Le cadre « CURE »
En quoi consiste plus précisément le cadre conçu par la Banque mondiale et l’UNESCO ? Il s’agit de principes directeurs pour promouvoir des politiques de développement urbain durable à travers l’association de stratégies fondées sur l’environnement et d’approches centrées sur l’humain, avec, comme fil rouge commun, la valorisation de la culture. Le but étant in fine d’aider les villes à faire face aux conséquences des crises urbaines.
Selon Sameh Wahba, directeur en charge du développement urbain et territorial, de la gestion du risque de catastrophe et de la résilience à la Banque mondiale, « le cadre CURE marque une étape importante dans la collaboration nouée entre la Banque mondiale et l’UNESCO en vue de promouvoir un développement urbain durable qui passe par des investissements intégrés en faveur de la culture, la rénovation urbaine et la résilience ».
Le document d’orientation présente les principes directeurs de ce nouveau cadre de référence ainsi que des directives opérationnelles pour guider les décideurs et les praticiens tout au long des processus de planification, de financement et de mise en œuvre des interventions urbaines. Le cadre CURE met en avant le rôle fondateur de la culture et la nécessité, pour la réussite des efforts de reconstruction après une crise, d’intégrer ce patrimoine dans l’évaluation des dommages et des besoins, de même que dans la formulation, le financement et l’exécution des politiques et des stratégies. Enfin, le rapport rend compte de l’impact positif considérable de cette intégration sur le développement de villes plus inclusives, sûres, résilientes et durables.
Le rapport s’attache à montrer les avancées obtenues sur le terrain en puisant dans l’expérience internationale. Qu’il s’agisse de développer une culture citoyenne à Medellin (Colombie), pour tourner le dos à un passé de violences urbaines, ou de soutenir la consolidation de la paix en promouvant la transparence et l’engagement communautaire à Banda Aceh (Indonésie), on voit que la culture occupe une place véritablement centrale.
Parmi les autres exemples mis en lumière dans le document, citons les efforts de conservation et de réhabilitation du patrimoine culturel après un séisme dans la vieille ville de Lijiang (Chine) (a), la promotion de la réconciliation grâce à la préservation du patrimoine culturel à Nicosie (Chypre) ou encore l’amélioration de la gestion des risques de catastrophe pour protéger les monuments de Bagan, au Myanmar. En Iraq, la Banque mondiale et l’UNESCO s’apprêtent à œuvrer ensemble à la réhabilitation de la ville de Mossoul, en s’appuyant sur le cadre CURE et dans la continuité de leurs projets respectifs en cours — initiative Faire revivre l’esprit de Mossoul pour l’UNESCO et opération d’urgence à l’appui du développement (a) pour la Banque mondiale.
Selon le document d’orientation élaboré par les deux institutions, la reconnaissance de la culture comme fondement du relèvement d’une ville commence souvent par la reconstruction matérielle de ses sites emblématiques, à l’instar du Vieux pont de Mostar. Dans d’autres cas, souligne le rapport, , au Mali. La ville de Tokyo (Japon) illustre également comment une approche culturelle de la construction, conjuguée à des mécanismes innovants de réajustement foncier, peut déboucher, en dépit d’obstacles majeurs, sur une ville résiliente et florissante. En se penchant sur les cas de Séoul, en République de Corée, et de Beyrouth, au Liban, le rapport met par ailleurs en évidence qu’un processus de reconstruction qui fait l’impasse de la culture devra à terme être réajusté pour parvenir à des résultats durables.
Face aux crises qui frappent de plein fouet les villes — catastrophes naturelles, conflits armés ou situations de détresse urbaine —, les dirigeants nationaux et locaux pourront, grâce au cadre CURE, placer la culture au cœur de leurs processus de reconstruction et de relèvement. L’enjeu est de bâtir des villes et des communautés inclusives, résilientes et durables pour tous, un élément essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030 et pour parvenir à mettre fin à l’extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée au niveau local, régional et national.
Pour en savoir plus sur le Cadre CURE, téléchargez le document d’orientation conjoint Banque mondiale-UNESCO, La culture dans la reconstruction et le relèvement des villes.