, dont les femmes étaient jusque récemment exclues.
Pénalisées par le flou entourant leurs droits fonciers, les femmes n’étaient de fait pas en mesure de bénéficier de ces nouvelles possibilités de revenu et d’emploi. Une femme ne pouvait être considérée comme le chef de famille qu’en l’absence d’un époux. Le plus souvent, les certificats fonciers ne mentionnaient que le chef de famille masculin et, en cas de décès de ce dernier, le titre de propriété était cédé à un autre homme de la famille.
L’Éthiopie accomplit cependant des progrès remarquables depuis quatre ans sur ce front. Soutenues par la Banque mondiale dans le cadre de la deuxième phase d’un projet de gestion durable des terres, les autorités s’emploient à réformer les registres fonciers pour permettre aux femmes d’exercer un rôle plus actif dans les exploitations agricoles familiales et dans la prise de décision communautaire. Le nouveau processus de délivrance des titres fonciers permet désormais de sécuriser les droits des femmes au sein de leur famille, le bien d’un ménage étant inscrit aux noms des deux époux.
« Ce titre foncier est un gage d’avenir », confie Chaltu Beratu. La jeune femme, qui vit dans le district d’Ejere, dans la région de l’Oromia, a récemment perdu son mari. Sans revenu, elle doit à présent subvenir aux besoins de ses deux enfants : « Grâce à ce certificat, je peux prendre les meilleures décisions pour ma famille ».
Les réformes ont également clarifié ces droits dans le cadre des unions polygames.
« L’un des aspects les plus importants de ce programme national d’enregistrement foncier réside dans le fait qu’il a favorisé l’autonomie de comités chargés de l’administration et de l’utilisation des terres, compétents localement et élus démocratiquement, afin qu’ils assurent la mise en œuvre des réformes au niveau des villages », explique Shewakena Aytenfishu Abab, consultant au sein du pôle Environnement et ressources naturelles de la Banque mondiale. « Les femmes sont activement engagées dans ces comités de base et elles sont les mieux placées pour gérer les conflits fonciers et trouver des solutions en fonction des dynamiques culturelles ou religieuses propres à chaque village. »