Les plongeurs sauveteurs accostent en toute hâte sur cet espace sauvage qui sert de débarcadère aux côtes de la ville des Cayes dans le Sud d’Haïti. Ils tentent de réanimer des pêcheurs qui ont été surpris par un ouragan en pleine mer. Pendant ce temps, un groupe de brigadiers, munis de brancards et de matériels de premiers soins, se précipitent vers un marin pêcheur récupéré en haute mer.
En réalité, il s’agit d’un exercice de simulation. Depuis six ans, le gouvernement haïtien conduit ce type d’exercice. L’objectif consiste à évaluer la mise en application concrète des procédures de coordination dans les départements et les communes ainsi que le contrôle des opérations au niveau national. Cet exercice permet aussi aux services de protection civile d’évaluer leurs capacités d’intervention.
En Haïti, près de 95 % des habitants vivent sous la menace d’une catastrophe d’origine climatique. « Nous nous relevons à peine des effets dévastateurs de l’ouragan Matthew qui a ravagé la région en octobre 2016. Le vent a emporté la toiture de notre maison. Avec ma femme et mes quatre enfants, nous avons dû courir nous abriter dans une école », se souvient Mamanne, marin pécheur âgé de 48 ans. « Cet exercice de simulation nous permet de mieux comprendre les procédures d’urgence en cas de catastrophes climatiques ».
Cet exercice est orchestré par la Direction de la Protection Civile (DPC), dont la mission est de coordonner les interventions en cas de catastrophes et de mettre en place en amont des plans de gestion des risques afin de diminuer leurs impacts. Pour cet exercice grandeur nature, la DPC a mobilisé de nombreux acteurs : le Centre d’opérations d’urgence national, ainsi que ceux des départements du Sud et des Nippes, des représentants des instances étatiques et du secteur privé, des ONG, des bailleurs de fonds. « Grâce à cette simulation, les entités qui interviennent dans la gestion des risques et désastres ont toutes bien assimilé leurs rôles et savent exactement à quel moment elles devront intervenir en cas de catastrophes », souligne le Directeur de la Protection Civile, Jerry Chandler.