Ils sont originaires des quatre coins de la Syrie, dirigent des entreprises diverses et sont disséminés à travers le monde. Ils représentent toutes les sensibilités politiques de leur pays et sont de tous âges. Qu’en ont-ils en commun ? Ce sont essentiellement des dirigeants ou créateurs d’entreprise issus de la diaspora syrienne.
Depuis 2011, date à laquelle le conflit syrien a éclaté, ils s’emploient à créer des opportunités en faveur de leurs compatriotes réfugiés, en réinvestissant dans les pays qui les accueillent et dans les entreprises qu’ils possèdent dans ces territoires. C’est-à-dire en Jordanie, en Turquie, au Liban et en Égypte, mais aussi dans les pays du Golfe et en Europe.
Près de six ans après le début du conflit, ces membres de la diaspora syrienne se sont réunis (a) pour la première fois, en Allemagne, fin février 2017. Une rencontre placée sous le signe de l’enthousiasme et de la motivation, et rythmée par les applaudissements et les friandises orientales confectionnées par des réfugiées syriennes dans un magasin syrien de Jordanie. Comme l’a lancé l’un des participants à l’auditoire, ils se sont rendus à ce forum parce qu’ils étaient « en quête d’espoir ». « C’est un moment important pour nous. Pour la première fois, nous sommes en mesure d’agir », a salué un autre participant.
C’est ainsi qu’a été créée la Syrian International Business Association ou SIBA.
Ce jour-là, tous ont décidé d’unir leurs forces pour améliorer à court terme les perspectives économiques des réfugiés syriens. À court terme, ils entendent jouer un rôle dans la reconstruction de la Syrie, une fois la guerre terminée.
« Nous pensons cette organisation de manière à la pérenniser, nous en sommes très fiers », a déclaré le rapporteur d’un groupe de travail qui a réfléchi à l’organigramme de la SIBA. « Oui, nous voulons porter une voix forte afin de travailler ensemble pour la Syrie », a ajouté un autre collaborateur.
Force est de constater que les diasporas prennent souvent les devants lorsqu’il s’agit de relancer une économie ou de prendre part à la reconstruction d’un pays en pleine crise ou au sortir d’un conflit. Comme en témoignent les exemples du Népal, de la Palestine, d’Haïti et du Rwanda.
Une fois la paix rétablie, leur aide prend diverses formes : envois de fonds, transferts de compétences, investissement direct étranger, entrepreneuriat, tourisme patrimonial, commerce d’objets jouant sur la fibre nostalgique (artisanat), philanthropie, bénévolat et défense des intérêts des populations concernées. « Pour [les membres de la] diaspora, la motivation va de soi, et ils savent ce qui fait défaut », explique Gervais Appave, conseiller spécial auprès du directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations.