Le changement climatique entraîne des destructions toujours plus graves et fréquentes dans le monde, obligeant à consolider de toute urgence les infrastructures énergétiques, surtout dans les petits États insulaires en développement (PEID), souvent situés « dans l’œil du cyclone ».
Selon le Fonds monétaire international, les PEID représentent plus de 60 % des pays les plus touchés par des catastrophes, avec des pertes allant jusqu’à 9 % du PIB. Jamais dans l’histoire récente la saison des ouragans n’aura été aussi active qu’en 2017, les pluies et les vents violents ayant semé le chaos dans les Caraïbes et privé les habitants de services essentiels, notamment l’électricité.
Exposés aux ouragans, les systèmes énergétiques ont aussi du mal à résister à d’autres phénomènes météorologiques extrêmes — séismes, incendies, tempêtes de neige ou élévation du niveau de la mer. L’ensemble de la population est touchée lorsqu’une catastrophe naturelle détériore les infrastructures électriques. Sachant que les services indispensables au redressement en pâtissent également : hôpitaux incapables de faire fonctionner des équipements cruciaux pour sauver des vies ou de maintenir une température adéquate pour certains médicaments vitaux ; marchés ne pouvant plus conserver les aliments ; habitants contraints de vivre dans l’obscurité, sans pouvoir utiliser ne serait-ce qu’une cuisinière ou un ventilateur. La vie s’arrête, littéralement.
Face aux catastrophes naturelles, la meilleure solution pour anticiper et planifier le redressement consiste à se doter d’un solide plan d’intervention d’urgence, assorti d’investissements stratégiques susceptibles de réduire les délais de rétablissement et de limiter l’impact de ces événements destructeurs. Mais il faut pour cela avoir préalablement mis en place un plan global d’évaluation et d’élimination des risques.
La Banque mondiale aide ses clients à avoir toutes les armes en main.
Ainsi, le Projet pour la résilience énergétique et l’adaptation au climat du Belize entend consolider les infrastructures énergétiques du pays à travers un certain nombre de mesures : renforcement anticipé de certains maillons de la chaîne de transmission particulièrement vulnérables, réduction de la probabilité d’interruption de services, renforcement de la capacité de l’entreprise de services publics à protéger ses installations de la chute des arbres en cas de tempête, qui pourrait perturber le réseau, optimisation du plan d’intervention d’urgence et de redressement de la compagnie ou encore modernisation des systèmes de communication utilisés en cas d’urgence.
Avec ce projet, le Belize mettra également en œuvre plusieurs activités novatrices et complémentaires, à l’instar de la disjonction des sous-stations pour répartir le risque de panne pendant un épisode météorologique extrême ou du test de matériaux alternatifs afin d’avoir des poteaux électriques plus résistants.
Des systèmes individuels de panneaux solaires sont souvent une solution intéressante : lorsque le cyclone tropical Pam s’est abattu sur Vanuatu en 2015, 65 kilomètres de lignes électriques ont été détruits, privant quelque 12 000 clients de courant. Mais les foyers équipés de panneaux solaires individuels, qui avaient anticipé la tempête et démonté et stocké tout le matériel, ont pu le réinstaller une fois le calme revenu et récupérer du courant.
La même solution s’est révélée efficace au Bangladesh, où la Banque mondiale a soutenu l’installation de systèmes solaires individuels pour 3,95 millions de familles et magasins dans des zones rurales isolées. Aujourd’hui, elle s’emploie avec le gouvernement à créer des mini-réseaux solaires sur les îles difficiles d’accès, comme Monpura. Chaque année environ, deux tempêtes sur cinq dans le monde s’abattent sur le Bangladesh, perturbent le quotidien des ménages et des entreprises et entraînent la fermeture des infrastructures publiques. En octobre 2016, la Banque mondiale s’est engagée à apporter 2 milliards de dollars pendant trois ans pour aider le pays à renforcer sa résilience au changement climatique.