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Togo : le retour des abeilles

07 mars 2017



LES POINTS MARQUANTS
  • De nombreux apiculteurs togolais avaient délaissé leur activité faute de revenus suffisants.
  • L’introduction de nouvelles méthodes moins agressives pour les abeilles a permis de relancer la production.
  • Une coopérative apicole d’Adjengré a ainsi vu la production de miel augmenter de 4000 à 17 000 litres en un an.

LOMÉ, le 7 mars 2017—Dans le canton d’Adjengré, au nord du Togo, l’on produit du miel depuis longtemps. Mais les méthodes radicales employées par les apiculteurs ont fait fuir de nombreuses abeilles ces dernières années. De nouvelles techniques, plus écologiques, diffusées par le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA), suscitent un grand intérêt auprès des apiculteurs et transforment progressivement la profession.

« L’appui du PASA, nous a permis de regrouper les apiculteurs de la localité, de les former aux techniques modernes de production de miel et de les équiper en matériels divers », indique Gbati Tchagafou, directeur de l’ESOP-Miel d’Adjengré. Cette entreprise des services et organisations des producteurs collabore avec le PASA pour réunir les apiculteurs au sein de tontines commerciales, racheter leurs productions et en assurer la commercialisation.

Pour les membres du groupement « Bon Succès », bénéficiaires du projet, cet appui a considérablement modifié leurs pratiques apicoles et accru leur production.

« Le financement du PASA a réveillé la pratique de l’apiculture dans notre localité et suscite actuellement beaucoup d’intérêt auprès des habitants », confie Koffi Anwi, membre du groupement « Bon Succès » qui regroupe 14 apiculteurs, dont trois femmes. Pour lui, les anciennes pratiques qui abusaient des herbicides et du feu de paille pour récolter le miel, nuisaient aux abeilles qui ont fini par « fuir » le village. Cela a entraîné une baisse de leur production et un désintérêt pour l’activité qui n’était plus rentable.

Parmi les nouvelles techniques enseignées par le PASA, le recours aux enfumoirs pour endormir les abeilles au moment de la récolte et à des extracteurs pour ne pas détruire la cire et préserver les larves. Les résultats n’ont pas tardé. La production a vite augmenté et le métier d’apiculteur est désormais rentable. D’autant que d’autant que l’ESOP-Miel permet d’écouler facilement les produits.

« Nous avons signé un contrat d’achat avec les groupements avec lesquels nous collaborons. Dans ce cadre, nous rachetons le miel brut récolté par les apiculteurs et, grâce aux équipements que nous avons acquis avec l’appui du PASA, nous nous chargeons de  l’extraction, du filtrage et nous conditionnons le produit pour la vente », confirme Gbati Tchagafou.

C’est un miel d’une toute autre qualité qui est ainsi mis sur le marché par l’ESOP-Miel et les clients l’ont vite remarqué. « Le miel que j’achète ici est plus raffiné et mieux traité par rapport à ce que nous achetions auparavant. Mes enfants en prennent chaque jour, et je préfère l’utiliser à la place du sucre », confie Kpenguiye Pabizim, un habitant d’Adjengré.

Financé par la Banque mondiale, le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) et le Programme mondial de réponse à la crise alimentaire (GFRP), le PASA entend favoriser le développement de produits locaux de qualité sur le marché. Le cas d’Adjengré est intéressant :

« Nous avons démarré nos activités en 2014. En 2015, nous avons acheté environ 4000 litres de miel auprès des 16 groupements d’apiculteurs avec lesquels nous travaillons. En 2016, les récoltes sont passées à 17 000 litres grâce aux nouvelles techniques introduites. Actuellement, nos produits sont vendus principalement à Lomé, Sotouboua, Sokodé et Kara, mais nous sommes à la recherche de nouveaux marchés pour écouler cette production qui augmente », explique Gbati Tchagafou.

L’intérêt pour l’apiculture à Adjengré renaît : « Grâce à ESOP-Miel et au PASA, nous sommes mieux organisés et nous avons regagné beaucoup d’intérêt pour l’activité apicole. De plus, nos productions ont largement augmenté et nous n’avons plus de souci pour commercialiser nos produits car ESOP-Miel nous les achète 3000 francs le litre, alors que lorsque nous les vendions nous-mêmes au bord de la route, on nous l’achetait à 1200 le litre, parfois moins que ça », témoigne Koffi Anwi.

Dans une courte vidéo, Koffi Anwi raconte son intéressante histoire d’apiculteur et ses ambitions pour le futur. 


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