des efforts considérables engagés en matière d’atténuation des émissions, tout en intensifiant les initiatives dans le domaine de l’adaptation. Des engagements qui sont à la mesure de l’urgence de l’action climatique et qui témoignent de la manière dont le Groupe de la Banque mondiale aide ses clients à faire face à des risques climatiques grandissants et à saisir les opportunités d’une croissance décarbonée et climato-intelligente.

 





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