Soucieux d’améliorer la protection de la biodiversité dans ces zones humides et surtout de mettre en place des mesures de gestion durable de ces écosystèmes, en collaborant avec la population locale et riveraine, le gouvernement a mis en place le Projet d’appui à la gestion durable des écosystèmes des zones humides critiques (PAZH) dans plusieurs sites prioritaires comme celui du Bas Ogooué.
À Lambaréné, de nombreuses personnes, comme Marilou Ossawa, ont été directement affectées par la mise aux normes des pratiques, notamment l’interdiction de certaines zones et techniques de pêche, pour favoriser une pêche écoresponsable. À 41 ans, Marilou est présidente de l’association Inongouna, une association qui regroupe des « marieuses », c’est-à-dire des marchandes de poisson fumé. La pêche est donc leur principale source de revenu. « Du jour au lendemain nous ne pouvions plus utiliser les mono filaments ou les autres techniques villageoises pour pêcher, ni même aller dans certains endroits. En plus, on nous a expliqué qu’à long terme, nos habitudes feraient disparaître les poissons. Et si demain les poissons disparaissent, qu’est-ce qu’on va vendre ? », confie-t-elle.
Une prise de conscience collective…
Elle a donc accepté de changer ses habitudes. Cela n’a pas été facile au début, mais aujourd’hui ça a payé : « Non seulement je comprends l’importance de pratiquer une pêche écoresponsable, mais en plus je participe à la préservation des ressources naturelles de ma région », explique Marilou ravie. « Les nouvelles techniques de pêche m’ont aussi permis d’augmenter mon chiffre d’affaires et celui des autres membres de l’association Inongouna. Les poissons que nous attrapons dorénavant sont plus gros et donc mieux vendus à 3000 francs CFA le kilo contre 300 francs en saison sèche. »
Afin d’encourager de telles initiatives, le projet PAZH a fourni des financements et des dons à l’association Inongouna et à autres associations de la région dans le cadre de la mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR). À travers la mise en place de ces AGR, le projet cherche à prendre en compte les besoins des populations riveraines et à réduire les effets de certaines restrictions mises en place pour préserver les ressources naturelles. Il les aide à trouver et explorer d’autres sources de revenus afin de diminuer la pression sur l’environnement.
… et la diversification de l’activité économique
Plusieurs types d’AGR sont ainsi mises en place et financées par le projet. Certaines dans le secteur de la pêche, comme pour Marilou, financent par exemple, la pisciculture, la transformation et la conservation de produits de pêche ou encore l’entretien et la réparation de moteurs de pirogues. D’autres interviennent dans le secteur du tourisme, de l’agriculture ou de l’élevage. Profitant d’un site exceptionnel et d’un potentiel touristique encore sous exploité, le Bas-Ogooué a de beaux jours devant lui. Couplés avec la promotion de l’artisanat local ou encore la vente de détail, des villages entiers pourraient revivre grâce à l’afflux de touristes nationaux et internationaux, mais aussi à la vente de produits du terroir.