BRAZZAVILLE, le 3 MAI 2017 – « La Banque mondiale est certainement mieux connue comme étant un bailleur de fonds, mais c’est également une institution dont la vocation est le partage de connaissances ; et j’ai tendance à croire qu’on devrait davantage nous connaître comme étant un bailleur de connaissances ». Cette affirmation d’Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, met en lumière une facette méconnue de l’action de la Banque mondiale, qui apporte pourtant un réel avantage comparatif dans l’appui aux politiques publiques de développement durable des pays.
Pour les médias et le grand public, le soutien que la Banque mondiale apporte aux institutions gouvernementales se résume souvent aux seules activités liées au portefeuille de cofinancement des projets. En République du Congo, ce dernier est estimé à 805,8 millions de dollars pour 12 projets actifs couvrant les secteurs des infrastructures, du développement humain, de l’agriculture, de la gouvernance et du secteur privé. Ceci n’est pourtant que la partie immergée de l’action de l’organisation dans le pays. En effet, la Banque produit, aussi et surtout, un nombre considérable de publications et travaux de recherches. Une expertise unique, qui permet de nourrir la réflexion et le dialogue avec ses partenaires, au premier rang desquels, le gouvernement, afin d’ajuster ou améliorer les pratiques et les stratégies d’action sur le terrain. Cette fonction est d’autant plus importante qu’elle réunit des spécialistes du monde entier, travaillant dans des contextes variés et dans de nombreux champs de la connaissance.
C’est pour célébrer cette vocation méconnue de « puissant vecteur de la connaissance » que le Bureau régional de la Banque mondiale pour l’Afrique a organisé en février dernier à Washington un « Knowledge Fest » ou Salon africain du savoir qui a été extrêmement bien accueilli par le public. C’est pour la même raison que le bureau de la Banque mondiale en République du Congo organise du 3 au 6 mai, des journées de partage des connaissances à Brazzaville. Cette première édition qui en appellera sans doute d’autres, mettra l’accent sur cinq documents analytiques essentiels produits par des économistes de la Banque mondiale, à savoir :
- Le Rapport sur la pauvreté en République du Congo 2005-2011 ;
- la Revue de la gestion des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEMFAR) ;
- le Rapport de suivi de la situation économique et financière,
- la note de politique pour la diversification économique du Congo ;
- et le rapport Africa's pulse qui analyse l'état des économies africaines.
Ces publications seront exposées, distribuées, présentées et débattues par des experts de la Banque mondiale et du gouvernement, un panel de discussions et d’échanges avec les représentants des organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, le corps enseignants et les étudiants de l’université Marien Ngouabi. L’enjeu est de susciter des débats et créer des interactions susceptibles de favoriser une réelle appropriation des résultats et des recommandations contenus dans ces études.
« Je suis convaincu que, si elles sont réellement appropriées et appliquées, les recommandations de ces rapports peuvent avoir un impact réel sur les investissements publics et contribuer véritablement à atteindre des objectifs communs à la Banque mondiale et la République du Congo, à savoir la réduction de la pauvreté et la promotion d’une croissance plus inclusive », conclut Djibrilla Issa, représentant résident de la Banque mondiale en République du Congo.