OUAGADOUGOU, le 9 janvier 2017─Noungou, village de la commune rurale de Loumbila, se trouve à une heure de route de la capitale Ouagadougou. Ici, certains habitants comme Jean-Baptiste Ouedraogo se consacrent à la culture de l’oignon depuis 1985. Cet agriculteur, qui est parti de rien, est aujourd’hui un modèle pour sa communauté, grâce aux subventions reçues du Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), financé par le Groupe de la Banque mondiale au Burkina Faso.
« Avant, nous produisions beaucoup d’oignons mais on ne savait pas comment et où les conserver, on était donc obligé de les vendre tout de suite après l’arrachage et parfois de les brader », explique-t-il. Des infrastructures de stockage adaptées permettent en effet de conserver plus longtemps les récoltes, de limiter ainsi le gâchis et de gagner plus d’argent en fonction des fluctuations du marché. « Juste après la récolte de mars 2016, le sac de 50 kg ne dépassait pas 4000 francs CFA alors que la même quantité peut être vendue 22 500 francs CFA au mois d’octobre. »
Pour Jean-Baptiste, la belle aventure du PAFASP a commencé en janvier 2008. Le projet lui a accordé une subvention de 3,15 millions de francs CFA pour construire un « rudu » d’une capacité de 12 tonnes. Jean-Baptiste a pour sa part contribué à hauteur de 350 000 francs CFA. Construit à faible coût en utilisant des matériaux locaux, le rudu est inspiré des greniers traditionnels. Ce nouveau type d’entrepôt permet de mieux faire circuler l’air et de réduire l’humidité. Il peut conserver efficacement près de trois tonnes d’oignon pendant six mois, permettant ainsi aux petits exploitants de se prémunir contre la baisse des prix à la récolte.