Depuis une dizaine d’années, avec l’effondrement des prix des données satellite, les systèmes d’observation terrestre et d’information géographique présentent un intérêt croissant pour la lutte contre la pauvreté, le suivi des modifications de l’environnement et la promotion de la croissance économique. Cela est particulièrement crucial pour les pays en développement, qui, bien souvent, manquent de moyens pour suivre leurs avancées en direction de leurs objectifs nationaux et engagements internationaux, dont notamment les Objectifs de développement durable (ODD).
Afin de mettre cette extraordinaire source de données au service de ses clients, le Groupe de la Banque mondiale a initié une collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA). En 2015, les deux institutions ont signé une lettre d’intention qui scelle leur coopération pour l’utilisation des données d’observation de la Terre en vue de soutenir les ODD. Cet accord, ainsi que des ententes similaires conclues avec d’autres institutions financières internationales, s’inscrit dans un nouveau programme de l’ESA baptisé en anglais Earth Observation for Sustainable Development (EO4SD) (a). Cette initiative est axée dans un premier temps sur le développement urbain, l’agriculture et le développement rural, et la gestion des ressources en eau. Viendront bientôt s’ajouter quatre autres domaines : la résilience climatique, la réduction des risques de catastrophe, les États fragiles et en conflit, les ressources océaniques et le milieu marin.
L’observation terrestre peut permettre de suivre la réalisation de nombre des 169 cibles et 230 indicateurs des 17 ODD, comme l’indique un rapport récent (a) du Groupe sur l’observation de la Terre et du Comité sur les satellites d’observation de la Terre. En voici quelques exemples :
- suivi de la qualité de l’air et de l’eau, cartographie de l’utilisation des terres, des aménagements et des infrastructures, mais aussi respect des droits de propriété et de la réglementation sur l’affectation des sols ;
- évaluation et suivi des possibilités de développement du solaire, de l’éolien, de l’hydroélectricité et des biocarburants ;
- cartographie et suivi de l’évolution des forêts : dégradation, remise en état et restauration ;
- systèmes d’alerte précoce pour les maladies à transmission vectorielle et les catastrophes naturelles ;
- cartographie et suivi du bâti et de l’habitat urbains ;
- communication d’informations sur l’état et le rendement des cultures, l’accès aux marchés, ainsi que sur les parasites et les maladies ;
- cartographie des infrastructures potentiellement dangereuses (installations de gestion des déchets et centrales nucléaires, par exemple).
Quel est le potentiel de ce champ d’activités ? Cette question était au cœur de la septième session du Comité d’experts des Nations Unies sur la gestion de l’information géospatiale à l’échelle mondiale (UN-GGIM), qui a réuni à New York du 2 au 4 août dernier de hauts responsables des services d’information géographique et de statistique nationaux, aux côtés d’experts internationaux, dont des représentants de la Banque mondiale et de l’ESA. Vous trouverez ici (a) les résultats de leurs discussions.