Le fait d’avoir appris à calculer ces coûts leur permet de réaliser un profit quand ils vendent leurs produits et d’entretenir le cycle de production — mais aussi d’avoir des arguments à faire valoir face à des clients qui voudraient payer moins cher.
Plus de la moitié des participants sont des femmes
Tandis que les postes à responsabilité dans les écoles pratiques en Angola sont majoritairement tenus par les hommes, 56 % des stagiaires sont des femmes dont le quotidien, à l’échelle individuelle, a radicalement évolué.
« J’élève mes enfants seule mais je suis propriétaire de ma maison, que j’ai construite avec le fruit de la vente de mes produits », explique Lina Balanda qui a suivi une formation dans une école pratique de la province de Huambo.
Cette femme énergique et déterminée aimerait bien être la première des participantes à pouvoir s’acheter une moto qu’elle conduirait elle-même. Car si les motos sont monnaie courante en Angola, elles sont rarement pilotées par des femmes. Et Lina voudrait prouver au reste du monde que les femmes, dans les campagnes angolaises, arrivent elles aussi à s’extraire de la pauvreté.
50 000 petits exploitants formés
L’Angola est un pays richement doté en ressources naturelles mais son activité économique souffre encore des contrecoups de la guerre civile et d’une exploitation inégale du sous-sol minier. En moyenne, l’agriculture contribue à 5,5 % seulement du PIB alors même que pratiquement la moitié des Angolais (44 %) travaillent dans ce secteur. Près de 80 % des agriculteurs sont de petits exploitants qui auraient besoin d’accéder à des pratiques agricoles optimales et diverses technologies pour améliorer leur productivité.
Grâce à une aide de 30 millions de dollars de l’IDA (le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres), ce projet a permis aux agriculteurs des provinces de Bié, Huambo et Malanje de renforcer leurs compétences en organisation et commercialisation et d’accéder à des nouvelles technologies, des services de vulgarisation et des intrants agricoles. Il a également contribué à renforcer les organisations professionnelles.
Le projet s’inscrit dans la lignée de la stratégie de réduction de la pauvreté de l’Angola en appui à la sécurité alimentaire et la relance de l’économie rurale. Au moment de sa clôture, en mars 2016, près de 725 écoles pratiques avaient été créées et plus de 50 000 petits exploitants formés en vue d’améliorer la production et la vente de leurs récoltes (pommes de terre, maïs et haricots notamment).
Le projet pour le développement des petites exploitations et la commercialisation de leurs produits, qui bénéficie d’un financement de la Banque mondiale de 70 millions de dollars, a été lancé en 2017 dans la province de Bié afin d’augmenter le nombre d’agriculteurs bénéficiaires. Il permettra également de renforcer les capacités du ministère de l’Agriculture sur le plan statistique et analytique et en matière d’informations commerciales, de développement de l’irrigation et de vulgarisation agricole.